Les médias arabes ont été unanimes hier, à saluer la décision de la Fifa d'organiser la Coupe du monde de football 2022 à Qatar. Fière qu'enfin, un pays arabe lui échoit l'«honneur» d'accueillir cette manifestation, la presse du monde arabe toutes tendances confondues a félicité Doha pour cette réussite d'autant plus symbolique qu'elle détrône les Etats-Unis. Al Quds Al Arabi, un organe panarabe installé à Londres titre : «Le miracle du Mondial…la défaite des grands». L'auteur de l'article insiste sur le fait que le Qatar soit le premier pays arabe, musulman et de tout le Proche-Orient à accueillir le Mondial, convaincu que cet évènement renforcera l'image de la région dans la planète. Reprenant les propos du président de la commission qatarie chargée du dossier de candidature, cheikh Mohamed Benhamed AL Thani, il démonte les critiques faites par certains cercles concernant l'aspect sécuritaire de la région. «Il y a beaucoup de préjugés sur le Qatar et la région du Moyen-Orient. On va prouver que le pays est assez sécurisé pour accueillir le Mondial», dixit le cheikh qui poursuit : «On veut que le Qatar laisse une trace dans l'histoire de la Coupe du monde et que celle-ci soit vraiment un évènement familial durant lequel le père se sentira en sécurité en allant au stade avec son fils. Nous sommes prêts à écrire l'histoire et attendez-vous à être ébahis». Al Ahram, le quotidien égyptien, verse dans ce sens en titrant : «Qatar entre dans l'histoire en organisant la Coupe du monde 2022» en étant le premier pays arabe à le faire tout en mettant en exergue les déclarations du président américain jugeant que la Fifa a pris une mauvaise décision. Al Nilin, du Soudan, a préféré axé son papier sur la liesse populaire qui a caractérisé hier, plusieurs régions du Qatar où le peuple a manifesté sa joie devant une telle réussite. Les journaux arabes du Moyen-Orient ne sont pas restés de marbre face à cette annonce. Après avoir félicité Doha pour cet exploit, ils sont revenus en majorité sur l'essor économique et social du «petit pays du Moyen-Orient». Ad-Doustour de Jordanie note que «le petit pays de 11 427 km2 avec 1,7 million d'habitants, est devenu en quelques années incontournable dans la région particulièrement dans les domaines sportif et culturel». Al Watan du Koweit en versant dans la même logique fait valoir que le «Qatar fait partie des cinq pays dans le monde qui ont connu la plus forte croissance économique. Doha consacre plus de cent milliards de dollars dans la construction d'infrastructures de base qui seront livrées avant 2022». Par ailleurs, ces organes de presse louent les mesures prises par le Qatar dans les techniques nouvelles et propres qui permettront d'accueillir les sportifs et les supporters dans des températures fixées à 27°C, dans des stades avec «0» émission de gaz carbonique. En plus de la promesse faite d'offrir 17 000 sièges à des pays en développement après le Mondial. Ad-Doustour voit dans la décision de la Fifa, une volonté de «donner une chance au nouveau marché» dans une politique d'ouverture qui a vu l'organisation de la Coupe du monde se faire en Corée du Sud et au Japon en 2002 et en Afrique du Sud en 2010. Al Ryad d'Arabie Saoudite, dans un article intitulé : «Enfin…les Arabes mettent leurs empreintes sur la carte du monde footballistique» rappelle que le Qatar a une bonne expérience dans l'organisation des évènements sportifs «comme lors de la Coupe du monde des jeunes en 1995, le tournois des Jeux asiatiques en 2006 (l'un des meilleurs). Il (Qatar) organisera la Coupe asiatique de football, les Jeux panarabes en 2011 et d'autres évènement tels le master de tennis féminin, des tournois de moto, sans oublier le Championnat du monde d'athlétisme en salle». La presse qatariote, quant à elle, a réservé la part du lion de ses éditions d'hier à l'évènement félicitant l'émir du Qatar et les membres de la commission chargée du dossier de candidature. Et a rapporté la liesse populaire qui a égayé le pays dès l'annonce de la bonne nouvelle. Voilà, donc, le monde arabe entrant dans l'histoire de la Coupe du monde en l'organisant. En attendant qu'il le fasse par des exploits de ses équipes nationales en disputant par exemple les premières places de la compétition. S. A.