Pour aider à situer l'endroit où vous êtes au Caire, on vous conseille d'indiquer le nom de la mosquée près de laquelle vous êtes. C'est dire le nombre considérable de ces édifices. Mais on peut tout aussi bien fournir le nom d'une église, car il y en a également partout. Il s'en est même construit dans les nouveaux quartiers. La religion chrétienne est bien présente dans la capitale du Nil. Certains Coptes ont des filles qui exhibent des croix au cou. La confrontation n'est en fait qu'avec les salafistes. Nous avons vu dans un bus une jeune musulmane céder gentiment sa place à une religieuse. A cet égard, au Caire, on libère son siège au profit du plus âgé que soi. Il n'y a pas de crispation religieuse visible dans la rue. La seule que nous ayons relevée, c'est lorsque nous avions demandé si un groupe d'Asie du Sud était chiite, venu qu'il était en pèlerinage à la mosquée Sayeda Zineb, la petite fille du Prophète. Nous en avions également vu à la mosquée El Hussein. A notre question, notre interlocuteur, assis comme nous sur un parapet à l'entrée de la mosquée, répond qu'il s'agit de musulmans. «Oui, mais chiites ?» Il répond avec un soupçon de nervosité : «Non les chiites ne sont pas des musulmans !» Ce qui nous a frappés également, c'est le rapport de l'Eglise copte au régime en place. Sur des photos accrochées sur un mur d'Al moualaqa, l'église suspendue consacrée à la Vierge et la plus ancienne d'Egypte, datant du IVe siècle, elles immortalisent les visites de tous les chefs d'Etat depuis le khédive à ce jour. Une seule manque à l'appel, celle du président déchu, Morsi. Néanmoins, si question liberté d'expression, l'Egypte est en manque, bien que le pays soit profondément religieux, il n'est pas bigot. On n'y fait pas comme chez nous la chasse aux amoureux, les couples dits illicites. Les bords du Nil ou le parc El Azhar semblent être les lieux de prédilection de leurs rencontres.
