Le chemin de wilaya 109, qui n'est autre que la corniche du Chenoua, autrefois un paysage féerique, paradisiaque, s'est transformé en enfer. Les constructions vulgaires et anarchiques prolifèrent en toute impunité. Ni la forêt du massif montagneux du Chenoua ni le littoral ne sont épargnés par ces actes ignobles des humains. Les lois relatives à la protection du littoral et des patrimoines forestiers sont entièrement bafouées. Les autorités locales sont impuissantes, complices à la limite dans cet effort d'extermination de la beauté des sites naturels aux différentes couleurs qui défilaient dans le passé sous les regards des touristes et des passagers. La démolition sporadique d'une construction illicite ne doit en aucune manière dissimuler le massacre, car le nombre des habitations érigées sans autorisation légale et dans respect des normes techniques se chiffrent en milliers. La Corniche du Chenoua plonge dans la déliquescence. L'état des routes est devenu impraticable. L'eau inonde moult espaces. Les automobilistes ont du mal à circuler le long de plusieurs tronçons de cet axe routier très fréquenté. De rares grappes humaines s'installent sur des surfaces pour une halte, loin de la route, le temps d'un pique-nique furtif. Le mouvement désagréable des centaines de voitures et de motos ne cesse de secréter une exécrable ambiance pour des milliers de familles en quête des moments de détente et de repos. Même pas une dizaine de petites embarcations sont occupées par des citoyens chanceux. Ces derniers savourent le plaisir d'une mer calme sous les rayons de soleil, loin de l'enfer du CW109. La pollution des espaces est impressionnante. C'est un décor calamiteux qui s'offre à nous en ce début du mois de mars. La saison estivale ? Il y a des bungalows à louer. La loi de la jungle est scrupuleusement respectée le long de la Corniche du Chenoua, un territoire qui relève de deux communes, Tipasa et Cherchell. Les responsables locaux ne cessent de rappeler les potentialités touristiques de cette partie est de la commune de Tipasa. Les investisseurs et les familles ne peuvent pas fréquenter des lieux caractérisés par une atmosphère étrangère aux coutumes algériennes, l'insécurité, l'insalubrité, le règne de la loi du plus fort, mais surtout l'absence de l'Etat. Qui empêche l'application des lois de la République dans un territoire «cicatrisé» par des scandales et l'impunité ?