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Metidji Belkacem, Bachet Hocine : Ils étaient encore des enfants qui jouaient avec le feu
Publié dans Horizons le 31 - 10 - 2010

• Son amour pour la Révolution, c'est la famille qui le lui a inculqué. «Nous étions imprégnés de ces valeurs et on avait une sorte de jalousie pour le pays» Ils disaient de nous qu'on «jouait avec le feu», c'est vrai, car au moment où d'autres faisaient dans le ludique, nous, nous étions comme des grands. «Nous étions déjà des hommes façonnés par la vie», déclaraient ces deux moudjahidine à qui la Révolution a fait appel pour des missions de logistique au départ, moyen de les aguerrir et pour des actions plus dures avec les «katibas».
Leur parcours, héroïque, n'a pas été de tout repos, aux blessures dont ils portent trace, s'ajoutent des séquelles à vie d'un passage dans les geôles de l'armée française, les plus horribles, les camps d'internement. Le premier, Hocine Bechat de Blida, le second Belkacem Metidji de Médéa. Le hasard a fait qu'ils fassent connaissance, dans les années 60 au tristement célèbre camp Morand de Boghari…M. Bechat parle difficilement de son combat, des actions qu'il a menées contre les soldats français, des traîtres, des ratissages, des tracts, de la propagande. Son éveil pour le nationalisme, date du PPA, il n'a que 13 ans. Ses actes ? Certains, dit-il, sont «encore frappés du sceau du top secret». C'est par bribes que nous arrivons à lui soutirer quelques «aveux».
«J'ai rejoint les frères, à l'âge de 15-16 ans», raconte-t-il, on habitait le piémont blidéen qui pullulait de maquisards. D'ailleurs, à quelques encablures de sa maison, il y avait une sorte de PC où se rencontrent les éléments du commandant Guessab, un chef militaire bien connu de la région. On le contacte pour des missions en ville. Son look européen, ses contacts avec les intellectuels parmi les enfants des colons en font l'agent idéal. Achat de médicaments, distribution de courrier parmi les militants, surveillance, confection de tracts, etc. Pourtant, lui voulait mieux, aller au maquis. «On m'affectait pour quelques jours, puis on me demande de redescendre en ville», se souvient-il.
UN GENDARME DE «CHEZ NOUS» ME DEMANDE DE FILER AU MAQUIS
Les responsables de l'ALN avaient leur stratégie. «Il n'était pas recherché par la police, c'est un atout pour opérer en ville». Il commence alors par constituer son réseau en 1957 pour des «opérations spécifiques dans le nord de Blida, la région de Sidi El Kebir».
Son amour pour la Révolution, c'est la famille qui le lui a inculqué. «Nous étions imprégnés de ces valeurs et on avait une sorte de jalousie pour le pays», poursuit-il. Non, ce ne sont pas des motivations sociales pour lui, car «il était loin de vivre dans la misère», précise ce fils d'épicier qui entretenait de bons rapports y compris avec les familles de colons, ses clients. Cela lui servira sans doute. M. Bechat fait dans les transmissions, la sténo, le dessin qu'il apprend grâce à des cours par correspondance. Ce profil n'est pas sans intéresser les responsables, il sera le secrétaire du colonel Bouguerra, chef de la wilaya IV historique et connaitra beaucoup de hauts responsables.
En ville, ça bouge, cela inquiète les renseignements français. Un travail d'investigation intense commence avec des rafles quotidiennes parmi les populations, les soupçons se tournent vers lui. On enclenche les recherches aussitôt. La DST est sur ses traces, on poste devant ses repères habituels la menuiserie, le salon de coiffure un garde. Pour le protéger, on lui intime l'ordre de remonter au maquis. A Birmandreis, alors qu'il se promenait en moto avec un ami, M. Bechat a failli être épinglé. Un gendarme, de «chez nous», alors qu'il s'apprêtait à consulter le fichier s'aperçoit qu'il tombe sur l'homme qu'il faut. «Il me demande de filer illico presto au maquis», se rappelle-t-il, tout étonné de cette grâce.
