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«L'économie sera le juge de paix»
Transition au sud de la Méditerranée
Publié dans El Watan le 05 - 12 - 2011

Les révoltes dans les pays de l'Afrique du Nord et du Moyen-Orient semblent avoir pris tout le monde de court, y compris ceux qui les vivent ou les subissent. Du côté européen, l'heure est à la prudence et la compréhension de ces changements. Dans cette optique, la délégation aux affaires stratégiques du ministère français de la Défense, en association avec l'Académie diplomatique de Malte, le Polish Institute of International Affairs et l'Institut d'études européennes des facultés universitaires Saint-Louis de Bruxelles, a réuni dans le cadre du 3e forum EuroMaghreb tout un panel d'experts, les 24,25 et 26 novembre dernier à La Valette (Malte).
Malte.
De notre envoyé spécial

Les deux rives, nord et sud, de la Méditerranée sont condamnées à l'entente et à la coopération. C'est du moins ce qui est ressorti des débats marathon du Forum de Malte. Devant la précipitation des événements dans les pays de la rive sud et la crise financière qui guette bon nombre de pays de la rive nord, les interactions en termes de débouchées pour les entreprises européennes, la sécurité énergétique et les craintes sécuritaires liées au terrorisme et à l'immigration clandestine semblent ne laisser aucun pays indifférent. Pour Cristiano Zagari, juriste et politologue à l'université de Viterbe (Italie), «le projet méditerranéen peut donner une nouvelle vie au projet européen». «Je ne vais pas parler d'Italie, dit-il, nous sommes en perpétuelle transition. On parle déjà de 3e République», ironisera-t-il.
Les cadres de coopération déjà existants sont largement décriés. «Il faut un nouveau mode de coopération avec les pays du Sud», estime René Leray, professeur à l'université Saint-Louis de Bruxelles (Belgique). Pour cet universitaire, «il ne faut pas créer de faux espoirs et les faux semblants en créant des accords d'association, de 1re et 2e générations, des statuts avancés, spécialisés, etc., et se retrouver dans l'impasse quelques années après». «Il faut parler le langage de la vérité avec nos amis du Sud», s'exclame-t-il. Et d'ironiser : «Le successeur de Moubarak, prévu pour l'Union pour la Méditerranée (UPM), est l'ex-président tunisien Ben Ali !» Et il a été beaucoup question lors des débats de cette hypocrisie des dirigeants occidentaux qui soutiennent les dictateurs et qui font semblant de militer pour la démocratie dans ces pays. Abondant dans le même sens, Sara Ghenima, militante féministe tunisienne et chef d'entreprise en TIC, accable la Banque mondiale qui, dit-elle, «travaille avec les dictateurs et catalogue la corruption de négative et positive. On finance des projets et on fait semblant de ne rien voir, surtout pour les fonds qui repartent à l'étranger».
De son côté, le politologue algérien, Rachid Tlemçani, dira : «L'Europe et le Maghreb naviguent à vue devant un mouvement révolutionnaire porteur d'espoirs.» Il a été plus pragmatique quant à la coopération Nord-Sud : «L'Europe peut nous aider à dévoiler les comptes des dirigeants arabes».
Un plan Marshall sans argent !
Etant considéré comme le nerf de la guerre, il a été aussi question d'argent dans ce forum. Les différents intervenants n'ont pas manqué de relever l'importance d'un franc soutien financier pour la réussite des transitions en cours. «L'économie sera le juge de paix de la transition», dira un expert, pour qui «la transition doit être politique et économique, car si la transition économique ne marche pas, ça va faire retarder ou échouer la transition politique». Un avis que ne peut que partager Abdussalam Ammara, professeur de droit libyen, et dont le pays est en attente de soutien financier, dit-il, après avoir été largement détruit par les coalisés en chassant la famille El Gueddafi du pouvoir. Pour lui, si ce soutien tarde encore à venir et face aux difficultés de la vie devenue impossible en Libye, des pans entiers de la population regretteront l'ex-tyran ! Et comment dans des conditions de vie aussi difficiles s'étonner après que des islamistes accèdent au pouvoir, dit-il. Un avis que partage Mohamed Ould Abba, directeur du centre mauritanien d'analyse des politiques CMAP de Nouakchott : «Lorsque l'Occident appuie les régimes dictatoriaux et les élites corrompus, et que le peuple sombre dans la misère et ne voit aucun avenir, alors il se tourne vers le passé».Pour cet expert mauritanien : «Il faut repenser cette mondialisation qui génère exclusion et misère, terreau de tous les extrémismes et aventuriers.»
