Le développent local de deux localités situées à l'extrême Sud-Ouest, en particulier, demeure entravé par des carences en matière de santé publique et d'emploi. Les habitants l'ont fait savoir haut et fort. Il s'agit des deux communes Kénadsa (20 km au sud de Béchar) et Méridja (70 km du chef-lieu de wilaya). Les deux localités sont confrontées principalement à deux difficultés que les associations locales jugent comme étant une entrave à leur promotion. Pour Kénadsa, l'ancienne cité minière de 20 000 habitants actuellement, le problème de la santé publique, qu'elle traverse depuis de nombreuses années, est en voie d'être résolu avec l'inauguration en juillet prochain d'une polyclinique dotée d'un centre d'imagerie, d'un laboratoire, d'un plateau technique et d'autres instruments médicaux. Les autorités locales ont sommé le maître de l'ouvrage d'être au rendez-vous à cette échéance. Pour l'instant, les patients nécessitant une évacuation d'urgence sont dirigés vers l'hôpital 240 Lits de Béchar, souvent submergé. Les autorités reconnaissent toutefois dans leurs déclarations que ces carences en la matière relèveraient plutôt de l'instabilité chronique des directeurs de la santé de la wilaya, qui a prévalu jusqu'ici. Les associations locales, que nous avons pu interroger, mettent l'accent aussi sur l'emploi des jeunes et réclament l'ouverture d'une antenne locale de l'Anem. Pour souligner l'anachronisme, elles citent, à titre d'exemple, les structures sportives, telles que la piscine semi-olympique chauffée couverte de 25 mètres et les salles pluridisciplinaires qui ne sont pas renforcées par un personnel adéquat puisque, disent-elles, ces structures sont gérées par un seul employé permanent rémunéré par la commune. Méridja, l'une des plus petites communes d'Algérie, enclavée et frontalière avec environ 500 habitants et ses 150 éleveurs, vit elle aussi, et ce depuis plusieurs années, une situation compliquée en matière de santé publique. Car, elle ne dispose pas de sage-femme et encore moins d'un médecin sur place pour les consultations. Néanmoins, un praticien effectue une fois par semaine une visite dans la commune. En matière d'enseignement, elle est dotée d'une école primaire où l'on sert depuis quelque temps des repas chauds, mais les élèves du cycle moyen font, par autocar, la rotation au quotidien entre Méridja et Kénadsa, lieu de leur scolarisation. L'autre problème soulevé par les éleveurs de cette région frontalière est celui de l'éternelle pénurie des aliments de bétail, qui semble prendre une dimension chaotique avec le blocage répétitif des entrées des minoteries d'Eriad par des protestations des éleveurs de la wilaya en cette période de grande sécheresse dont ils ne reçoivent pas leur quota, selon leurs dires. En matière d'emploi, ils sont entre 25 et 30 jeunes à revendiquer un travail, dont ils se disent exclus. Pourtant, il y a dans cette petite localité une Maison de jeunes qui est équipée d'une salle de jeux. «Elle n'est pas fréquentée, car le jeune a besoin en priorité d'un travail qui le met à l'abri des besoins et qui l'éloignent des dérives des fléaux sociaux qui le guettent en permanence», assène un habitant de la localité. Advertisements