El Ghicha est une daïra située à quelque 113 km à l'ouest du chef-lieu de la wilaya de Laghouat caractérisée par son climat agropastoral et ses beaux paysages, elle semble victime de l'incompréhension des décideurs, qui l'ont quasiment négligée. En effet, parmi les cités les plus touchées dans la daïra, celle des 250 Lotissements, dont les habitants interpellent les services concernés et à leur tête le nouveau wali de Laghouat pour lancer les travaux de déviation du lit de l'oued qui menace leurs habitations. A l'approche de la saison des pluies, de crainte que cet oued ne déborde de son lit, ces citoyens lancent un cri de détresse aux autorités locales et demandent une prise en charge dans les plus brefs délais. Selon les habitants de cette cité, le problème a pour origine les tronçons réalisés récemment par un entrepreneur. «Les eaux de pluie ont changé leur cheminement depuis que ces tronçons ont été creusés par un entrepreneur, et par conséquent, à chaque averse l'oued déborde et notre cité se transforme en un grand bassin» expliquent-ils. Par ailleurs, le gaz est arrivé dans la daïra, mais selon ce qui nous a été dit, des cités sont encore dépourvues de cette source d'énergie, l'eau existe, non le débit est insuffisant. «Il y a des perturbations dans la distribution d'eau potable, surtout à la cité 250 Lots», nous a déclaré un des résidants de la cité. Cette dernière est occupée par une importante population. Malgré cela, l'aménagement fait grandement défaut. «Aucun trottoir n'a le plaisir d'être habillé de carrelage», précise notre interlocuteur. La cité a besoin également d'une école primaire, car les enfants marchent jusqu'à une heure à pied par jour pour se rendre à leur établissement scolaire situé plus de 4 km de leur cité. Dans le même contexte, La daïra d'El Ghaicha accuse un déficit flagrant en infrastructures de base. Une conséquence du laisser-aller et de l'abandon imposés par les autorités locales. «El Ghicha a besoin d'obtenir sa part de développement, comme toutes les daïras et communes de la wilaya, pour sortir de sa léthargie», réclame un représentant d'une association de la commune. Les jeunes, pour la plupart au chômage, n'ont pas de lieu de distraction : la Maison de jeunes reste fermée, le terrain de football n'est pas gazonné. «Nous réclamons du nouveau wali de Laghouat d'ouvrir des annexes pour les différentes institutions ou organismes publics comme Sonelgaz, l'Algérienne des eaux (ADE), Casnos, ANEM…. Nous sommes contraints de faire des kilomètres pour retirer les documents nécessaires et cela dure depuis des lustres», ajoute notre interlocuteur. Le secteur du tourisme également méprisé El Ghicha, c'est aussi un patrimoine historique aguichant et des paysages ensorceleurs inattendus. En s'élevant, la vallée prend un caractère plus âpre, mais non moins séduisant, un ruisseau coule sur un fond de sable, une cascade légère sur des roches claires et le barrage d'un ancien moulin qui donne naissance à une vraie chute digne des plus illustres sites mondiaux. Le paysage se resserre, de hautes parois de roc orangé se dressent au-dessus d'éboulis, où s'accroche une végétation arbustive. El Ghicha apparaît blottie dans un repli du djebel Amour. Une brusque descente conduit au village que domine un ancien poste militaire. Mais malgré ses capacités touristiques, ce site demeure isolé et méconnu, ou bien manque d'infrastructures qui lui permettraient d'être un grand pôle touristique. «El Ghicha sans doute est la commune la plus fascinante de Laghouat, calée en 1re position sur la carte touristique locale, mais sans vraiment bénéficier de l'intérêt qui lui sied», se désolent à El Watan certains habitants de la ville.