La tension sur le lait en sachet ne veut pas baisser à Aïn El Hammam, à cinquante kilomètres au sud-est de Tizi Ouzou. Les commerçants accusent les distributeurs qui, à leur tour, les renvoient aux unités de fabrication. Les pauvres citoyens en subissent les conséquences, allant jusqu'à se sentir méprisés. Devant le centre commercial du centre-ville, trois à quatre fois par semaine, une foule de plusieurs centaines de personnes, un millier peut être, attendent que le portier ouvre les portes. Immédiatement après, c'est la ruée vers un coin isolé du magasin, où un employé vide des bacs de sachets que les citoyens s'arrachent dans la bousculade. Les femmes et les personnes âgées ne peuvent pas se risquer dans cette cohue au risque de leur vie. Chez les commerçants détaillants, le lait n'arrive que par intermittence en quantité limitée aux présents et souvent aux «clients fidèles». Eux se plaignent également des grossistes qui leur imposent des fromages, des jus et autres produits invendables, en vente concomitante. «Ne pouvant accepter de travailler à perte, je ne prends plus de lait», nous confie l'un d'eux. Il y a deux jours, une nouvelle marque de lait en sachet est apparue sur les étals des commerçants de Aïn El Hammam au prix de 40 DA l'unité, alors qu'à Tizi Ouzou, il est cédé à 35 DA.