La complexité de la situation en Libye mise sur la table des travaux de la Conférence internationale de haut niveau qui s'est achevée mardi à Palerme (Italie) prouve une fois de plus nombre d'attitudes contradictoires. La conférence sicilienne a montré que les divergences entre les parties en conflit persistent. L'objectif de cette rencontre internationale était prometteur : " Rapprocher un règlement complet en concluant un accord entre les forces opposées à l'intérieur de la Libye ". Cependant, aucun objectif spécifique pour parvenir à des accords n'a été défini par les participants. Les conditions qui ont provoqué ce conflit interne, une situation tragique des dernières années sont cependant plus profondes. Il s'agit bien d'antagonismes politiques et habilement transformés en conflits ethniques et tribales. Si habilement que le peuple libyen s'y est laissé prendre pour verser dans la violence et le terrorisme. Il faut remonter au début de ce conflit inter-libyen voulu par la France, les Etats-Unis, la Grande-Bretagne sans oublier la Ligue des Etats arabes et les monarchies du Golfe pour y voir clair et démontrer par la même occasion que c'était un complot ourdi de l'extérieur, tout un mécanisme criminel procédant plus de rancœurs et d'ambitions de déstabilisation que de volontés politiques réelles. Selon les échos rapportés par la presse, le principal avantage de la réunion de Palerme est le rapprochement de la position de la communauté internationale autour du travail du représentant spécial du Secrétaire général des Nations unies pour la Libye, Hassan Salame, anis que son agenda et ses idées sur la conférence de dialogue national qui devrait avoir lieu en janvier prochain. La rencontre internationale sur la Libye, a été plombée avant même son ouverture par les divisions persistantes entre les différents protagonistes libyens d'une part et entre pays tiers impliqués d'autre part. Hésitation de l'un des principaux protagonistes sur le terrain, le maréchal Khalifa Aftar, l'homme fort de l'est de la Libye, coup de colère de la Turquie, qui a claqué la porte de la conférence : "rien n'a été épargné, n'aura été épargné au nouveau gouvernement italien, soucieux pourtant de réussir ce rendez-vous de Palerme, son premier grand défi diplomatique " " Nous n'avons pas, je veux être clair, jamais eu la prétention de fournir, à travers cette conférence, la solution à la crise libyenne ", a reconnu mardi, au cours de l'unique session plénière, le chef du gouvernement italien Giuseppe Conte. Des déclarations faites en l'absence des deux acteurs importants en Libye, pays en proie au chaos depuis 2011 ; la Turquie et le maréchal Aftar qui a toutefois accepté de retrouver mardi matin les représentants de plusieurs pays actifs dans le dossier libyen (L'Egypte, la Russie, l'Algérie, la Tunisie et la France). Mais la communauté internationale n'a pas été capable de s'unir et continue à prendre en otage le processus politique en Libye au nom de ses propres intérêts, indique-t-on. Ce qui a fait dire au Premier ministre, Ahmed Ouyahia au cours de la réunion informelle de mardi : " Chaque pays est en droit d'avoir ses propres ambitions en Libye, mais chacun doit admettre que la concrétisation de ces ambitions requiert d'abord une Libye en paix, dans la préservation de son unité et de son intégrité ",. Ainsi, il est reconnu par les participants à cette conférence que la tenue d'élections possible en Libye n'est possible que par un dialogue politique, dans le cas de l'unification de l'armée et de la création de conditions de sécurité dans tout le pays, si tous les participants au règlement en conviennent. En ce sens l'envoyé spécial de l'ONU pour la Libye a déclaré souhaiter la tenue d'élections dans le pays d'ici au mois de juin 2019, après une entente préalable en début de l'année prochaine sur les conditions du scrutin.