Algérie-Biélorussie: examen des voies de coopération dans le domaine agricole    Conseil de sécurité: le Groupe A3+ appelle à un cessez-le-feu inclusif au Yémen    Campagne nationale de la prévention/ wilayas de l'Est : riche programme de sensibilisation    La Russie déterminée à développer son partenariat stratégique avec l'Algérie    Volley/ Championnat d'Afrique des clubs : l'ASV Blida domine le Club Espoir de la RD Congo (3-0)    Un riche programme prévu à l'IATF d'Alger en 2025    Association des Oulémas musulmans: la presse outil pour combattre la colonisation et l'ignorance    Le Général d'Armée Saïd Chanegriha reçoit le vice-ministre russe des Affaires étrangères    Championnat d'Afrique des clubs de Handball: la FAHB s'attend à un niveau relevé lors de l'édition d'Oran    FMI/BM: le gouverneur de la Banque d'Algérie prend part aux réunions de printemps à Washington    Le président de la République reçoit le vice-ministre russe des Affaires étrangères    La bibliothèque personnelle de Cheikh Abdelhamid Benbadis sera remise à Djamaâ El Djazaïr    Bac et BEM : l'épreuve d'EPS pour les candidats libres prévue du 8 au 20 mai prochain    Washington a aidé Israël à abattre «presque tous» les drones et missiles iraniens    Approvisionnement normal des produits de premières nécessités    «Plusieurs facteurs sont à l'origine de la hausse des prix du pétrole»    Coupe d'Algérie: le MC Alger en demi-finale    Anniversaire de l'équipe du FLN : La FAF rend hommage à tous ses valeureux footballeurs    Le grand changement ?    Le MC El Bayadh en stage à Chlef    Condition de l'insertion de la sphère informelle et des entreprises compétitives concurrentielles créatrices de richesses    Les colons se déchainent en Cisjordanie occupée, commettant des incendies et des meurtres    Début lundi de l'opération de réservation des billets pour les hadjis voyageant avec l'ONPO    1 mort et trois blessés dans un dérapage à El Matmar    Félicitations du wali pour l'Aïd El-Fitr    Un chauffeur retrouvé pendu à son camion à Oued Rhiou    Attaque de Téhéran contre l'entité sioniste    L'opération iranienne a été baptisée «Promesse honnête» dans les médias    Les 101 mots du matériau    Symbole perdu de l'unité familiale et des valeurs anciennes    Le M'Zab à l'heure de l'événement traditionnel    Mostaganem : le correspondant de presse Abdallah Benguenab n'est plus    Mise en service d'un nouveau centre de la Radio algérienne à El-Méniaâ    Félicitations pour l'Aïd Al-Fitr 1445 2024    La journaliste à la chaîne «Echourouk News» Houria Ayari n'est plus    Saïd Chanegriha préside une cérémonie d'échange de vœux à l'occasion de l'Aïd El Fitr        Le Président Tebboune va-t-il briguer un second mandat ?    L'ORDRE INTERNATIONAL OU CE MECANISME DE DOMINATION PERVERSE DES PEUPLES ?    L'imagination au pouvoir.    Le diktat des autodidactes    Prise de Position : Solidarité avec l'entraîneur Belmadi malgré l'échec    Coupe d'afrique des nations - Equipe Nationale : L'Angola en ligne de mire    Suite à la rumeur faisant état de 5 décès pour manque d'oxygène: L'EHU dément et installe une cellule de crise    Pôle urbain Ahmed Zabana: Ouverture prochaine d'une classe pour enfants trisomiques    El Tarf: Des agriculteurs demandent l'aménagement de pistes    Ils revendiquent la régularisation de la Pension complémentaire de retraite: Sit-in des mutualistes de la Sonatrach devant le siège Aval    L'évanescence de la paix    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Une journée avec les personnels des centres Covid à Constantine : Des sacrifices à tous les niveaux
REPORTAGE.
Publié dans El Watan le 22 - 05 - 2021

Lorsqu'on dit le mois de Ramadhan, on parle de ce paysage ramadhanesque assez particulier, surtout caractérisé par la réduction ou le changement du volume d'horaires de travail, des tablées familiales et des soirées pour adoucir l'état de torpeur durant la journée. Mais sans doute, ce n'est pas le cas pour tous les secteurs, où les employés de certains domaines se sacrifient pour leur métier, notamment celui de la santé et particulièrement durant la pandémie.
