Le Japon a enregistré au quatrième trimestre 2016 une croissance légèrement meilleure qu'estimé initialement, à 0,3% (au lieu de 0,2%), grâce à une nette hausse de l'investissement des entreprises, selon les données révisées publiées mercredi par le gouvernement. Sur l'ensemble de l'année calendaire, le Produit intérieur brut (PIB) de la troisième économie mondiale a modestement augmenté de 1%, comme annoncé mi-février. Sur la période d'octobre à décembre, les économistes interrogés par l'agence financière Bloomberg News espéraient un peu mieux (+0,4%). L'investissement des entreprises a progressé de 2% par rapport à juillet-septembre, contre +0,9% dans les données préliminaires. Les autres composantes sont globalement inchangées, avec une stagnation de la consommation des ménages et une contribution positive du commerce extérieur (0,2 point) grâce à une embellie des exportations (+2,6%). Avec cette fin d'année dans le vert, le Japon a affiché une croissance continue en 2016, un fait inédit depuis 2013. Autre bonne nouvelle pour le gouvernement de Shinzo Abe, qui tente depuis fin 2012 de revigorer l'activité dans un archipel vieillissant, les prix à la consommation ont rebondi en janvier, première hausse depuis décembre 2015. Le Japon n'est pas pour autant sorti de la déflation, un phénomène pernicieux qui handicape l'économie depuis deux décennies.
Le PIB révisé à la hausse La croissance de l'économie japonaise au quatrième trimestre a été révisée à la hausse mercredi, à 1,2% en rythme annualisé d'octobre à décembre, grâce notamment à une accélération des dépenses d'investissement, qui ont progressé à leur rythme le plus rapide depuis près de trois ans. Cette croissance du PIB japonais est inférieure à la moyenne des attentes des économistes (1,6% en rythme annualisé) mais un peu supérieur au chiffre préliminaire communiqué en février par le gouvernement (1,0%). D'un trimestre sur l'autre, le produit intérieur brut a augmenté de 0,3%, contre 0,2% en lecture préliminaire et une estimation moyenne de 0,4%. Cette légère accélération est une bonne nouvelle pour les autorités nippones qui après des années de politique monétaire accommodante, comptent sur les investissements privés pour alimenter la croissance et améliorer la productivité. Mais elle reste insuffisante pour générer une inflation durable, d'autant que la montée du protectionnisme, notamment aux Etats-Unis, pourrait dissuader les sociétés exportatrices japonaises d'augmenter les salaires, clé d'une reprise de la consommation intérieure et de l'activité économique. La croissance de la composante des dépenses en capital a atteint 2,0% d'un trimestre sur l'autre, contre un chiffre préliminaire de 1,7%. Il s'agit du rythme le plus soutenu depuis le premier trimestre 2014 (2,3%).
La croissance manufacturière se maintient à un pic L'activité dans le secteur manufacturier japonais a progressé à son rythme le plus élevé en près de trois ans en février, montre une enquête publiée, signe d'une amélioration de la demande intérieure et extérieure. L'indice définitif IHS Markit/Nikkei a atteint 53,3 le mois dernier en données corrigées des variations saisonnières, contre 53,5 en version préliminaire et 52,7 en janvier. Un indice à plus de 50 témoigne d'une croissance de l'activité. La production a augmenté pour le sixième mois d'affilée et les commandes à l'export et à l'importation ont progressé, avec un sous-indice qui a grimpé à 54,2, contre 54,7 en version "flash" et 54,0 en janvier. La composante des nouvelles commandes à l'exportation a atteint un niveau sans précédent depuis décembre 2013, à 54,3 (54,2 en première lecture) contre 53,1 en janvier.
Recul inattendu de la production industrielle La production industrielle au Japon a reculé de manière inattendue en janvier, pour la première fois en six mois, affectée par un ralentissement des exportations de voitures vers les Etats-Unis, montrent les données préliminaires publiées mardi par le ministère de l'Economie. En janvier, la production industrielle a enregistré une baisse de 0,8%, contre un gain de 0,7% en décembre et alors que les économistes interrogés par Reuters avaient pour prévision médiane une hausse de 0,3%. Les industriels interrogés par le ministère de l'Economie ont dit s'attendre à une hausse de la production industrielle de 3,5% en février puis à une contraction de 5,0% en mars. Dans des statistiques distinctes, le ministère de l'Economie a fait état de ventes au détail en progrès de 1,0% le mois dernier par rapport à janvier 2015, légèrement au-dessus de la hausse de 0,9% anticipée par les investisseurs. Les ventes au détail ont enregistré leur troisième mois consécutif de hausse, signe d'une reprise graduelle des dépenses de consommation au Japon. Kamel A.