Le meneur de jeu de l'ESS, Abdelmoumène Djabou, a accordé un long entretien à El Heddaf TV, où il est revenu sur plusieurs points relatifs au club, entre autres son boycott lors du dernier match de championnat à cause de ses salaires impayés, de ce qui se dit sur les réseaux sociaux en son nom, et enfin la possibilité de voir le club revenir au premier plan, sous conditions bien sûr. «J'ai parlé avec le président, je reprends les entrainements» La star d'Ain El Fouara a entamé son intervention, en évoquant son tête-à-tête avec le président Hammar concernant ses absences ces derniers temps, pour ensuite trouver un terrain d'entente pour reprendre : « Après mon absence de l'équipe ces derniers temps, j'ai eu une discussion avec les dirigeants, où il y'avait le président Hammar, ainsi que Senssaoui et Hechaichi, avec qui j'ai évoqué plusieurs points. Mais le plus important c'est qu'on se soit mis d'accord sur mon retour aux entrainements ce lundi, en prévision du match face à l'ASAM. »Concernant les raisons qui l'ont poussé à s'éclipser ainsi que le fait de faire l'impasse sur le match de l'USMBA, Djabou dira qu'il n'a pas touché son argent depuis sept longs mois, et qu'il avait trop patienté. « Tout le monde connait ma situation, et même le boss en a parlé. Depuis le 3 juin je n'ai touché aucun centime, et avant j'étais parti en Arabie sans percevoir trois salaires, je n'ai rien dit, au contraire c'est le club qui était bénéficiaire, sinon sept mois sans argent, je crois que c'est trop, il y a des limites » dira Djabou. «J'ai décidé de laisser au club trois mensualités de la saison passée» Toujours concernant son argent, Djabou affirme que lors de son tête-à-tête avec le président, il avait fait une concession en cédant trois mois de ce qu'il devait au club la saison passée. « Certains, et pas tous, disent que le club ne me trouve pas dans les moments difficiles, eh bien moi je leur dis que lors de mon entrevue avec les dirigeants, j'ai décidé de ne pas prendre trois mois de salaire de la saison passée, et au profit du club car nous sommes des enfants et des supporters de ce club » révèle le joueur. «Les dirigeants étaient compréhensifs, ils ont promis de régler tout le monde» Quant à l'issue de son entrevue avec les dirigeants, l'ancien joueur du Club Africain et d'Annasr dira : « Après ma discussion avec les dirigeants, j'avais senti qu'ils avaient bien saisi le message, ils m'ont ensuite promis de régler ce cas vers la fin du mois en cours, et tous les joueurs sont concernés, pas seulement Djabou.» «Avant tout, je suis un fervent supporteur du club» Quant au timing de cette histoire, Djabou affirme qu'il n'a jamais fait du mal au club, et que la coïncidence a fait que cela intervienne avant le match de l'USMBA, tout en rappelant son amour pour l'ESS. Il dira : « Depuis mon retour au club, je n'ai jamais évoqué l'argent avec le président, je me donnais à fond pour le club et sans calculs, car je suis un enfant et un supporteur de ce club avant d'y jouer, mais après sept mois sans salaire, c'en était trop, donc je suis passé à l'acte et j'ai demandé mon argent, avec mes camarades, car nous sommes un groupe ». Djabou poursuit et pointe du doigt ceux qui se croient plus Ententistes que lui : « Certains croient qu'ils aiment le club plus que nous, et tout le monde sait comment je suis parti, et revenu au club en laissant de l'argent, et dire que je pouvais rester au CA comme un roi. » « Pour vous dire, le club était en crise, mais les résultats sont revenus en remportant le championnat, et en allant en finale de la coupe, sinon ceux qui parlent, on sait ce qu'ils valent » rétorque Djabou. «Ce qu'avait dit Taoussi m'a poussé à parler, mais je ne vais pas tarder à divulguer le nom du rapporteur» L'autre point évoqué par le capitaine de l'ESS est lié aux dernières déclarations de l'ex-entraineur, Rachid Taoussi, avant son départ où il avait parlé de trahison, ce qui l'a fait sortir de son mutisme : « Je me suis procuré le numéro de téléphone de Taoussi, je lui ai parlé et je lui ai dit que c'était inconcevable de sa part, je lui ai dit de citer des