C'est la longue galère pour les enseignants du Centre national de formation des personnels spécialisés dans les établissements pour handicapés (CNFPH) de Constantine qui réclament depuis des années une intégration qui tarde toujours à venir, en dépit des innombrables lettres et requêtes adressées à leur tutelle et restées jusque-là sans suite. Titulaires d'une licence en psychologie, ces enseignants rappellent qu'ils ont été recrutés avant 1990 en tant que spécialistes en psychologie clinique et en sciences de l'éducation. Leurs déboires commenceront avec la publication du décret exécutif n°102-93 du 12 avril 1993 portant statut particulier des travailleurs de l'administration chargée des affaires sociales. «Nous avions été totalement marginalisés. Nous avions été intégrés dans le corps des professeurs d'enseignement spécialisé (PES), chose que nous avions refusée à l'époque, car il s'agissait d'une mesure arbitraire qui a été appliquée par l'administration du CNFPH », notent des enseignants de ce centre dans une requête adressée à la ministre de la Solidarité nationale et de la Famille. Les rédacteurs de la requête expliquent avec détails les raisons de ce refus. «Les missions de ce corps fixées dans ce décret ne conviennent nullement avec les tâches que nous réalisons dans ce centre, dont la formation théorique et pratique des étudiants et des stagiaires de tous les corps, avec tout ce que cela induit comme préparation des cours, des conférences, encadrement des mémoires, préparation des programmes de formation, animation des colloques et proposition des sujets pour des cycles de formation et autres », précisent-ils. «Nous avons même formé des inspecteurs, des conseillers de l'éducation et des directeurs des écoles spécialisées de la solidarité nationale sans rien bénéficier en contrepartie, même pas d'une promotion après 30 ans d'exercice », relèvent-ils. Ces derniers réclament depuis des années leur intégration dans le corps des professeurs de la formation de l'action sociale qui convient aux tâches accomplies, mais aussi avec leur niveau d'études et leur expérience, ce qui n'est pas impossible selon eux, puisque des mesures transitoires ont été prévues dans ce genre de situations comme cela a été le cas pour d'autres corps. «Nous n'avons cessé d'interpeller tous les responsables du ministère de tutelle depuis 1993, mais nous n'avons reçu que des promesses pour régulariser notre situation, restées sans concrétisation », lancent-ils à l'adresse de la ministre de la Solidarité. Les plaignants rappellent qu'en plus du diplôme de licence en psychologie, ils ont suivi des formations théoriques et pratiques en Algérie et à l'étranger, notamment celle suivie à l'université Paul Valéry de Montpellier, sanctionnée après deux ans d'études par l'obtention d'un diplôme de post-graduation spécialisé dans le handicap et l'inadaptation. Advertisements