Le parquet fédéral américain a annoncé, lundi, trois nouveaux chefs d'inculpation à l'encontre de Huawei, désormais inculpé de vol de secrets industriels et de contournement des sanctions contre Pyongyang. Le géant chinois des télécoms dénonce des accusations "infondées". La justice américaine a encore accentué la pression sur l'équipementier chinois Huawei. Le procureur fédéral de Brooklyn, Richard Donoghue, a inculpé, jeudi 13 février, le géant des télécoms de vol de secrets industriels et de contournement des sanctions contre la Corée du Nord. Ce nouvel acte d'inculpation, qui remplace en l'étoffant celui déposé l'an dernier, comprend trois nouveaux chefs d'accusation, soit un total de seize. Huawei avait plaidé non coupable des treize premiers chefs, liés à des violations des sanctions américaines contre l'Iran, ainsi que des fraudes bancaires et informatiques. Selon les services du procureur, Huawei et plusieurs de ses filiales se sont livrés au vol de secrets industriels entre 2000 et 2020. L'équipementier est notamment accusé d'avoir tenté de recruter des salariés d'entreprises américaines de télécommunications, obtenant d'eux, au passage, des informations technologiques. Ces données lui ont permis de mettre au point des produits similaires à ceux de ses concurrents, commercialisés à des prix de vente moindre, selon l'acte d'accusation. En 2013, Huawei aurait ainsi lancé un programme interne offrant des primes aux employés qui obtiendraient des secrets industriels de concurrents.
De nouvelles accusations jugées "infondées et injustes" Dans le document d'inculpation, le procureur affirme également que Huawei a pris part à "de nombreux projets de télécommunication" en Corée du Nord. Un dirigeant avait pourtant affirmé en 2012, sous serment, devant une commission parlementaire américaine, que Huawei n'avait pas d'activités dans ce pays. "Cet acte d'inculpation brosse un portrait accablant d'une organisation illégitime manquant de la moindre considération envers la loi", ont réagi dans un communiqué le président de la commission du renseignement du Sénat américain, Richard Burr, et son vice-président Mark Warner.