Les Bourses européennes ont terminé en nette hausse vendredi, dans un contexte d'optimisme prudent avant la rencontre prévue samedi entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping qui pourrait permettre de débloquer les négociations commerciales entre les deux pays, au point mort depuis deux mois. À Paris, le CAC 40 a progressé de 0,83% à 5.538,97 points. Le Footsie britannique a pris 0,31% et le Dax allemand s'est adjugé 1,04%. L'indice EuroStoxx 50 a gagné 0,91%, le FTSEurofirst 300 a avancé de 0,6% et le Stoxx 600 est monté de 0,7%. Donald Trump et Xi Jinping se rencontreront en marge du sommet du G20 qui s'est ouvert ce vendredi à Osaka, au Japon. L'entretien est programmé samedi à 02h30 GMT. "Cela fait sept mois maintenant que les marchés sont suspendus aux négociations commerciales entre ces deux pays et le G20 ressort comme le rendez-vous de la dernière chance afin de contenter ou non les investisseurs avant la période estivale", indique Nicolas Chéron, responsable de la recherche marchés pour Binck.fr. "La probabilité d'un accord commercial est extrêmement faible, mais une opération de communication pourrait suffire". Donald Trump a démenti avoir promis de suspendre pour six mois la mise en œuvre de nouvelles taxes américaines sur 300 milliards de dollars de produits chinois supplémentaires mais a indiqué que l'entretien avec Xi Jinping serait au minimum "productif". L'évolution des relations commerciales entre les Etats-Unis et la Chine devrait continuer à animer les marchés financiers au second semestre, notamment car elle pourrait influencer la politique monétaire des grandes banques centrales, dont la Fed. Les investisseurs tablent massivement sur une baisse des taux de la banque centrale américaine lors de sa prochaine réunion fin juillet, des anticipations qui ont peu varié malgré les tentatives de plusieurs responsables de la Fed de tempérer ces attentes. Le président de la Réserve fédérale de Dallas, Robert Kaplan, a déclaré vendredi qu'il n'était pas en faveur de baisses des taux d'intérêt avant d'avoir constaté des signes plus évidents montrant que l'économie américaine est en difficulté. Le virage accommodant des banques centrales explique la forte progression des indices boursiers lors du premier semestre en dépit des signes de ralentissement de l'économie mondiale. Le Stoxx 600 a gagné 14% lors des six premiers mois de l'année, le CAC 40 affiche un gain de plus de 17% sur la période quand le S&P 500 est aussi en passe de s'adjuger 17%, ce qui l'a porté à un plus haut historique ce mois-ci. Sur le seul mois de juin, le Stoxx a pris 4,28% et le CAC 40 6,35%, l'indice parisien affiché sa plus forte hausse mensuelle depuis avril 2018. A la clôture des marchés en Europe, les indices de la Bourse de New York évoluent en légère hausse, la tendance étant notamment soutenue par la progression des grandes banques américaines après avoir passé avec succès les tests de résistance de la Fed.
Valeurs & indicateurs Peu de valeurs européennes ont connu de mouvements significatifs vendredi avec une exception pour Merlin Entertainments, le propriétaire du musée de cire Madame Tussauds à Londres, qui a bondi de 13,70% après l'annonce de son rachat par un consortium composé notamment de Blackstone et de la famille fondatrice de Lego. A contrario, Casino s'est enfoncé dans le rouge tout au long de la séance pour clôturer en baisse de 5,03%, lanterne rouge du Stoxx 600, après l'annonce d'une cession de titres par Goldman Sachs. Les statistiques d'inflation en zone euro et aux Etats-Unis ont confirmé la faiblesse des pressions inflationnistes et conforté le virage accommodant pris par les grandes banques centrales. En juin, l'inflation dans la zone euro est restée stable à 1,2% sur un an, en net retrait par rapport à l'objectif que s'est fixé la BCE, à savoir légèrement inférieure à 2% sur un an. Aux Etats-Unis, l'indice des prix à la consommation PCE a augmenté de 0,2% le mois dernier, après une progression de 0,3% en avril. En rythme annuel, il ressort en hausse de 1,5% après +1,6% en avril. Par ailleurs, la confiance des consommateurs américains s'est dégradée au mois de juin, mais un peu moins fortement qu'estimé initialement, ont montré vendredi les résultats définitifs de l'enquête mensuelle de l'Université du Michigan.
