La Maison-Blanche se propose de mettre 5 millions de dollars (environ 4,4 millions d'euros) à la disposition des Casques blancs et du mécanisme de l'Onu chargé de faciliter les enquêtes sur les violations du droit international en Syrie. Sputnik en a discuté avec Chris Kanthan, analyste politique basé à San Francisco. Idlib est la dernière région encore occupée par les rebelles syriens qui ne sont en réalité que des terroristes d'Al-Qaïda*, a déclaré au micro de Sputnik Chris Kanthan, analyste politique basé à San Francisco, commentant la situation en Syrie. "Assad, avec l'aide de la Russie, est sur le point de libérer Idlib et s'il réussit à le faire, ce sera un coup dur pour l'Occident qui a investi beaucoup d'argent et d'efforts depuis 2011 dans des tentatives de reversement du gouvernement en place à Damas. […] Et les Casques blancs jouent un rôle important dans la campagne de propagande", a indiqué l'interlocuteur de l'agence. Et de préciser que leur travail consistait notamment à envoyer en permanence des photos et des vidéos choquantes pour conditionner l'opinion publique dans le monde. "À chaque fois qu'Assad s'apprête à reprendre le contrôle d'une ville ou d'une région, en organisant des attaques sous un faux drapeau et envoyant de fausses photos et vidéos, les Casques blancs donnent à l'Occident un prétexte pour bombarder Assad", a expliqué M. Kanthan. Selon ce dernier, il s'agit en fait d'une très vieille astuce que les États-Unis utilisent déjà depuis plus d'un siècle. Ainsi, à la fin du XIXe siècle, les États-Unis voulaient s'emparer de Cuba, qui était alors sous domination espagnole. Les journaux américains ont alors commencé à publier toutes sortes de fausses informations sensationnelles affirmant que l'Espagne opprimait brutalement les Cubains. "À l'époque, William Hearst était l'un des principaux éditeurs américains. Un jour, il a dit à ses journalistes: "Vous fournissez les images et je fournirai la guerre". C'est donc exactement ce qui se passe maintenant. L'Occident donne de l'argent aux Casques blancs et dit: "Vous fournissez les vidéos, nous allons bombarder la Syrie"", a poursuivi l'expert. Il a relevé que les États-Unis et le Royaume-Uni continuaient à soutenir les Casques blancs malgré le fait que les actions illégales de ce groupe n'étaient plus un secret pour personne, parce qu'ils étaient ceux qui allaient donner la bonne raison ou l'excuse pour bombarder la Syrie. "Car si vous n'avez pas ces photos et vidéos sensationnelles de petits enfants sous les décombres, les États-Unis et le Royaume-Uni ne seraient tout simplement pas en mesure de soumettre une résolution à l'Onu ni de passer à des bombardements", a résumé l'interlocuteur de Sputnik. Les Casques blancs prétendent être un groupe de volontaires menant des opérations de sauvetage dans des régions de la Syrie contrôlées par les rebelles. Damas les accuse toutefois d'être liés aux groupes les plus extrémistes opérant en Syrie et de prêter assistance aux terroristes blessés dans les bombardements. Les Casques blancs sont également accusés par le gouvernement syrien d'avoir mis en scène de fausses attaques chimiques en Syrie. Damas exige que l'Occident verse une compensation pour l'ingérence militaire Dans un communiqué relayé par l'agence d'information Sana, la diplomatie syrienne dit ne pas avoir besoin de l'aide de l'Occident pour reconstruire le pays mais souhaite une compensation pour les dommages qui résultent de l'intervention de la coalition internationale. La Syrie n'a pas besoin de l'aide de l'Occident pour la reconstruction d'après-guerre, mais exige une compensation des dommages causés par l'ingérence militaire de la coalition dirigée par les États-Unis à Raqqa et Deir ez-Zor, a déclaré le ministère des Affaires étrangères du pays dans un communiqué diffusé par Sana. "Les crimes de guerre commis par la coalition sous l'égide des États-Unis en Syrie et ayant conduit à la mort de civils et à la destruction de l'infrastructure économique seront une tache de honte pour la fausse démocratie occidentale", affirme la diplomatie. C'est ainsi que la diplomatie syrienne a réagi à la déclaration conjointe publiée le 15 mars - date marquant le 8e anniversaire du conflit syrien - par l'Allemagne, les États-Unis, la France et le Royaume-Uni dans laquelle ces pays ont encore une fois critiqué les autorités syriennes et salué les actions de l'opposition.