Puisque le gouvernement a ordonné de ne donner que des bonnes nouvelles, en voici quelques-unes, il a plu à Tamanrasset et Bordj Badji Mokhtar, Ramtane Lamamra a été reçu deux fois par le président tunisien, Kaci-Saïd, et les utilisateurs de Facebook ont réussi à collecter plusieurs milliards, moins en effet que les fortunes détournées par des agents de l'Etat, mais qui ont permis de sauver des centaines de vies. On doit pourtant citer ce cas ambivalent de Hamza Chidouh, un jeune de Skikda qui a filmé les conditions déplorables de l'hôpital de sa ville en prise au chaos et à la pénurie d'oxygène et qui a été placé sous mandat de dépôt pour «publication et diffusion d'informations tendancieuses susceptibles de porter atteinte à l'ordre public par l'usage d'un réseau social». Bonne ou une mauvaise nouvelle ? Comme c'est le gouvernement qui a demandé de ne parler que des bonnes nouvelles, c'est une bonne nouvelle pour lui, ce fauteur de trouble, ce transmetteur de concret, ne nuira plus. Mais pour le citoyen, c'est une mauvaise nouvelle, enregistrer et diffuser la réalité devient un délit et ce nouvel article du déjà très chargé code pénal un dangereux précédent, filmer une manifestation, un crime, un vol, un discours ou un crash d'avion, une file d'attente pour l'oxygène, le pain, le lait ou l'eau est passible de prison. C'est donc compliqué, tout est fonction du point de vue, comme cette alliance de la 4G avec les réseaux sociaux qui permet à chaque Algérien(ne) de filmer et diffuser la réalité sans passer par l'EPTV est une bonne chose pour le citoyen, même si elle sert à montrer des mauvaises nouvelles, et une mauvaise chose pour le gouvernement, sauf si elle sert à ne montrer que les bonnes nouvelles. Au-delà du bien et du mal, bonne ou mauvaise nouvelle, c'est donc comme pour l'efficacité des vaccins anti-Covid, rien ne sert de qualifier, il faut quantifier. Exemple, la bonne nouvelle est qu'il y a des bonnes nouvelles. La mauvaise nouvelle est qu'il n'y en n'a pas beaucoup. Advertisements