Vœux maléfiques de nos «amis» d'ailleurs qui nous promettent l'enfer syrien, le même que prédisait Saddam Hussein aux Américains il y a 10 ans Vers une «remigration» des sans-papiers algériens ? Correspondant du Quotidien d'Oran à Bruxelles depuis de nombreuses années, M'hammedi Bouzina est un habitué averti des arcanes de la Commission européenne. Depuis le siège de l'organe exécutif de l'UE (Union européenne), il est à l'affût des nouvelles susceptibles de présenter un intérêt pour l'Algérie, mais pas seulement. Car rien ne lui échappe des milieux et lobbys qui gravitent autour d'Ixelles (quartier abritant les services de la Commission européenne) et qui, à l'occasion, ne résistent pas à l'envie de mettre l'Algérie dans leur collimateur. Un «sans-papiers» est par définition sans «identité». Pourquoi veut-on qu'il soit, forcément, algérien ? Et pourquoi pleurer la tragédie syrienne en la prédisant (la souhaitant !) à l'Algérie ? Vils et pathétiques vœux de fin d'année des gourous de la violence et de la guerre. «Il faut beaucoup d'efforts sur soi pour répondre à la stupidité et à l'insulte (…) Me voilà, donc, forcé de plonger dans ce torrent de boue au risque - et je le prends - de passer pour un serviteur zélé du régime en place, laudateur obséquieux de je ne sais quelle officine du pouvoir algérien. Mince risque face à l'immense insulte et provocation, faite à plus de quarante millions de mes compatriotes, au pays et ailleurs. Donc, il y aurait, selon certains médias étrangers et algériens, en ligne plus de 150 000 «sans-papiers» sur le point d'être expulsés d'Allemagne, d'Espagne, d'Italie et de Belgique. La question est de savoir comment a-t-on déduit qu'il s'agit d'Algériens s'ils sont «sans- papiers» ? A vouloir trop gonfler les chiffres pour un effet de loupe pour choquer, ces «plumes» mêlent «irréguliers ou en voie de régularisation», aux légaux, pour être comptés «comme sans-papiers». Est-il difficile de comprendre qu'un «sans-papiers» est quelqu'un qui n'a pas de papiers d'identité, donc inidentifiable ? Pourquoi l'Algérie doit-elle reconnaître toute personne vivant à l'étranger n'ayant aucun papier d'identité pour peu que cette personne se dise algérienne ? La confusion est poussée, à son paroxysme, jusqu'à compter les 35 000 Algériens et leurs enfants, vivant en Belgique, depuis plus de 50 ans, comme des «sans-papiers». Idem pour les Algériens d'Allemagne où le chiffre hallucinant de 80 000 Algériens «sans-papiers» est cité. «Cette soudaine campagne de mise à l'index de l'Algérie et des Algériens est accentuée par les déclarations et analyses d'un sombre ex-fonctionnaire (DG adjoint dans une direction) de la Commission européenne, prévoyant pour l'Algérie un destin funeste, dans un scénario à la syrienne. Ce qui veut dire qu'il ignore la réalité et l'histoire syrienne, autant que les raisons et les vrais acteurs de la guerre civile, dans ce pays. Pathétique pour un fondateur, par ailleurs, en Belgique, de l'annexe de l'Institut français des relations internationales (IFRI). D'autres médias apparentés «de droite», comme le journal La Libre Belgique se sont fait une joie de reprendre ses propos, sur l'Algérie. C'est dans ce piège médiatique, si grossier, que sont entrés, la tête la première, les plus hauts commis de l'Etat de l'Algérie pour y répondre. Si la réaction des Algériens est légitime, force est de constater qu'elle intervient, comme souvent à posteriori, sous forme de réponse du berger à la bergère, c'est-à-dire, en criant à la manipulation et la provocation après coup (…) Il y a 10 ans, la capture de Saddam Hussein. Les révélations de l'agent de la CIA qui l'interrogea. Résumé poignant et prémonitoire de l'interrogatoire par le site d'information en ligne Atlantico. Dans un livre, John Nixon raconte ses rencontres avec l'ancien homme fort d'Irak. «La scène se déroule le 13 décembre 2003. Dans une cave exigüe, l'armée américaine met la main sur Saddam Hussein, avec 750 000 dollars et des armes. Il n'offrira aucune résistance. La suite est connue : après un procès, jugé inéquitable par certaines ONG, Saddam Hussein est pendu. Mais un épisode n'est pas connu. Il se déroule juste après la capture du dirigeant déchu. L'expert de la CIA John Nixon est chargé d'identifier formellement le prisonnier et de réaliser un premier interrogatoire à l'aéroport de Bagdad. «Il y a tellement de choses que nous voulions