Il existe un objectif qui fait l'unanimité formelle des observateurs. Il consiste à dire que l'institution militaire ne devrait pas laisser se profiler le vide politique que d'aucuns cherchent éperdument, et par conséquent le vide constitutionnel que la démission de l'ex-président de la République a créée.
CCe qui, pour les uns, est un principe qui relève des prérogatives qu'assigne la Constitution à l'ANP à savoir veiller à la stabilité et à la sécurité du pays. Un rôle que le Haut commandement de l'ANP s'attelle en continu, en permanence à exécuter sur le terrain, particulièrement depuis le commencement de cette crise politique et ses ramifications à desseins. L'essentiel, c'est que l'Armée est là pour éviter au pays et aux institutions de la République la dégringolade et l'effondrement. Quoi qu'il en soit et sur le sujet même, le vice-ministre de la Défense nationale, Ahmed Gaïd Salah continue d'insister sur le fait qu'il faut mettre au point une plate-forme d'action commune et consensuelle pour régler les problèmes de cette grave crise, par la recherche d'un compromis entre la classe politique, les personnalités et la société civile. Le fait aussi que le chef de l'Etat, M. Abdelkader Bensalah pointe avec courage l'amorce d'un dialogue inclusif et apporte son soutien à toutes les initiatives propres à la sortie de crise, voilà qui est considéré par les observateurs comme un signe de détente entre l'Etat, la classe politique, les personnalités et la société civile. Un point d'acquis, ceux qui s'opposent à cette démarche s'ils restent sceptiques quant aux mécanismes d'application pour sauver la situation, devraient au moins trouver qu'il y a quand même dans les déclarations du chef de l'Etat et du vice-ministre de la Défense nationale, une percée sur le plan démocratique, du moins en ce qui concerne la prochaine élection présidentielle singulièrement l'installation éventuelle de la commission indépendante d'organisation et de supervision des élections. La véritable raison réside bel et bien dans un possible rapprochement entre tout le monde. Ce rapprochement est la condition même qui mènera au dialogue et à la solution de crise. En effet, si l'échec du dialogue tombe, c'est tout l'énervement politique, économique et social qui se provoquerait. Il n'empêche que le type de raisonnement du Haut commandement de l'ANP par la voix officielle du vice-ministre de la Défense nationale quant à une sortie de crise conformément à la loi fondamentale du pays, avec ce qu'elle renferme de certitude et d'engagement, constitue justement le ferment démocratique à la mauvaise conjoncture que traverse le pays actuellement. C'est également sur le Haut commandement de l'ANP que repose la solution de crise et qui est toujours précaire tant il y a plusieurs propositions qui sont d'actualité très éloignées l'une de l'autre et qui témoignent de la profondeur des divergences des points de vue qui secouent le paysage politique et social. Certains sont allés jusqu'à préconiser avec insistance l'élection d'une Assemblée constituante, l'effacement des institutions de l'Etat, référence lointaine à certains milieux politiques dont l'héritage utilise aujourd'hui savamment cette exigence et ses racines pour tenir un double langage sur la scène politique nationale et pour permettre à la solution de crise de s'enliser dans les sables mouvants du soi-disant " printemps arabe ". C'est face à ces manœuvres que s'inscrit le souci permanent de l'institution militaire de veiller à assurer la cohésion nationale la plus totale et pour définir où se situent les responsabilités de tout un chacun. Le but de cet engagement se déploie pour que cet objectif soit préservé et atteint pour faire de l'Algérie un Etat de droit contemporain. Il ne devrait pas y avoir de divergences de ce point de vue. Mais il est à craindre que certains ne prennent autre prétexte pour une nouvelle aventure qui soulèverait une série de problèmes politiques, économiques et sociaux et même d'atteinte à l'image du pays auxquels la population dans son ensemble aura à faire face. Dans les circonstances actuelles, la vigilance doit être de mise en même temps que la franchise et la rigueur pour contrecarrer les manœuvres, pour dénoncer les machinations qui ne peuvent être d'une succession de tragédies, dont les dernières en date sont celles de la décennie noire des années 9O. Puis il y eut l'avènement du mouvement citoyen que connaît le pays, voulant, recherchant et exigeant le changement radical à tous les niveaux et dans tous les secteurs. Malheureusement, en dépit de l'engagement de l'ANP à accompagner ces revendications populaires légitimes, il est constaté que chaque fois que les citoyens, les jeunes en singulier tiennent le langage de ce changement, d'aucuns dressent de nouveaux obstacles et posent de nouveaux problèmes de nature à attiser la tension qui ne manquera pas de laisser des traces amères dans la recherche de sortie de cette impasse grave que traverse le pays. Face à ces options hors sujet, le vice-ministre de la Défense nationale, chef d'état-major de l'ANP, Ahmed Gaïd Salah ne cesse d'insister à ce que tout un chacun joue un rôle plus important que celui qu'il joue maintenant pour faire cesser la tension politique présente plutôt que pour d'aucuns de continuer à s'épuiser dans des problèmes secondaires qui éloignent de la question centrale à savoir la sortie de la crise du moment. Les observateurs sont convaincus que le rôle de l'Armée, face à de multiples préjugés et surenchères, doit dépasser celui d'intermédiaire. Car sans implication forte dans la maitrise de la crise, l'Algérie n'atteindra pas sa stabilité. Et, par conséquent, les ennemis de la patrie seront en mesure d'imposer leur diktat et de continuer à créer des obstacles. Tout le monde en ces instants historiques, est tourné vers le Haut commandement de l'ANP pour de nouvelles propositions de sortie de crise, mais aussi sur le rôle que vont jouer les institutions de la République dans l'espoir de gagner non seulement les cœurs, mais aussi les esprits. C'est en effet l'objectif que s'assignent le chef de l'Etat et le vice-ministre de la Défense nationale. Il se peut qu'il y ait des retouches à faire, mais ce sont véritablement là les buts qui sont visés : dialogue, contribution inclusive de tout le monde à établir la paix politique, la sécurité et la stabilité du pays.