Force est de constater l'inégalité dans le jugement des affaires de corruption d'un pays à un autre. Si l'on commence par l'affaire du syrien Riflât el-Assad, l'oncle du président syrien, soupçonné d'avoir frauduleusement bâti un patrimoine colossal en Europe, pourrait devoir bientôt répondre devant la justice française de l'origine de sa fortune. L'enquête, menée depuis quatre ans par des juges financiers, "est en voie de s'achever", selon des sources proches du dossier. Février 1982. Rifaat el-Assad est à la tête des Brigades de défense de la révolution quand ce corps d'élite du régime réprime une insurrection sunnite à Hama (centre), faisant entre 10 000 et 40 000 morts, selon les estimations. Deux ans plus tard, il est contraint de s'exiler après un coup d'Etat raté contre son frère Hafez el-Assad, père de Bachar, qui a dirigé la Syrie de 1971 à 2000. A son arrivée en Europe, l'homme mène grand train avec ses quatre épouses, une dizaine d'enfants et sa suite jusqu'à ce que la justice française s'intéresse à lui et ouvre une information judiciaire en avril 2014 après la plainte de deux ONG, Sherpa et Transparency International. Entre-temps, la multitude des biens acquis - pour la plupart dans les années 80 via des sociétés offshore au Panama, Curaçao, Liechtenstein, Luxembourg ou Gibraltar - donne le tournis : 503 biens en Espagne; deux hôtels particuliers à Paris, dont un de 3000 m2; un haras et un château dans le Val-d'Oise; 7300 m2 de bureaux à Lyon, dans le centre-est de la France... Rien qu'en France, son patrimoine immobilier est évalué à 90 millions d'euros. La plupart ont été saisis à titre conservatoire. Quant à sa fortune globale, biens immobiliers et autres actifs compris, la direction nationale des douanes a révélé en mars que, en 2017, sur les 862 millions d'euros confisqués, 691 concernent Rifaat el-Assad, aujourd'hui âgé de 80 ans. Les enquêteurs soupçonnent aussi la famille d'avoir été, en se dissimulant derrière une société panaméenne, les véritables propriétaires de Witanhurst, la plus grande résidence de Londres après le palais de Buckingham, cédée en 2007. La seconde affaire de corruption qui a suscité la justice et les enquêteurs français est celle du vice-président de Guinée équatoriale Teodorin Obiang dont son procès dans l'affaire dite des " biens mal acquis ", le parquet a requis de la prison ferme contre ce dernier poursuivi pour blanchiment, d'abus de biens sociaux, d'abus de confiance, de détournement de fonds publics et de corruption. Ce 16 décembre, à Paris, le ministère public a requis quatre ans de prison ferme, 30 millions d'euros d'amende et la confiscation des biens saisis, assortis d'un mandat d'arrêt contre Teodorin Obiang. Ces réquisitions sont bien plus lourdes que le jugement de première instance qui avait vu le vice-président de Guinée équatoriale condamné à trois ans de prison avec sursis, 30 millions d'euros d'amende avec sursis et la confiscation des biens saisis.
Un dossier aussi " caricatural qu'emblématique " " Je ne parle pas seulement pour Transparency International mais pour des millions de citoyens africains victimes de ces pratiques ", avait d'ailleurs souligné un peu plus tôt Me William Bourdon, demandant à la cour de poser, par son verdict, " un acte essentiel dans un dossier aussi caricatural qu'emblématique ". L'avocat n'était pas revenu en détail sur " la flopée, le florilège, la fantasia d'éléments à charge " mais plutôt sur le cynisme de la défense, qui n'avait reculé devant rien pour torpiller la procédure. Et Me Bourdon d'interpeller la cour. " Donnez un épilogue lumineux à cette saga judiciaire, même si ce n'est qu'un épilogue provisoire, tant Teodorin Obiang utilisera tous les recours d'un État de droit qu'il méprise, jusqu'à la nausée judiciaire ", a-t-il conclu.
Nombreuses affaires de corruption plus graves en Algérie avec des montants astronoMiques n'ont pas été dénoncées par la France ! C'est vraiment la question qui ne cesse de se poser ! Pourquoi les affaires de corruption , de blanchiment d'argent , des biens mal acquis et des deniers publics estimés à des montants faramineux dilapidés n'ont pas suscité l'intérêt de la France pour enquêter ? Et cette ONG Transparency International, quelle œillère l'avait empêché de voir ce qui se passait en Algérie durant plus d'une décennie ? On peut douter quand même qu'il y a anguille sous roche. Nous avons en Algérie plusieurs RIFAAT El Assad et de nombreux Teodorin Obiang qu'actuellement tous les Algériens connaissent et à l'ère de l'Algérie nouvelle, ce peuple n'attendra pas la France pour les juger et pour récupérer son argent volé.