La première édition du Forum économique africain s'est ouverte hier à Tunis en présence de 8888 d'hommes d'affaires de 38 pays venant de toutes les sous-régions du continent, plus d'une centaine de membres de gouvernement, conseillers spéciaux auprès de chefs d'Etat, dirigeants d'institutions financières et présidents de groupes privés, les représentants de la Badea, la Bad, l'ITFC, la CEA-ONU, l'Union africaine, l'UMA, la Comesa, la Cedeao, la BEI, l'AFD. Dans la liste des grands groupes, on relève la participation de Abderrahmane Benhamadi 5Condoar6Algérie) et d'Issad Rebrab (Cevital-Algérie). Selon les organisateurs, deux jours durant le 24 et 25 avril, les travaux s'articuleront autour de débats, ateliers thématiques, rencontres entre partenaires économiques privés africains. Outre le débat sur le renforcement institutionnel requis ; cinq panels de discussion traiteront la construction en Afrique-Les TICS pour un développement durable en Afrique- De nouveaux modèles dans le domaine de la santé, l'enseignement universitaire et l'employabilité et l'agro-business. Mais, au-delà de ces échanges, sans doute utiles, ce sont les rencontres avec les décisionnaires dans les pays participants qui primeront le débat pour mieux connaitre le climat des affaires et dépasser les difficultés rencontrées, et les contacts entre chefs d'entreprise qui sont le but recherché, indique-t-on. 3Promopuvoir les potentialités dans nos pays respectifs, prospecter des opportunités, identifier des partenaires et amorcer des actions concrètes : tels sont nos objectifs ", affirme le ministre du Commerce tunisien Omar Béhi " le maitre-mot, ajoute-t-il, doit être la concrétisation ". De son côté, Radi Meddeb, Commissaire général du Forum, l'a bien souligné. " En mettant en place ce partenariat public-privé et en confiant la direction et la coordination à un représentant du secteur privé ". Il explique que le choix des thèmes objet des cinq thématiques essentielles l'a été en fonction des besoins du continent africain, des exigences encore insuffisamment satisfaites de sa jeunesse et de sa classe moyenne émergente, mais aussi des capacités et l'expertise tunisienne. Cela va du secteur des infrastructures, à celui des technologies de l'information et de la communication, de l'éducation, de la formation professionnelle et de l'enseignement supérieur, de la santé et de l'agroalimentaire. Pour chacun de ces secteurs, la demande africaine est forte. Elle est appelée à être de plus en plus soutenue. Il s'agira selon nombre d'intervenants à ce Forum dont M. Abderrahmane Benhamadi P-DG de Condor-Algérie de la mise en œuvre d'un partenariat novateur, équitable et mutuellement bénéfique entre tous les opérateurs. On plaide également à ce que le partenariat sud-sud doit privilégier les relations entre les pays africains et consolider la position de chaque économie au sein du paysage global africain surtout que le continent qui recèle d'importantes ressources naturelles et humaines et qui dispose aussi de fortes marges de développement durable, enregistre depuis plusieurs années un taux de croissance important, n'est plus tiré uniquement par l'exploitation des matières premières mais aussi et souvent par la consommation domestique grâce notamment à l'émergence et la consolidation de la classe moyenne. D'où, aujourd'hui, l'Afrique est une destination très convoitée et courtisée par les grandes puissances économiques et les pays émergents mais également par les investissements et les échanges commerciaux interafricains qui progressent significativement d'une année à l'autre. Le Commissaire général du Forum dans son discours inaugurale qui a, chiffres à l'appui, plaidé pour la cause de l'Afrique qui sera, a-t-il fait valoir, " le continent du XXIème siècle. Il a relevé que depuis une quinzaine d'années, l'Afrique a trouvé le chemin d'une croissance forte. " Elle est aujourd'hui l'une des deux régions les plus dynamiques de la planète et le retour à l'investissement y est globalement le plus élevé. Le XXIème siècle sera africain, au-moins en partie ", a-t-il souligné. En effet, les progrès de l'Afrique sont spectaculaires. D'après le FMI, le PIB des 48 pays subsahariens aura cru en moyenne entre 5 et 7 % l'an depuis 2OO3. Sur la dernière décennie, six des 1O économies où la croissance aura été la plus élevée dans le monde sont africains. Cinq pays africains auront fait mieux que la Chine et mieux que l'Inde ! Pendant longtemps cette croissance était tirée par des investissements publics dans les infrastructures et la lutte contre la pauvreté, contre le sida et la malaria, sur financements publics internationaux, par l'annulation et le recyclage de la dette extérieure. Depuis une d'années, une nouvelle demande s'exprime, tirée par des investissements privés productifs dans les domaines des services, de l'industrie manufacturière, des mines et de l'énergie, mais aussi par le développement considérable des télécommunications. Dès 2006, les IDE ont dépassé l'aide internationale et aujourd'hui, ils en représentent le double. L'Afrique est un potentiel qui s'exprime déjà. Elle est courtisée par les grandes puissances émergentes. ; Elle n'en reste pas moins confrontée à de multiples défis. Le premier de ces défis est sa jeunesse : l'âge moyen en Afrique subsaharienne est de 18,6 ans. Il est de 25 ans en Afrique du Nord et au Moyen-Orient (MENA). Cela générera 108 millions d'élèves en plus sur les 10 prochaines années.