Treize mille mètres cubes d'eau seront bientôt acheminés quotidiennement depuis le barrage Tilesdit (Bouira), rempli à 70%, sur une distance de 82 km, vers les cinq communes de Mansoura, à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Bordj Bou Arréridj, à savoir Mansoura, El Mehir, Ouled Sidi Brahim, Harraza et Bendaoud, indique Mohamed Kouache, directeur de l'ADE de la zone de Bordj, Sétif et Béjaïa, lors d'une sortie au barrage Tilesdit, dans la wilaya de Bouira, organisée récemment au profit des correspondants de presse des wilayas de Bouira, Bordj et M'sila. M. Helil, ingénieur en chimie et chef de laboratoire de la station de traitement, a permis aux représentants des différents organes de comprendre les étapes de transformation de l'eau, du barrage au robinet. D'abord, a-t-il expliqué, l'eau brute descend du barrage en gravitaire sur la brise charge, elle arrive dans un bassin pour l'aérer, ensuite la traiter aux coagulants et autres produits chimiques, puis décantée, filtrée sur sable et désinfectée avant d'être pompée dans des réservoirs et distribuée. La wilaya de Bordj puise son AEP depuis trois barrages, Aïn Zada, à l'est de Bordj, Tichihaf (Béjaïa), pour les huit communes du nord et Tilesdit (Bouira) pour les cinq communes de l'ouest, mais avec la faible pluviométrie et la pauvre nappe hydrogéologique, cela donne souvent naissance à des grognes sociales chez les citoyens, de plus en plus consommateurs et exigeants. Sur les déperditions, M. Ghouila, directeur de l'ADE antenne de Bordj, nous dira : «Sans le moindre doute, les fuites sont dues, en grande partie, au vieillissement du réseau d'AEP, dont des tronçons remontent à l'ère coloniale. Ce qui cause d'énormes pertes en cette denrée précieuse. Pour y remédier, un schéma de renouvellement de 74% du réseau, soit 400 km intra-muros, a été confié à un bureau d'études étranger, où les travaux de réhabilitation sont à hauteur de 25%. Sans oublier les créances qui s'élèvent à 67 milliards de centimes. Un manque à gagner qui se répercute négativement sur la qualité des prestations.» Face à l'envasement et un taux de remplissage du barrage Aïn Zada de 11%, soit 14 millions de mètres cubes sur 125 millions de mètres cubes de capacité, M. Kouache rassure les citoyens des cinq communes de Mansoura que l'eau coulera à flots durant l'été, tout comme il les incite à faire preuve de civisme en rationalisant la consommation de l'eau et d'en faire bon usage. Car, au final, les experts affirment que ce n'est pas l'eau qui risque de manquer, mais l'eau telle que nous l'avons connue toujours coulant à flots et presque gratuite. Advertisements