De nombreux dortoirs ont été sommés de fermer ces derniers jours, au grand désarroi de leurs occupants. Cette décision, croit-on savoir, intervient suite à une opération de contrôle d'hygiène et de conformité des documents administratifs. Selon nos sources, au moins trois dortoirs devraient fermer dans les prochains jours, aux alentours de la place des Martyrs. Leurs propriétaires ont déjà prié leurs clients de chercher où se loger. Ce qui est loin d'être une bonne nouvelle pour les centaines travailleurs qui trouvaient refuge dans ces «hôtels» de classe inférieure, mais qui rendent un grand service aux citoyens n'ayant pas les moyens de payer une location, dont le prix est souvent hors de leur portée. L'on apprend que les établissements concernés jusque-là ne disposent pas d'agrément, ou sont dans l'incapacité de l'actualiser, pour différentes raisons. Les contraintes administratives ne sont pas pour faciliter les choses. Selon nos sources, les établissements menacés de mettre la clé sous le paillasson ne sont pas forcément les plus mauvais. L'on cite le cas d'un dortoir ayant connu dernièrement des travaux de rénovation, et un autre, dont la réputation est bonne et est très sollicité pour son hygiène irréprochable. «D'autres, infects et invivables, continuent à accueillir les clients sans qu'ils soient inquiétés par les services de contrôle», s'exclame un jeune ouvrier, qui dit ne pas savoir où aller. Le cas des dortoirs fermés ne concerne pour l'instant que ceux situés dans le périmètre de la commune de La Casbah. Mais ce genre d'établissement se trouve dans toutes les communes populaires du centre de la capitale. L'on peut citer Alger-centre, Sidi M'hamed, Belouizdad, etc. Contacté pour avoir plus d'information à ce sujet, notre interlocutrice de la direction du tourisme a affirmé que l'on ne peut avoir de précisions, puisque la gestion et le contrôle des dortoirs ne relèvent pas des prérogatives de ce service. Selon elle, ces établissements dépendent des APC. Appelée au téléphone, la municipalité de La Casbah n'était pas joignable hier. Il est à préciser qu'à Alger, il n'y a pas que les dortoirs déclarés et connus des services administratifs, d'autres fonctionnent illégalement, voire dans la clandestinité. Certains constituent une véritable menace pour leurs occupants, sans que jamais l'on daigne les rappeler à l'ordre. Bien que leur utilité ne soit pas à démontrer, étant accessibles aux passagers moins nantis et aux travailleurs au petit budget, leur fermeture constitue un véritable drame pour des pères de famille et autres employés. Ce genre d'établissement présente l'avantage de payer par mois, sans avance, et non pas par nuitée, comme c'est le cas dans les hôtels.