Crise, pénurie, files d'attente, réveil à 5h du matin, bousculades et colères. Il s'agit du lait, plus communément connu sous le nom de lait en sachet ou chkara 7lib, objet de tension depuis Ben Badis. Heureusement, l'Etat veille et on vient d'apprendre, sérieusement, que le ministère du Commerce, aidé du ministère de l'Agriculture, a mis en place une Commission nationale du lait. Pourquoi ? Parce qu'il n'y en a pas. Le lait étant une base alimentaire humaine depuis au moins 1 million d'années, on ne comprend pas très bien cette commission en 2018, avec des experts payés en argent et en tonnes de café pour réfléchir à ce problème et y apporter éventuellement une solution. Ce qui en dit long sur le sens des priorités et de l'urgence, sur la gestion de l'alimentaire à propos de ce problème récurrent depuis des décennies. Petit calcul, avec 1000 milliards de dollars, on aurait pu acheter 50 millions de vaches laitières à 300 000 DA l'unité, soit plus que la population algérienne, et produire 400 milliards de litres de lait par an. Bien sûr, nous ne sommes pas des ânes et il n'est pas intelligent de mettre toutes les réserves d'argent du Trésor dans des vaches. Mais on aurait même pu n'en n'acheter que deux, une vache et un vache, c'est-à-dire le mâle, appelé aussi le taureau, et avec ce couple, faire comme Adam et Hawa des milliards de vaches, vu qu'une vache produit un petit par an avec une période de gestation de 9 mois, comme la femme. Sans aller jusqu'à imaginer commercialiser du lait de femme hors 8 Mars, la question se pose encore en réunion chez les cadres du ministère. Mais d'où vient le lait ? De la vache. D'où vient la vache ? De la vache, qui enfante des vaches qui font du lait et n'en boivent pas, d'où le problème posé pour le gouvernement qui n'a toujours pas trouvé la source de la source de la source. Comment faire ? Justement, après de longues réflexions de la Commission du lait, le gouvernement va mettre en place une commission nationale de la vache.