Ce qui fut fait. Les responsables commencent par «me déchirer la pièce d'identité» pour s'assurer qu'il n'allait plus revenir en ville. Au bout de sept heures de marche, de relais en relais, il est déjà parmi les frères de combat. De là, il sera affecté dans une katiba (une compagnie). Il garde aujourd'hui, en souvenir, le laissez-passer de l'ALN qui lui a permis en 1962 de circuler. Un bon souvenir qu'il nous exhibe, toute la mémoire de son combat. Sa nouvelle mission, reconstituer, avec les membres de la compagnie, les groupes démantelés par l'ennemi, dont la célèbre «katiba azzedinia» du nom de son commandant Azzedine.
De ses combats et accrochages, il se remémore toujours, ceux qui se sont déroulés à Brazza, à Montegorno, des montagnes situées entre Blida et Médéa où des pertes lourdes seront infligées à l'ennemi. C'est dans le service information et propagande qu'il s'illustra le plus, les cadres compétents faisant défaut. Alors, il aura à confectionner des tracts, des magazines, faire le tirage photos avec des moyens rudimentaires y compris la planche à dessins, dite «planche de Gutenberg», en hommage à celui qui inventa l'imprimerie. Celle-ci remplaçait la ronéo. La planche était «recouverte de vitre et enduite de feutre puis fixée par des punaises…». «Tout était artisanal», dit-il. Mais cela servait quand-même à la confection de la célèbre revue «La Révolution» de parution trimestrielle et où il donnait libre cours à son talent de dessinateur. «Cela m'a permis, en tout cas, de connaître aussi des pionniers de la presse algérienne post-indépendance», à l'image de notre confrère Hamdani qui fut directeur «d'Horizons» et rédacteur en chef «d'El Moudjahid». C'est lors d'une attaque surprise qu'il fut prisonnier. On n'était pas «en situation de combat», c'était un relâchement après le début des pourparlers des Rousses et de Melun. «Une trêve non déclarée pour nous», concède-t-il. Les soldats français ne leur ont pas fait de cadeau. Les responsables de la wilaya «avaient, ce jour- là, une réunion et moi j'étais le chargé des transmissions». A quatre heures du matin, poursuit-il, «on a subi l'assaut de l'armada française». Ils ont fait trois prisonniers, il était parmi le lot.
AU LYCÉE BENCHENEB DE MÉDÉA, «Ç'EST LA GRANDE ÉBULLITION»
C'est au camp Morand, de septembre 1961 au 16 avril 1962 que se termine son parcours. Et là il rencontre pas mal de frères de combat dont le jeune Metidji qui nous raconte, à son tour, son épopée. C'était après la grève des étudiants en mai 1956, il avait 14 ans. «Aux scouts, au lycée Bencheneb de Médéa, ç'est la grande ébullition», dit-il. C'est mon frère, chahid, qui ouvre la voie, «il me dépassait de deux années», raconte Belkacem.
Vu son jeune âge, il commence par des missions simples tel l'achat de médicament, des piles et tous autres objets dont ont besoin les moudjahidine. Il rejoindra son frère, au maquis, un peu plus tard mais, «il ne le verra plus, se désole-t-il
Il était secrétaire de section et infirmier secouriste sous la responsabilité du Dr Yahia Farès, à la wilaya IV. Il échappera à la mort lors de plusieurs ratissages, avec les malades. «On devait changer de camp, tout le temps», dit-il. Lors de l'un des accrochages, le 1er mai 1959, il est fait prisonnier. Commence alors le grand supplice, malgré ma blessure, avec surtout l'identification des blessés. Après 21 jours au camp de Damiet, qui servait de transit, aux soldats français, dans la région de Médéa, il est transféré avec 40 autres moudjahidine à Boggari, au Camp Morand.
«C'est tout simplement l'enfer», reconnaît-il. Les brimades, les supplices, c'est inimaginable, poursuit le jeune Metidji. Certains succomberont à leurs tortionnaires, comme le chahid Mustapha Khelaf qui «était à mes côtés». La vie au camp est un «défilement d'actes de tortures, de crimes contre l'humanité contre les Algériens», dira encore Belkacem, aujourd'hui en train d'écrire des livres sur cette sombre période de sa vie et de celle de millions d'Algériens encore.


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