En créant une caisse de garantie des marchés publics, les autorités veulent se prémunir contre les opérations douteuses et les projets qui ne répondent pas aux normes. Ainsi le nouveau dispositif réaménagé en 2003 encadre par une réglementation stricte toutes les commandes publiques et donc tous les projets d?investissements publics. Hier au forum d?El Moudjahid, M. Bachetarzi, DG de la caisse de garantie des marchés publics, est revenu longuement sur la situation qui prévaut dans la gestion des marchés publics en affirmant que «l?Etat a consacré dans sa totalité 2 900 milliards de dinars pour les marchés publics». Un chiffre qui démontre que les commandes publiques en projets d?écoles, d?hôpitaux, d?infrastructures de base sont des plus importantes depuis le lancement du programme de soutien à la relance économique. Pour le DG de la Cgmp, «la nouvelle loi assure la transparence, la no-discrimination entre opérateurs et la possibilité de recours pour les entreprises non retenues dans des contrats». Le texte qui vient corriger les dysfonctionnements et autres retards dans la réalisation des projets publics, est fort applaudi par les opérateurs algériens. D?autant que cette loi impose désormais l?avis d?appel d?offres comme règle de base pour tout soumissionnaire. «La caution de bonne exécution est également une garantie pour la caisse qui se propose d?accompagner financièrement les entreprises lorsqu?il y a retard dans l?achèvement des projets», souligne le responsable de la Cgmp. Pour permettre aux entreprises qui ont du retard dans le paiement de leurs factures, la caisse met à leur disposition une avance conséquente avec la condition que l?entreprise doit avoir une attestation de droit de paiement délivrée par le maître d?ouvrage. L?autre facilité accordée aux opérateurs est de les faire payer 40 jours comme délai maximum sur tout projet qui a accusé des retards. Pour M. Bouzart du ministère des Finances, «le texte de lois soumet l?entreprise algérienne publique ou privée et même l?entreprise étrangère aux mêmes droits de soumission». C?est le cahier des charges avec les compétences techniques qui donnent droit aux entreprises de prendre des projets dans le cadre des commandes de l?Etat. Toutefois, les opérateurs présents au forum signalent des contraintes qui empêchent les entreprises d?achever les projets. M. Dennouni, président de l?Union générale des entrepreneurs constate que «les PME sont exclues de cette loi d?autant qu?une petite entreprise aura la chance d?avoir un projet parmi 15 en cas de soumission». Il note que «l?entreprise nationale est discréditée par rapport à l?entreprise étrangère» et ce constat met mal à l?aise des opérateurs algériens lorsqu?ils souhaitent arracher les projets publics. Pour un autre chef d?entreprise «la caution de soumission est une sanction pour l?entreprise» et il propose d?alléger les procédures pour permettre à l?entreprise d?obtenir des projets.