Les étudiants de l'Institut national de la poste et des technologies de l'information et de la communication (Inptic), sis aux Eucalyptus à Alger, sont en colère contre certains de leurs enseignants, mais aussi contre l'administration qui, selon leurs dires, leur ferme les portes du dialogue. En guise de protestation contre «la marginalisation», «le mépris», «le manque de communication avec la directrice» et «les exclusions abusives», les étudiants ont décidé de recourir à la grève pour faire entendre leurs doléances. Une grève cyclique de trois jours depuis mardi dernier (10 mars). «Nous sommes en grève de trois jours, renouvelable depuis mardi dernier. Nous avons préparé une lettre à envoyer à la ministre de la Poste et des TIC, Mme Derdouri. Dans cette lettre, nous lui faisons état de notre situation critique et nous lui demandons de dépêcher une commission d'enquête dans l'institut pour vérifier de près nos dires. Nous attendons d'elle de trouver des solutions définitives à nos problèmes qui perdurent depuis notre arrivée à l'institut», indiquent des représentants de ces étudiants en grève, venus hier à notre journal se plaindre de leurs problèmes. Les étudiants représentent quatre promotions (licence 1, licence 2, licence 3 et master 1), chaque promotion regroupant quelque 40 étudiants. «Nous avons eu notre bac avec une moyenne de 15/20 et plus. Ils nous ont promis des merveilles pour nous convaincre de nous inscrire dans cet institut. Ce dernier était une Ecole. Nous sommes censés être les futurs managers du secteur. Hélas, arrivés sur place, nous découvrons autre chose. Nous sommes déçus et inquiets pour notre avenir», rapportent-ils. L'un des problèmes qui suscite davantage l'inquiétude chez ces étudiants est le manque d'enseignants «qualifiés» et «spécialisés» dans les modules qu'ils enseignent. «La plupart de nos enseignants sont des vacataires. Ils assurent plusieurs modules à la fois, chez nous à l'institut et ailleurs, faute d'enseignants titulaires en nombre suffisant.» Ces mêmes enseignants, poursuivent-ils, s'absentent souvent. Ce qui entraîne des retards dans les cours et dans le programme. Concernant justement le programme, ces mêmes étudiants s'en plaignent, particulièrement ceux du master : «Nous préparons un master professionnel, nous avons donc réclamé des travaux dirigés et des travaux pratiques. Nous n'avons pas eu de réponse favorable à notre demande et cela nous pénalise fortement.» Les mêmes étudiants, représentant leurs camarades en grève, affirment qu'ils se sont plusieurs fois plaints du manque d'enseignants et autres auprès de leur administration, mais la réponse est «toujours négative. Bien au contraire, on nous accusent d'être des perturbateurs et nous menacent de sanctions». Parmi les sanctions, «il y a ces exclusions abusives que nous dénonçons avec force. Il n'est pas normal qu'un étudiant soit licencié parce qu'il a réclamé un droit ou s'est plaint d'un mauvais comportement d'un enseignant à son égard». D'autres problèmes mentionnés dans la lettre adressée à la Ministre sont d'ordre matériel : manque de transport pour les étudiants non résidents, retards permanents dans l'octroi de la bourse, faible connexion Internet, absence d'activités culturelles et scientifiques.... Pour rappel, l'Institut national de la Poste et des TIC est sous la double tutelle du ministère de la Poste et de celui de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique. Ces grèves à répétition dans les facultés et les instituts du pays ne sont pas pour rassurer les candidats au baccalauréat ni ceux qui aspirent à des postes de cadres supérieurs dans les différentes institutions de l'Etat. K. M.