Comme promis, voici un autre cas d'étude bidon. On se demande, dès lors, pourquoi perdre du temps et de l'argent pour réaliser une infrastructure, qui parfois demande jusqu'à trois mois d'études et plus, et puis se faire payer. Les études n'étant pas gratuites, en fin de compte il n'y a pas eu réellement de véritables études sérieuses, ou alors juste «faire semblant». La preuve, nous allons la constater ci-dessous. Il s'agit du cas de la passerelle de la cité AADL à Bab Ezzouar (Alger), au lieudit 5 juillet, sur la double voie qui mène vers l'aéroport international d'Alger. Tout le monde a remarqué la vitesse excessive à laquelle roulent les automobilistes qui se rendent ou qui viennent de l'aéroport. Urgence oblige, de crainte de rater l'avion, ou pour d'autres raisons. Ainsi donc, et à la suite de nombreux accidents de la circulation survenus en cet endroit-là (15 morts en trois ans), les habitants de cette cité avaient contacté les autorités locales et c'est ainsi, comble de l'ironie, qu'ils apprirent qu'une passerelle devait joindre les deux bords de la voie rapide. Sauf que le trottoir de droite, en allant vers l'aéroport, dépend de la commune de Bab Ezzouar, alors que celui de gauche dépend, quant à lui, de celle de Dar El Beida. Ce fut, alors, la navette du va-et-vient (ce n'est pas chez moi c'est chez lui !). Heureusement que ces deux APC dépendent d'une même wilaya. De guerre lasse, les habitants de la cité chargèrent un des leurs, qui s'était déplacé à la Télévision nationale pour soulever le problème. C'est ainsi qu'une équipe de la télévision s'était déplacée sur les lieux et a mené une enquête auprès des témoins et des riverains, montrant les citoyens en difficulté pour traverser cette voie rapide. En fin de compte, le ministère a bien voulu charger le directeur des Travaux publics pour résoudre ce problème. Pour faire bref, les travaux ne commencèrent qu'après une étude (?). Une fois arrivés à mi-chemin, les travaux de la passerelle furent stoppés. Pour quelles raisons, me diriez-vous. Eh bien, parce que si les travaux avaient continué, cette passerelle devait aboutir vers un pylône électrique. Donc, à quoi aura servi l'étude préalable ? Bien entendu, il fallait saisir l'entreprise concernée pour déplacer le pylône, contre paiement bien évidemment. Ce qui ne fut réalisé qu'après des tracasseries bureaucratiques interminables dont notre administration possède le secret. Une fois la passerelle achevée, par curiosité nous nous sommes déplacés sur les lieux pour voir l'usage qu'en faisaient les riverains. Certes, une majorité de riverains l'empruntaient au quotidien. Par contre, certaines personnes continuaient à risquer leur vie et celle des leurs en traversant en courant. Interpellé, l'un d'eux nous répondit : «j'ai la flemme de monter les marches. Si c'était un passage souterrain, ce serait mieux.» Un autre, tout bonnement, nous déclara : «Si vous voulez qu'on emprunte la passerelle, placez-nous un grillage en travers de la double voie. De cette manière, on sera obligé d'emprunter la passerelle.» Pourquoi pas des passerelles avec des escaliers mécaniques pour monter et descendre. Pourtant, cela existe en Turquie pour donner l'exemple. Pourquoi pas chez nous ? A bon entendeur...