Comment le personnel médical a vécu le mois du Ramadhan dans les services Covid ? El Watan a choisi deux centres Covid, pour partager une journée durant la troisième semaine avec le personnel médical afin de décrire l'atmosphère dans les services.
La première destination était l'hôpital de Didouche Mourad, une infrastructure pas moins importante que le CHU Dr Benbadis ou l'hôpital d'El Khroub en matière de prise en charge des cas positifs.
La matinée et dès le premier pas, la situation semblait encore sous contrôle, où il n'y avait pas de rush observé dans les urgences comme c'était le cas durant les mois précédant la deuxième vague. Mais le rythme de travail est toujours le même, où médecins, infirmiers ou autres sont sur leurs gardes et prêts à tout changement brusque ou un éventuel pic.
Aucun changement, ni baisse de leurs efforts voire de leur rendement, n'est observé, en dépit des signes de fatigue et d'épuisement visibles sur les visages du personnel. Certains employés expliquent qu'il est question d'un épuisement moral plus que physique, face à l'état critique avancé des patients Covid, qui nécessitent une assistance permanente. Bien au contraire, ajoutent d'autres, leurs tâches se sont multipliées pour assurer un confort aux malades loin de leurs proches en cette période.
En se préparant pour accéder au service de la chirurgie dédié à l'hospitalisation des cas positifs gravement atteints, Dr Nardjesse Boudjelal avoue sa déception face à cette augmentation des cas. Une augmentation, rappelle-t-elle, liée au relâchement inconscient de la population. Mais ajoute que cela ne l'a pas découragé, pour tenir bon. «J'ai déjà assisté au décès de ma mère à cause d'un problème rénal, au début de la pandémie. Je suis toujours si vulnérable et inconsolable, c'est pourquoi je me sens responsable et contrainte de me battre jusqu'au bout pour pouvoir épargner les familles de ce chagrin», a-t-elle dit, voix tremblante et larmes aux yeux, en portant sa combinaison de protection.
Entre empathie, jeûne et inquiétude
À l'intérieur du service, Dr Boudjelal essaie de s'adresser aux personnes avec un ton joyeux et optimiste, en rassurant les malades : «Ah vous avez une bonne mine aujourd'hui ! Courage, ne vous inquiétez pas, vous allez sortir bientôt. Il suffit de suivre les consignes et respecter le traitement.» Pour elle, les malades admis à ce service Covid sont gravement atteints et vulnérables. Les patients étaient angoissés de ne pas pouvoir rester chez eux durant ce mois. L'empathie s'impose, donc la médecin ne peut pas se permettre de montrer sa fatigue et son épuisement.
Elle sympathisait avec les personnes admises afin de résorber la panique qui les ronge. «L'état de la majorité des cas s'est aggravé à cause de la panique et le stress», révèle-t-elle dans le couloir, avant d'entrer dans une autre salle occupée par une femme âgée, gravement atteinte. Même la mettre sous oxygène n'était pas suffisant. La patiente a perdu son fils de 37 ans atteint de la forme grave du virus, la veille (lundi de la troisième semaine du mois de Ramadhan NDLR). Le jeune homme était en bonne santé et ne souffrait d'aucune maladie chronique.
C'est la mélancolie ! Surtout qu'il n'est pas le seul cas de décès enregistré chez les jeunes. Un moment après, la psychologue arrive sur les lieux. Elle doit convaincre Imane, une demoiselle de 15 ans, tuberculeuse atteinte de Covid, de prendre son traitement. Cette fille pleurait toute la journée, ne mangeait que des sucreries et refusait de prendre ses médicaments de tuberculose.
La psychologue déjà éprouvée doit discuter avec elle pour la dissuader. «Chaque personne a son tempérament, son caractère et sa manière d'extérioriser sa peine et exprimer sa douleur. La situation devient difficile lorsqu'ils rejettent leurs traitements, c'est un début de désespoir, que nous n'acceptons pas en tant que professionnels de la santé et en tant qu'humains. C'est toujours si difficile, surtout si on apprend le décès de l'un de ces malades», conclut la psychologue, avant de se diriger vers la salle de Imane.
