Dans un ancien caravansérail datant de 1504 et jouxtant Khan Khalili, on peut assister pour l'équivalent de 150 DA à un fabuleux spectacle de derviches tourneurs. C'est plutôt un show de la troupe Tannoura, une célèbre troupe aux multiples tournées mondiales. Toute spiritualité soufie en est cependant exclue, même si le chant est prenant medh. L'extatisme et l'élévation de l'âme cèdent la place à l'enchantement des sens. La musique devient parfois profane en entonnant un sublime morceau de Enta omri, la chanson d'Oum Kaltoum. La danse est une chorégraphie orchestrée sur la base de celle des tourneurs de l'ordre des mevlevi. Les déplacements, les mouvements, les solos des musiciens et chanteurs sont soulignés par d'habiles éclairages. Les musiciens dialoguent entre eux par instruments interposés. Le ludique pousse la hardiesse jusqu'à l'intrusion de l'humour. Quelques déplacements d'un joueur de castagnettes en cuivre empruntent aux pas et aux lascives ondulations des danseurs de flamenco.