Wall Street boucle un mois de juin chaud La Bourse de New York a terminé vendredi en hausse modérée un mois de mai historique dans un climat d'optimisme prudent avant la rencontre prévue samedi entre Donald Trump et son homologue chinois Xi Jinping, jugée cruciale pour l'avenir des négociations commerciales entre les deux pays. La légère progression des indices a été suffisante pour permettre au S&P et au Dow Jones de boucler leur mois de juin le plus faste depuis des lustres, grâce notamment à la posture particulièrement accommodante adoptée par la Réserve fédérale. L'indice Dow Jones a gagné 73,38 points (0,28%) à 26.599,96. Le S&P-500, plus large, a pris 16,84 points, soit 0,58%, à 2.941,76. Le Nasdaq Composite a avancé de son côté de 38,49 points (0,48%) à 8.006,24. Il s'agit du meilleur mois de juin depuis 1938 pour le Dow (+7,2%) et depuis 1955 pour le S&P (+6,9%). Depuis le début de l'année, ce dernier indice a pris plus de 17%, sa plus forte progression sur un premier semestre depuis 1997. "Le marché a pris conscience du fait que la terre n'allait pas s'arrêter de tourner", commente John Ham, conseiller financier du New England Investment and Retirement Group. "Il y eu aussi le virage à 180 degrés de Jerome Powell (le président de la Réserve fédérale, ndlr), qui a mis du vent dans nos voiles pendant ce semestre". Le dossier du commerce, qui pèse sur les marchés depuis des mois, monopolise l'attention des investisseurs, au point qu'ils ont fait peu de cas des propos de Robert Kaplan, le président de l'antenne de Dallas de la Réserve fédérale, estimant qu'il était trop tôt pour modifier l'orientation de la politique monétaire.
Valeurs & indicateurs En Bourse, la tendance a été portée par les valeurs financières au lendemain de l'annonce de la réussite des grandes banques américaines aux tests de résistance de la Fed. L'indice S&P des banques a pris 2,37% avec des progressions de 2,7% à 2,8% pour JPMorgan Chase, Bank of America et Citigroup. Les investisseurs, qui sont largement convaincus que la Fed baissera ses taux fin juillet, ont été confortés dans leur sentiment par la faiblesse de l'indice des prix "core PCE" publié vendredi, qui a montré une hausse de 0,2% pour le mois de mai par rapport au mois précédent et de 1,6% sur un an.
Changes La faiblesse des chiffres d'inflation outre-Atlantique n'est pas pour aider le dollar, qui est en passe d'accuser sa plus forte baisse mensuelle face à l'euro en 17 mois (-1,85%). La devise unique se traite à 1,1370 dollar après avoir atteint mardi un pic à 1,1412, son plus haut niveau depuis la fin mars. L'euro se renforce aussi face à la livre sterling qui a touché vendredi un plus bas depuis la mi-janvier, les cambistes s'inquiétant des positions plus dures affichés par Boris Johnson, candidat à la succession de Theresa May à la tête du Parti conservateur et du gouvernement britannique, sur le Brexit.
Taux Le rendement des Treasuries à 10 ans a effacé ses gains initiaux sur la séance et revient autour de 2%. Les propos de Robert Kaplan, qui a dit vouloir attendre encore avant de baisser les taux, n'ont eu qu'un effet temporaire sur le rendement des emprunts d'Etat américains à deux ans qui est revenu à 1,74% après un pic en séance à 1,763%. En Europe, le rendement du Bund allemand à dix ans a fini à -0,325%, non loin de son plus bas record touché mardi à -0,336%.
A suivre aujourd'hui : La séance sera dominée ce lundi par l'issue de la rencontre entre Donald Trump et Xi Jinping qui pourrait créer une certaine volatilité. Les investisseurs seront aussi attentifs à la publication des indices PMI manufacturier en Chine, en zone euro et aux Etats-Unis.