Saut vers l'inconnu
«Sommes-nous réellement dans des transitions vers des systèmes démocratiques, ou est-ce seulement une contestation de l'ordre établi et un saut vers l'inconnu», s'interroge Baudouin Dupret, directeur du centre de recherche Jacques Berque de Rabat. Pour ce juriste et politologue, «ces révolutions sont porteuses de grands espoirs, comme elles sont porteuses de grands périls». Et de plaider le rôle très important de la mise ne place des institutions dans toute transition politique et économique, sous la conduite de gouvernements élus et dans le respect des règles constitutionnelles. Le parallèle des transitions en cours avec celles des pays de l'ex-bloc soviétique a été largement débattu lors du forum. Les expériences de la Pologne, de Lettonie, de Hongrie, et autres ont été étalées, mettant en exergue les similitudes et les différences. Adam Kulach, ambassadeur de Pologne en charge du voisinage européen, a indiqué que son pays, en 1999, «était pire» que certains pays de la Méditerranée. «Quand nous avions engagé la transition, nous étions motivés pour passer d'une économie centralisée à une économie de marché.
Il ne suffit pas d'avoir une vision, mais il faut surtout la partager avec les gens, car ce sont eux qui paieront l'addition des ajustements à opérer. Les privatisations contestées, les protestations de rue se multiplient, mais à un moment donné la situation change et les gens comprennent. Il faut avoir la confiance de la population», indique-t-il. Et de poursuivre : «Il ne faut pas lancer toutes les réformes en même temps, il faut donner le temps à la population de les assimiler et de les accepter. 8 ans après, l'une des réformes importantes engagées est la réforme de la gouvernance locale.» Même si pour M. Kulach, «la Pologne n'a pas eu de soutien financier extérieur», Fethi Touzri, politologue tunisien, fera remarquer que «les pays de l'ex-bloc socialiste ont été encouragés par le fait qu'ils devaient régler leurs problèmes et conditionnalités pour entrer à l'UE».
L'intégration maghrébine comme rempart
Ayant fait de l'Union maghrébine son dada, l'économiste et financier Camille Sari a estimé qu'une intégration poussée du Grand Maghreb, avec notamment une lutte sans merci contre la corruption et une baisse des dépenses militaires pour l'Algérie et le Maroc feront gagner 8 points sur le PIB de la région et créer ainsi des emplois pour lutter contre le chômage.
L'expert Abderrahmane Mebtoul abonde dans le même sens, en montrant que le Maghreb a un poids économique insignifiant au sein du commerce mondial.
Pour cet expert : «La région méditerranéenne est frappée actuellement par une récession économique avec un écart croissant, entre les pays de l'UMA et l'Europe.» En plaidant pour une coopération Nord-Sud et Sud-Sud, M. Mebtoul considère que «l'intégration économique de l'Afrique via l'intégration maghrébine est vitale, passant par le fonctionnement efficace des institutions selon une nouvelle conception véritablement démocratique en favorisant des contre-pouvoirs dans une optique de la décentralisation de la décision économique».
Mais avant d'en arriver là, les regards sont braqués sur cette déferlante verte, avec la prise de pouvoir des islamistes dans bon nombre de pays de la rive sud de la Méditerranée.
Ce qui n'a pas manqué de soulever bon nombre d'interrogations et craintes quant à un avenir incertain dans cette région. Pour l'ancien cadre du FMI, Camille Sari, «l'alternance joue contre les islamistes. Lorsqu'ils goûteront au miel, ils seront à leur tour corrompus. Leur leitmotiv aujourd'hui c'est la lutte contre la corruption». De même avis le politologue Hasni Abidi estime que l'audience des islamistes reculera lorsqu'ils se frotteront à l'exercice
du pouvoir.


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