Fadéla Chaïm-Allami met sur blanc ses émotions, ses colères et sa tristesse dans ce double recueil de poésie. Le premier et long poème est une dédicace à son pays, dont elle a parcouru, à travers des centaines de pages lues, les lieux connus et méconnus de l'Algérie. Elle en a fait une ode qui exprime le parcours du peuple algérien durant des siècles sous le nom de «marcheurs». Une longue procession à travers le désert, les montagnes «où tonnèrent les fusils», les fontaines qui tentent en vain de désaltérer un peuple confronté «aux souverains de fer», la grotte dite Ghar kabbate lerouah (la ravisseuse des âmes), les eaux d'El Knif et Igharghar, la source disparue. Un chant dédié aux errants qui s'y seraient reconnus ou qui s'y reconnaîtront. La poétesse et romancière aborde, ensuite, un autre registre, plus personnel, où elle fait surgir son Moi tourmenté tout au long de ce qu'elle désigne sous le titre de «Fragmentaires» dont la structure est pareille à une Muraille de Chine, mais propre à elle. Fadéla Chaïm-Allami a publié un récit, Sur ma terrasse algéroise. D'aimer, c'est un peu vivre (Ed. Lazhari Labter, Alger), un roman, La Boqala désenchantée, suivi d'une nouvelle, La chambre de bonne (Ed. Alfabarre, Paris) et Je vais tuer ta mère et Mon piano militant in 19 mars 1962 (Collectif, Ed. Alfabarre, Paris). Quelques-uns de ses poèmes ont été traduits en roumain et publiés dans les revues littéraires Cafeneua literara et Poezia (Bucarest).