Les énergies renouvelables constituent le " futur " de l'économie nationale mais on remarque bien que les investissements dans ce domaine dans notre pays sont trop marginaux. D'où l'importance de booster dans la pratique tous ceux qui, de près ou de loin, sont concernés par ce secteur d'importance capitale dans le futur proche. Il est donc indispensable que l'action du gouvernement soit renforcée dans le développement des énergies renouvelables (EnRs) en vue d'assurer le mix et la sécurité énergétiques dans le pays. D'ailleurs, il y a quelques mois l'experte senior agréée par l'Union européenne (UE), Mme Aïcha Adamou, a constaté que les investissements dans les EnRs demeurent "marginaux" en Algérie comparés aux potentialités du pays et à l'objectif fixé dans le Programme national de développement des énergies renouvelables, et à ce qui se fait dans le monde. Selon elle, aujourd'hui, le taux d'intégration du renouvelable dans le bilan national n'excède pas les 2%. De son côté, le chercheur au Centre de recherche en technologie des semi-conducteurs (CRTSE), M. Messaoud Boumaour, estime que l'énergie constitue un enjeu crucial au cœur des économies avec une forte dimension géopolitique. "L'Algérie, dotée pourtant de potentiels remarquables avec un gisement solaire parmi les plus élevés au monde, des réserves incommensurables de minerai de silice et d'autres matériaux, et d'un vivier de compétences pluridisciplinaires, est confrontée au dilemme de son développement économique dans un contexte critique de tarissement de ses revenus en hydrocarbures", a-t-il observé. Selon cet expert, l'Algérie devrait s'efforcer de cerner en urgence une vision stratégique et une feuille de route avec des échéances et centrée sur un secteur névralgique telle l'agriculture, et en se lançant résolument dans une phase d'action. Par ailleurs, le consultant international en énergie, M. Tewfik Hasni, a indiqué que le mix énergétique doit être garant de la sécurité algérienne que ce soit au plan d'approvisionnement qu'au plan indépendance énergétique. Et d'ajouter que le potentiel solaire thermique de l'Algérie représente 10 fois la consommation mondiale en énergie électrique. Selon lui, l'exportation de cette électricité pourrait ramener au pays des dizaines de milliards de dollars. Pour sa part, le directeur général du Centre de développement des EnRs (CDER), M. Nourredine Yassaa, a expliqué que les EnRs se placent au coeur des politiques énergétiques et économiques menées par l'Algérie. Selon lui, leur déploiement assurera inéluctablement l'indépendance énergétique du pays et générera dans son sillage, une dynamique de développement économique à travers l'implantation d'industries créatrices de richesse et d'emplois. Quant à l'expert international en économie, Abderrahmane Mabtoul, il a suggéré que l'Algérie soit "attentive" aux prix mondiaux du gaz, qui représente plus de 33% des recettes de Sonatrach et dont les contrats à moyen et long termes expirent entre 2018 et 2019. D'où l'urgence, selon lui, d'attirer des investissements potentiels nationaux et étrangers à travers l'amendement de la loi des hydrocarbures de 2013 et, d'autre part, miser sur les énergies renouvelables.
Du programme national Le Programme national de développement des énergies renouvelables prévoit une production d`ici à 2030 de 22.000 mégawatts d`électricité de sources renouvelables, destinée au marché intérieur, en plus de 10.000 mégawatts (MW) supplémentaires à exporter. Ce programme vise à préserver les ressources fossiles, prolonger durablement l`indépendance énergétique du pays et diversifier les sources de l`électricité. L'énergie de sources renouvelables devrait représenter 27% de la production globale d`électricité en 2030 et le double de la capacité actuelle du parc national de production d`électricité. Cet objectif permettra de réduire plus de 9% de la consommation d`énergie fossile à l`horizon 2030 et d`économiser 240 milliards m3 de gaz naturel, soit 63 milliards de dollars sur 20 ans. A ce jour, le secteur a réalisé 400 MW à partir d`énergies renouvelables. Le président de la République Abdelaziz Bouteflika avait mis l'accent lors de la réunion du Conseil des ministres tenue mercredi dernier sur la nécessité d'"intensifier la dynamique" afin de promouvoir le secteur des énergies renouvelables. Sur le terrain, il est important de rappeler qu'il y a une quinzaine de jours, le ministre de l'Energie, Mustapha Guitouni a révélé que l'appel d'offre national relatif à la production de 150 Mégawatts (MW) d'électricité de sources renouvelables avec des capacités de production locales sera lancé dans un mois au maximum. S'exprimant lors d'une conférence de presse, en marge d'une plénière consacrée aux questions orales à l'Assemblée populaire nationale (APN), M. Guitouni a indiqué que "le cahier de charges relatif à l'appel d'offres national pour la production de 150 MW d'électricité à partir de sources renouvelables avec des capacités de production locales sera lancé dans un délai d'un mois au maximum". Les entreprises intéressées par cet appel d'offres trouveront toutes les explications et les détails dans le cahier de charges, a-t-il ajouté. Ce qui veut dire que l'Etat poursuit toujours l'application du programme national de développement des énergies renouvelables.
Des derniers résultats Des derniers résultats dans les initiatives des pouvoirs publics pour sensibiliser à l'utilisation des énergies renouvelables à travers tout le territoire national, on notera cette dernière étude élaborée récemment par le Centre national de développement des énergies renouvelables d'Alger qui a révélé que l'utilisation de l'énergie solaire en éclairage public en adoptant des lampes économiques LED a contribué à rationaliser la consommation d'électricité, a-t-on appris jeudi à Oran du Directeur général de ce centre. Les résultats de cette étude, qui a ciblé un chemin de 5 kilomètres où sont utilisés des panneaux photovoltaïques de production d'énergie solaire en adoptant 250 lampes LED, ont fait ressortir que la consommation de l'électricité est deux fois et demie plus basse par rapport à l'utilisation de l'électricité et de lampes classiques, a indiqué le professeur Noureddine Yassaa , Directeur du Centre de Développement des Energies Renouvelables, dans une déclaration en marge d'une rencontre sur l'intégration des énergies renouvelables en éclairage public. Elaborée par une équipe du Centre national de développement des énergies renouvelables, l'étude a conclu que l'utilisation de l'énergie solaire et le remplacement des lampes classiques par d'autres économiques permettra de réduire le taux de consommation électrique en éclairage public, soit l'équivalent de plus de 60% du budget des collectivités locales. Bonne place de l'Algérie qui figure parmi les premiers pays en Afrique possédant le plus de capacités installées en énergies renouvelables et de production énergie renouvelable. En référence à un rapport du réseau d'experts REN21 (Renewable Energy Policy Network for the 21st Century), publié au mois de juin dernier, la capacité totale de production d'énergie renouvelable à l'échelle mondiale, y compris hydroélectrique, est passée de 2.017 GW en 2016 à 2.195 GW en 2017. La Chine suivie des Etats-Unis, du Brésil, de l'Allemagne puis de l'Inde sont les pays ayant le plus de capacités installées cumulées en énergies renouvelables dans le monde. Concernant l'Afrique, le rapport indique que l'Afrique du Sud (1.8 GW) et l'Algérie (environ 0,4 GW) sont les deux pays possédant le plus de capacités installées à la fin 2017.