Au rez-de-chaussée de l'établissement hospitalier, le chef de service radiologie, Abdelali Benamira, affirme qu'il leur arrive de recevoir une moyenne de 10 personnes par jour, parfois une famille entière. Juste à côté, on trouve le service des urgences médicales où on accueille les cas désaturés. Un service presque plein avec des médecins qui parlent de prudence et de méfiance, mais sûrement pas de peur. Ils affirment qu'ils gèrent la situation. «Nous avons déjà vécu le pire, quand la première et la deuxième vague nous ont surpris. Maintenant, nous avons une idée de ce virus.
Ce qui nous inquiète réellement est la disponibilité de moyens. Qu'on le veuille ou non, même en Europe ils ont eu ce problème. Par exemple, ici nous n'avons qu'un seul respirateur pour tous les malades, les autres ont été transférés au CHU Dr Benbadis. Ce n'est pas suffisant pour nous», souligne un médecin rencontré sur les lieux. Le Ramadhan est un mois ordinaire pour le personnel médical, surtout ceux qui assurent les gardes le soir. Ils prennent leur «F'tour» à l'établissement et se créent leur propre ambiance, pour casser la tristesse qui règne dans les lieux.
Le repos dans son sens connotatif
Au lendemain, la deuxième destination était l'EPH Dr Hafidh Boudjemaâ, connu par « l'hôpital de la cité El Bir». Un établissement en dépit de sa petite conception, a fait preuve de son efficacité en matière de compétences et d'organisation. Plusieurs médecins des autres hôpitaux orientent leurs proches atteints de Covid à l'EPH El Bir pour se faire soigner. L'atmosphère était pratiquement similaire à celle de l'hôpital de Didouche Mourad, avec des médecins qui ne lâchent pas prise. Le fonctionnement des services et le rythme sont les mêmes, rien n'a changé durant le Ramadhan.
Certains services, à l'instar du bloc opératoire, ont repris leurs activités le plus normalement du monde. Mieux encore, le personnel médical est préparé pour recevoir d'éventuels nouveaux cas Covid, surtout après l'apparition des variants et la légère augmentation enregistrée. «Nous avons pris nos précautions et les mesures nécessaires après avoir enregistré une augmentation, surtout en matière de consultation avec 215 personnes au mois d'avril, en comparaison avec les mois de février et de mars où on avait enregistré 70 consultations», a déclaré Dr Mohamed Yacine Amine Khodja coordinateur de l'EPH El Bir et de Covid-19. Et de poursuivre qu'ils avaient reçu en ce jour toute une famille positive.
Les gens procèdent à l'automédication et en cas de complication, ils viennent en retard pour se faire consulter, selon ses dires. D'ailleurs, ajoute-t-il, on n'en parle que de cas graves. Le personnel médical estime qu'il est en train de se sacrifier et ne se plaint pas de la situation. Plusieurs médecins et employés ont été contaminés et jusqu'à ce jour ils gardent les séquelles du virus, tels les courbatures, l'essoufflement et autres. Mais ils étaient sur place, selon eux, là où il faut être.
Pour eux, ils sont obligés d'assurer le service au détriment de leur repos. Ils estiment que leur détente est lorsque leur tâche sera accomplie. «Je garde toujours des séquelles, comme des douleurs et autres.
Mais je ne peux pas m'absenter par conscience professionnelle. En restant chez moi, je ne vais pas me reposer, je vais toujours penser au fonctionnement du service et je ne serai pas bien dans ma peau. Je préfère être là et veiller sur le déroulement adéquat des tâches. Nous sommes obligés», souligne Dr Amine Khodja.
Il y avait même une médecin enceinte qui a fait preuve d'engagement inconditionnel en assurant le service pour soigner les malades. Un comportement qui a été applaudi par ses collègues.
La situation n'était pas également exceptionnelle pour ce jour de l'Aïd El Fitr. Les blouses blanches étaient sur place pour honorer leur serment.
Advertisements


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.