La famille de Kasdi Merbah exige la réouverture du dossier de son assassinat. Dans un communiqué rendu public hier, les membres de la famille de l'ancien patron de la Sécurité militaire (SM), assassiné le 21 août 1993, demandent, en effet, au procureur général de la Cour suprême de s'autosaisir pour rouvrir «ce dossier hautement sensible». «Des langues commencent à se délier et des accusations formelles visant de hauts responsables actuellement en poste ont été rendues publiques par d'anciens officiers de l'armée. Il appartient au procureur général de la Cour suprême, en l'absence manifeste du chef de l'Etat, de faire usage de son pouvoir d'auto-saisine et de rouvrir ce dossier hautement sensible. Il y va de l'honneur de notre justice et de notre pays», lit-on dans ce document. Les membres de la famille de Abdallah Khalef, dit Kasdi Merbah, réitèrent par la même occasion leur détermination à chercher la vérité et à exiger la tenue «d'un procès libre contre les commanditaires, même morts pour certains d'entres eux, de cet abominable forfait». «L'audition des responsables civils et miliaires de l'époque est capitale, d'autant plus que certaines déclarations publiques d'anciens responsables au plus haut niveau ont fait état de l'existence d'escadrons de la mort dans la décennie 1990», ajoutent-ils. Les rédacteurs de ce communiqué rappellent, dans ce sens, que depuis l'assassinat de Kasdi Merbah, de son fils Hakim, de son frère cadet Abdelaziz et de leurs amis Abdelaziz Nasri et Lhachemi Aït Mekideche, il n'y a eu aucune enquête sérieuse. «Nous rappelons qu'à ce jour aucune enquête sérieuse n'a été diligentée : ni audition des membres de la famille et des témoins, ni autopsie des victimes, ni enquête balistique, ni étude de la scène de crime, ni reconstitution du crime en présence des familles des victimes comme l'exige la procédure criminelle, ni audition des responsables politiques en place à cette époque, n'ont été menées. Des boucs émissaires ont vite été présentés à la barre, dans un simulacre de procès», expliquent encore les auteurs du communiqué, précisant «que l'épreuve de la vérité et de la justice sont des conditions sine qua non pour une authentique réconciliation nationale».