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J'essaie de maintenir un semblant d'espoir en contribuant à ma manière dans ce tissu artistique qui m'entoure
Ahmed Rezzak. Scénariste et metteur en scène de Dis que t'as tort
Publié dans El Watan le 15 - 12 - 2017

J'essaie de maintenir un semblant d'espoir en contribuant à ma manière dans ce tissu artistique qui m'entoure
Quel est le message que vous voulez passer à travers ce monologue ?
Il est important, aujourd'hui, d'analyser l'environnement dans lequel évolue l'Algérien afin de déceler les facteurs qui ont contribué à sa situation. J'ai l'impression que nous vivons dans une société où tout le monde se sent redevable de quelque chose qu'il n'a pas forcément choisie. C'est comme si tout est dicté de l'extérieur et qu'aucun de nous n'avoue qu'il a tort, d'où le titre du monologue. Je reste convaincu que nous méritons mieux et que rien n'a changé depuis l'indépendance.
L'Algérien est en constante recherche de son identité. C'est comme s'il a un handicap à combler. En réalité, il se cherche un projet et des perspectives. Le fait de trouver une vocation, ce qui est le cas de Salah quand il s'est fait embaucher par la mairie est, en soi-même, une projection de son avenir. Sauf qu'en prison, il n'a trouvé que des gens qui lui ressemblent.
Ce sont des rêveurs qui ont cru, un jour, pouvoir réussir dans un monde sans valeur où règne l'égoïsme absolu.
A comparer avec Ezzaïm que vous avez interprété dans les années 1990, qu'est-ce qui a changé, réellement, dans ce one man show ?
Il est vrai que j'ai joué Ezzaïm en plein terrorisme, mais je pense que rien n'a changé depuis cette période. D'ailleurs, je n'ai pas modifié grand-chose dans le texte. Je pense que la situation est la même.
Cette dernière me rappelle le film de Tom Hanks où il vit la même journée après chaque réveil. Même si on rejoue Souk El Fellah de Alloula, son texte trouvera écho aujourd'hui, car même si on les a remplacés par des supérettes, la situation financière des Algériens reste la même. Le seul changement qu'il y a, c'est notre vieillissement.
Est-ce que c'est réellement la vision que vous avez de l'Algérie ? Car nous avons l'impression que vous êtes très pessimiste dans votre manière d'interpréter les choses…
Me concernant, j'essaie de maintenir un semblant d'espoir en contribuant à ma manière dans ce tissu artistique qui m'entoure. Mais la réalité est là. Nous vivons dans un pays où le président est carrément absent depuis plus de trois ans. Nous avons assisté à des milliers de scandales de corruption sans qu'il y ait de condamnation.
La situation économique et sociale laisse à désirer. Notre jeunesse est désespérée. Nous voyons quotidiennement des centaines de harraga prendre le large. Les enfants de l'Algérie n'ont plus espoir en leur pays. Ils préfèrent, malheureusement, se faire dévorer par les requins que de rester ici.
Alors, dites-moi où puis-je trouver de l'espoir dans ce pays ?
En dehors de votre travail artistique, vous êtes connu aussi pour votre engagement. Vous avez manifesté contre le 4e mandat du président et contre le gaz de schiste, initié la campagne pour l'application de l'article 102 de la Constitution et vous vous mobilisez aussi pour une meilleure politique culturelle en Algérie. Certains peuvent se demander, pourquoi c'est à vous, en tant qu'artiste, de mener tous ces combats ?
J'aurais aimé rester sur la scène. De plus, je me demande, pourquoi il n'y a que dans les pays du Tiers-Monde qu'on remet en cause le militantisme de l'artiste. La politique est d'avoir un projet.
Elle n'est pas propre aux politiciens. Les artistes, de par le monde, ont eux aussi le droit de s'exprimer artistiquement ou pas, par rapport à une situation qui leur déplaît. Aux Etats-Unis, ce sont les artistes qui critiquent Donald Trump. Le cas des intermittents du spectacle en France est, lui aussi, un exemple à méditer. Le seul problème en Algérie, est qu'on vous bloque dès que vous osez ouvrir la bouche. Dans mon cas, le ministre de la Culture me bloque tous mes travaux et dans tous les théâtres. Il le fait en réduisant ma vitesse de travail. J'aurais fait plus si j'avais la liberté d'entreprendre.
Je considère Torchaka comme un don où une sorte du militantisme de la part des artistes qui ont offert leurs cachets. Maintenant, c'est le public qui impose la programmation d'un tel ou de tel travail. Mes pièces ont du succès, tant mieux pour moi, mais on ne me laisse pas faire plus. Maintenant, la tutelle doit savoir une chose.
Elle est là pour gérer le budget du ministre et non l'utiliser comme moyen de pression. Cet argent ne lui appartient pas. C'est celui du contribuable. En tant qu'artiste, j'ai aussi le droit d'en bénéficier pour pouvoir travailler au profit de la culture algérienne.
Vous avez été convoqué, en novembre dernier, par la police judiciaire de Annaba. Vous dites que des proches du dossier vous ont dit qu'il s'agit, visiblement, de propos que vous avez tenus sur Facebook. Pouvez-vous nous en dire un peu plus sur cette affaire ?
Effectivement, c'est ce qu'on m'a dit. J'ai entendu dire que je suis convoqué par la police judiciaire de Annaba.
On m'a même insinué qu'il s'agit de certains propos que j'ai tenus sur Facebook. Aujourd'hui, j'avoue que, comme le cas de beaucoup d'Algériens, je m'exprime régulièrement sur ce réseau social. Je parle souvent des sujets qui m'intéressent, mais surtout du pouvoir algérien que je critique.
Il m'arrive, parfois, d'être virulent envers les détenteurs du pouvoir, mais je le dis aujourd'hui et je le répète, mes propos ne sont qu'une réaction à une situation qui n'est plus à présenter à personne. De plus, je pense que je n'ai insulté personne, car se sont eux qui se sont auto-insultés en se maintenant à tout prix au pouvoir. Pour la suite de l'affaire, je ne vois pas pourquoi on me convoque à Annaba, alors que je n'y habite plus depuis 30 ans !


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