savoir», raconte-t-il dans un livre. «Comment s'est-il échappé de la capitale ? Qui l'a aidé ?» Mais Saddam Hussein n'a pas l'intention de jouer le jeu mais fait une étrange proposition à l'agent de la CIA. «Pourquoi ne me questionnez-vous pas sur la politique ? Vous pourriez apprendre beaucoup de choses», affirme le prisonnier. «Questionné sur la présence d'armes de destruction massive, Saddam Hussein ironise : «Vous avez trouvé un traitre qui vous a mené à moi. Il n'y a donc pas un traître pour vous dire où sont ces armes ?» Et de poursuivre : «L'Irak n'est pas une nation terroriste. Nous n'avions aucun contact avec Ben Laden et nous n'avions pas d'armes de destruction massive.» Il poursuit «ça n'a jamais été envisagé. Utiliser des armes chimiques contre le monde ? Y a-t-il quelqu'un avec ses facultés complètes qui ferait cela ? Qui utiliserait ces armes quand elles n'auraient pas été utilisées contre nous ?» «Alors l'Amérique avait eu tort ?», s'interroge l'agent de la CIA. Il évoque pourtant le massacre de Halabja, perpétré par l'armée irakienne grâce à des armes chimiques. «Je ferai ce que j'ai à faire pour protéger mon pays», hurle Saddam Hussein avant de lâcher «ça n'était pas ma décision.» Plusieurs sessions d'interrogatoire vont se succéder, sur de nombreux sujets. Concernant le 11-Septembre, l'ancien Président nie toute implication. «Regardez ceux qui sont impliqués. D'où venaient-t-ils ? D'Arabie saoudite. Et le meneur ? Egyptien. Pourquoi voulez-vous que je sois impliqué ?» Il pensait même que les attentats allaient rapprocher les deux pays dans la lutte contre le fondamentalisme. Il évoque un sujet terriblement actuel. «Vous allez échouer. Vous allez découvrir que ce n'est pas si facile de gouverner l'Irak.» Les faits lui donneront raison… «Ich bin ein Berliner» Les internautes rendent hommage à Berlin avec le slogan de soutien par lequel tout a commencé. «Je suis un Berlinois», célèbre phrase-profession de foi prononcée par John Kennedy il y a un demi-siècle et 3 ans depuis la mairie de Berlin-ouest, au cœur d'une ville déchirée par la guerre froide. Lauren Provost, rédactrice en chef adjointe du HuffPost France a fouiné dans les recoins de la mémoire contemporaine pour illustrer, à travers l'attentat au camion de Berlin, un tragique recommencement de l'histoire. BERLIN - 26 juin 1963, John Fitzgerald Kennedy lance son historique «Ich bin ein Berliner» («Je suis un Berlinois») depuis la mairie de Berlin-Ouest. 19 décembre 2016, des milliers d'internautes reprennent ce message après qu'un camion a foncé dans la foule d'un marché de Noël de la capitale allemande faisant 12 morts et une cinquantaine de blessés. «Le discours historique de Kennedy est un message de soutien à l'égard d'une ville déchirée par la guerre froide. 53 ans plus tard, le «slogan» que les internautes reprennent est tout aussi solidaire. Et il vient clore une boucle...» «Apparu dès 20h30 sur Twitter, le hashtag #IchBinEinBerliner s'est répandu rapidement sur les réseaux sociaux pour atteindre 14 heures plus tard les 8 000 occurrences. Il faut dire que le «Je suis» apparaît quasi automatiquement, «par anticipation» font même remarquer ses premiers utilisateurs. Depuis le «Je suis Charlie» lancé par le Français Joachim Roncin juste après l'attaque du journal satirique en janvier 2015, le réflexe est là. Roncin cite d'ailleurs JFK parmi ses sources. La boucle est bouclée. Avec l'apparition de ce «Je suis un Berlinois», les hashtags de réponse à l'horreur reviennent, en quelque sorte, à leur point de départ. Le 7 janvier 2015, Joachim Roncin, directeur artistique, avait lui aussi la phrase de Kennedy en tête quand il a créé le message devenu, en quelques minutes à peine, un slogan que le monde entier a repris et reprend encore en signe de solidarité. «C'était une forme de respect pour les familles des victimes. Une simple façon de dire «Je suis solidaire», a confié le créateur de ce «slogan» au HuffPost avant de citer les sources de son inspiration parmi lesquelles JFK figure en bonne place. «J'ai cité Spartacus de Kubrick car c'est un film que je connais (une des scènes célèbres du film est la capture des esclaves à qui on demande lequel d'entre eux est Spartacus en échange de leur liberté. A la place, chacun avoue être Spartacus pour partager son destin et lance «Non, je suis Spartacus» (ndlr : près de deux ans plus tard, la boucle semble bouclée).