Béjaïa vit depuis ce matin un scrutin qui intéresse certains et indiffère beaucoup. Théoriquement, il concerne quelque 569 100 inscrits, dont 32 926 nouveaux. Mais combien seront-ils à se diriger vers les 1258 bureaux de vote, y compris parmi les nouveaux inscrits ? 200 000 ? Jusqu'à 10 heures, ils sont prés de 46 000 à avoir voté, à peine 8,15%. Ceci pour les APC. Le vote pour l'APW intéresse moins, puisque seuls 7,3% l'ont fait. Les élections indiffèrent parce que, traditionnellement, les deux tiers des électeurs, en moyenne, ne votent pas dans la wilaya, ce qui fait que les taux de participation n'ont jamais été importants, y compris pour cette élection où les candidats sont les plus proches de la population, et qui sont donc censés être plus recruteurs. On se souvient que le taux de participation aux dernières élections communales, de 2012, n'a pas dépassé les 37%, un chiffre faible mais qui pourtant dépasse ceux qui sanctionnent les élections législatives et présidentielles. Beaucoup de candidats, dont ceux du chef lieu de wilaya, ont confirmé, cette fois-ci encore, la démobilisation des électeurs qui se désintéressent de la chose politique et tournent le dos à l'acte du vote. Un indice ? Parmi les lieux que l'administration a réservé pour les besoins de la campagne, les 55 stades ont chômé dans la wilaya. Ils n'ont pas été sollicités y compris pour les meetings animés par les leaders de partis dont certains se sont contentés de petites salles de spectacles, parfois parsemées de personnes. L'appel en renfort des chefs des partis a été nécessaire pour faire la promotion des candidatures mais il a à peine servi à galvaniser les rangs de leurs militants et sympathisants. Cela n'a pas été cependant le cas de tous les partis, comme le FLN, qui n'a curieusement pas saisi toutes les occasions qui lui ont été offertes pour s'adresser à l'électorat. Il a été absent à plusieurs émissions radiophoniques réservées à la campagne. Certains candidats ont misé sur les sorties de proximité et une campagne d'affichage intense qui, pourtant, n'a fait qu'ajouter à l'insalubrité des villes. Le phénomène prend de déplorables proportions qui nécessitent d'instaurer une taxe pour les pollueurs. Le scrutin intéresse, par contre, les candidats et les électeurs qu'ils ont pu captiver et rallier à leur cause pendant les trois semaines de campagne électorale qui n'a pas été fructueuse pour tout le monde. L'intérêt est motivé par la proximité candidat-électeur et les discours proches de la réalité quotidienne des populations. Ceci fait que chaque commune vivra le vote d'aujourd'hui à son rythme. Cependant, il faudra garder un œil sur certains points de fixation que nous impose ce rendez-vous électoral comme celui d'Aït Rzine où la liste du RND que mène Abdelmalek Amellou a fait beaucoup parler d'elle pour la confusion qui a été entretenue dans le sillage de son rejet par l'administration. Les partisans du candidat avaient menacé, en marge du meeting de Seddik Chihab à Béjaïa, de perturber le scrutin. A Tazmalt, toujours dans la vallée de la Soummam et dans la même daïra, l'opération de vote aura un cachet particulier du fait des fortes ambitions des uns et des autres mais surtout de l'intense bras de fer électoral qui s'engage entre les partisans du maire-candidat Smail Mira et ceux de la liste indépendante Assirem. Dans la ville de Béjaïa, la concurrence n'est pas moins rude et les regards seront portés sur les réelles chances du FLN de garder sa majorité avec son candidat Abdelhamid Merouani, non moins maire sortant et mouhafedh, et sur qui pourra l'évincer et imposer une nouvelle distribution des cartes dans l'exécutif communal. La bataille électorale est à enjeux dans chacune des 52 communes de la wilaya à l'exemple d'Akbou (3e daïra en termes de nombre d'électeurs (42 601) derrière celle d'Amizour), dont l'APC a connu un blocage déplorable. En tout, ce sont 283 listes dont 14 APW qui entrent, dés ce matin, dans le vif du sujet.
