L'aviculture est une des filières qui peut largement participer à la réussite de l''indépendance de notre économie des ressources des hydrocarbures. Tous les spécialistes le reconnaissent, seulement, pour réussir à donner la place qui sied à cette filière pour créer des ressources hors hydrocarbures il suffirait seulement de mieux l'organiser. Et c'est ce que vient de réitérer le président de l'Association nationale des commerçants et artisans (ANCA) El Hadj Tahar Boulenouar en mettant l'accent sur la nécessaire organisation de la filière avicole à travers la lutte contre le marché parallèle et le développement de la branche "reproducteurs ponte" en vue d'assurer un approvisionnement régulier du marché national et éviter la fluctuation des prix. S'exprimant lors d'une conférence de presse dédiée à l'aviculture, organisée par l'ANCA en présence d'un nombre d'opérateurs et d'acteurs du domaine, M. Boulenouar a bien reconnu que cette filière pâtissait de nombreux problèmes, liés essentiellement au manque d'organisation et de structuration, ainsi que de l'existence du marché parallèle, précisant que 80% des professionnels du domaine "exercent de façon informelle". Et là, il est très important de rappeler que les participants à une journée d'étude organisée au mois de mars à Batna en marge de la première édition du Salon national de l'aviculture, ont souligné la nécessité d'organiser cette filière en Algérie en vue d'orienter la production excédentaire vers l'exportation. Ainsi, universitaires, vétérinaires et professionnels du secteur ont mis l'accent sur la grande importance que cette filière qui a connu un développement remarquable au cours des dernières années, en générant plus de 600 000 emplois à travers le territoire national. A l'occasion de cette rencontre le DSA de la wilaya d'El Tarf, Kamel-Eddine Benseghir, a affirmé que "le législateur algérien n'a pas lésiné sur les textes dans ce domaine", ajoutant qu'il ne reste qu'à les appliquer de manière à "assurer le développement de la filière laquelle a actuellement essentiellement besoin d'organisation". "Il s'agit d'identifier au préalable, les personnes pratiquant cette activité de manière informelle en vue de les inclure dans le système connu de la filière, afin d'assurer la pérennité de leur activité et renforcer ainsi l'économie nationale", a-t-il précisé. Par contre, le président de l'ANCA voit une autre approche : il a appelé à cet égard à la nécessaire organisation de cette filière en y écartant les éleveurs non-déclarés et en recensant les véritables opérateurs, relevant que l'ANCA avait mis en place une commission chargée de collecter les renseignements sur la filière et de formuler des propositions aux autorités concernées. M. Boulenouar a souligné également l'impératif d'aborder et de traiter les problèmes de la filière "reproducteurs ponte" (destinés à la production d'œufs ou de viandes blanches) en vue d'assurer un approvisionnement régulier du marché national et d'éviter la fluctuation des prix, précisant que "les éleveurs vendent actuellement toute leur production, sans prendre en considération les mécanismes auxquels est soumis le marché et les périodes de production". Selon lui, cette situation pourrait perturber l'approvisionnement du marché national dès avril prochain, un mois coïncidant avec le mois sacré de Ramadhan où une forte demande sur les viande rouges et blanches est enregistrée, a-t-il déclaré. Des chiffres Le président de l'Association nationale des commerçants et artisans El Hadj Tahar Boulenouar a indiqué que l'Algérie compte près de 140 millions de poules et une production de 350.000 tonnes à 400.000 tonnes de viandes blanches et de 6 à 7 milliards d'œufs par an, avant d'estimer, en revanche, que "ces chiffres sont toujours loin de la moyenne mondiale". Evoquant l'impératif de valoriser la surproduction par le développement de l'industrie manufacturière, M. Boulenouar a indiqué que les infrastructures industrielle ne répondent actuellement qu'à 20 % des besoins du marché, d'où l'impérative stabilité de la production pour pouvoir trouver des marchés étrangers et y écouler la production. Histoire sanitaire De son côté, l'opérateur et président de la commission chargée de la filière au niveau de l'Association, M. Adel Salem a démenti les informations faisant état de l'usage par les éleveurs de médicaments d'engraissement des volailles, qui sont nocifs à la santé. "Ces informations sont infondées et c'est bel et bien les vétérinaires qui prescrivent les différents types de médicaments destinés aux volailles. Ces traitements ne se vendent que sur ordonnance et aucun éleveur n'est en mesure de se les procurer", a-t-il expliqué. Là, il ne faut pas, non plus, oublier la nécessité d'intensifier le contrôle efficient des produits d'origine animale à base d'œufs et de viande blanche afin de préserver la santé du consommateur et la qualité du produit. Et pour ce faire, il faut œuvrer à fournir un produit sain, en réduisant l'utilisation des antibiotiques et en adoptant des mesures préventives dans le secteur de l'aviculture". Enfin, le membre du bureau national et coordonnateur des wilayas du Sud au niveau de l'Association, Abdelmadjid Khobzi, a appelé les pouvoirs publics à "placer des responsables à la tête de la filière pour encourager les investisseurs, éliminer les obstacles et organiser et développer cette activité en faveur de l'économie nationale". S. B.