Dans un discours relatif à l'industrialisation de l'Afrique prononcé, jeudi, au sommet de l'Union africaine, qui se tient dans la capitale éthiopienne, le président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, a relevé le fait que l'industrie continue à être inégalement répartie dans le monde. Car, dit-il, au moment où les principales régions du monde se sont toutes dotées de plans de positionnement et de développement de leurs industries afin d'aller vers les nouvelles formes de compétitivité, la contribution de l'Afrique subsaharienne, par exemple, à la production industrielle mondiale stagne à moins de 1%. Indiquant, dans ce sens, que l'industrie reste le moyen privilégié pour soutenir un processus de croissance entretenu et une insertion avantageuse dans l'économie mondiale le chef de l'Etat a indiqué que le secteur est le support du progrès technologique et son principal domaine d'application. C'est aussi un vivier technologique de par sa capacité à produire et à diffuser l'innovation technologique à l'ensemble de l'économie. La disponibilité de ressources naturelles, dira le président de la République, ne suffit pas pour assurer le développement de nos pays. Il est nécessaire de transformer localement nos ressources avant de les exporter, ce qui nous permettra de nous soustraire à l'économie de rente mais également d'accroître la valeur ajoutée à l'échelle nationale et d'enrichir notre tissu industriel. La nécessité de valoriser industriellement les ressources minières doit ainsi s'inscrire dans les priorités de notre déploiement industriel. Avant d'ajouter que l'industrie moderne suppose, face aux exigences de compétitivité, une capacité d'absorption active des changements technologiques et celle-ci ne peut se réaliser qu'à travers l'existence d'un capital humain pour maîtriser ces technologies et les adapter au contexte culturel et industriel qui est le nôtre. Les obstacles à l'exportation des produits manufacturiers africains est l'autre point abordé par le président. Il a pointé du doit le fait que les pays étrangers imposent des règles sur nos produits et que l'application de celles-ci règles exige non seulement un effort d'investissement de la part des entreprises mais également un appui des Etats par la mise en place d'infrastructures d'appui à la compétitivité. Selon lui, les exportations africaines connaissent également une évolution remarquable qui laisse espérer des retombées positives sur la balance commerciale de nos économies. Mais la croissance en Afrique doit être soutenue par un effort de diversification de l'économie pour réduire notre dépendance vis-à-vis des exportations primaires et du risque lié à l'évolution des termes de l'échange. Des barrières qui ne doivent pas décourager les Africains. Ceux-ci ont montré, tout au long de ces dernières années, qu'ils ont les capacités de s'engager dans la voie du développement par leur propre potentiel. C'est dire que l'Afrique, souligne M. Abdelaziz Bouteflika, est en train de réaliser aujourd'hui ses meilleures performances depuis plusieurs décennies. Depuis plusieurs années consécutives, sa croissance économique est supérieure à 5%. Il a reconnu, toutefois, qu'il existe des disparités persistantes de croissance, car beaucoup de pays africains continuent de subir des conditions de développement défavorables. Ainsi, les défis qui se présentent à nous sont multiples. Ils sont à la mesure des Objectifs du millénaire que nos nations se sont tracé. La création massive d'emplois pour faire face à une demande d'emploi en croissance rapide, la lutte contre l'analphabétisme et la généralisation de l'éducation, l'éradication de la pauvreté comptent encore parmi les problèmes majeurs et immédiats auxquels notre continent se trouve aujourd'hui confronté et auxquels il se doit d'apporter une réponse.