noms pour permettre à ceux visés de répondre, ensuite il m'a dit que je n'étais pas concerné et que j'étais un homme avec lui ». Par la suite Djabou, très remonté, promet de donner le nom de celui qui a semé le trouble dans le club en rapportant des choses fausses à Taoussi, il dira : « Personnellement, je sais qui accompagnait Taoussi jusqu'au stade et le remontait. » « Je vais divulguer son nom au moment opportun » menace le joueur. L'ex-international enchaine, en promettant en tant que capitaine : « De ma vie, je n'ai conspiré contre un entraineur, joueur ou encore le président. » « Avec Taoussi on a tout donné, mais cela n'a pas marché je ne sais pour quelle raison, je le dis tant que je suis joueur à l'ESS, ce genre de chose n'aura jamais lieu » affirme-t-il. «Mon boycott n'est pas dû seulement aux mensualités, il y a autre chose…» Le joueur affirme par la suite que l'histoire du boycott n'est pas aussi simple : « J'ai boycotté le club pas pour l'argent seulement, il y a eu d'autres choses qui ne m'ont pas plu dans le club. Il y avait une forme de débandade, avec l'absence des responsables et ça je ne peux pas le concevoir, je vais en parler avec le président. » «Cela fait cinq ans qu'on a gagné la coupe d'Afrique, il faut passer à autre chose» Autre fait, Djabou revient sur la mentalité actuelle du supporter de l'ESS, qui selon lui devait voir plus grand après la consécration de 2014 en Ligue des champions. Djabou dira : « Il ne suffit pas de dire que c'est un grand club seulement, on a remporté la coupe d'Afrique en 2014, et on en parle encore, entre temps il y a eu cinq ans qui se sont écoulés sans rien, alors qu'on pouvait en gagner trois autres avec l'engouement qui caractérise notre club. » «Je ne suis pas actif sur les réseaux sociaux» Par la suite, Djabou revient sur ce qui se fait et se dit sur les réseaux sociaux en son nom, il dira : « Certains ont le malin plaisir de parler en mon nom sur la toile, je veux en profiter pour dire que je ne suis pas responsable de ça. Depuis que j'ai boycotté le club, je n'ai rien posté sur les réseaux sociaux, en plus je n'ai rien dit jusqu'à aujourd'hui. Ils disent que je suis parti en Tunisie pour le réveillon, je suis resté ici à Sétif, et même quand j'étais là-bas, je n'ai jamais fêté le réveillon.» «Djahnit dans sa tête est partant» Pour ce qui est de l'affaire Djahnit, Djabou affirme que ce dernier est décidé à quitter le club cet hiver, il dira : « Djahnit est un grand joueur, avec beaucoup d'humilité et de respect, ce n'est pas que moi qui le dit, il a tant donné au club, personne ne peut le nier. Ce qui s'est passé face à Médéa ne m'a pas plu moi non plus. On a diné ensemble il y a quelques jours, et on a évoqué cette situation, j'ai senti qu'il était décidé à partir, dans sa tête c'est comme ça, il a été très vexé par ce qui s'est passé face à l'OM. » «On a besoin de renfort, et avec le retour des blessés on sera plus costauds» Pour ce qui est de l'effectif actuel du club, Djabou affirme qu'il faut du renfort, en attendant le retour des blessés : « En vérité, le club a besoin de renfort, mais bien sûr avec la bonne foi qui existait avant, comme ça on pourra revenir en force, avec le retour des blessés. » «Zekri a une grande envie de réussir» Concernant le nouvel entraineur, Nouredine Zekri, Abdelmoumène Djabou dira : « J'ai parlé avec le coach Zekri durant une heure lors de sa venue, j'ai senti qu'il voulait réussir son passage ici, et cela a été prouvé en Espagne lors du stage. » « Si les choses vont dans le bon sens, je suis certain qu'il va réussir » avance le joueur. «Je ne pense pas à mon avenir, c'est le club qui m'intéresse en ce moment» Pour terminer, le capitaine de la formation des hauts plateaux affirme qu'il a eu plusieurs contacts de grands clubs, mais que cela ne l'intéresse pas autant que l'Entente en ce moment. Il dira : « Je ne suis pas en train de penser à mon avenir en fin de saison, car si je donne ma parole pour renouveler, je ne vais pas faire machine arrière. » « En ce moment, je ne pense qu'à la situation du club et comme s'en sortir » conclut Abdelmoumène Djabou.
