Les créations d'emplois ont dépassé les attentes en février aux Etats-Unis, ce qui montre la solidité de la première économie mondiale face au risque que fait peser l'épidémie de coronavirus. Le département du Travail a fait état vendredi de 273.000 créations d'emplois non-agricoles en février, comme en janvier, mois pour lequel le chiffre a été fortement révisé à la hausse après une estimation initiale à 225.0000. Les économistes interrogés par Reuters attendaient pour février 175.000 créations d'emplois. Le taux de chômage est tombé pour sa part à 3,5%, un creux de près de 50 ans, et le salaire horaire moyen a progressé de 0,3%. Ces chiffres ne traduisent pas pleinement l'impact du coronavirus sur l'économie américaine mais ils démontrent que le marché du travail demeure robuste. Ils ne manqueront pas de relancer le débat sur le besoin qu'avait la Réserve fédérale de baisser mardi en urgence ses taux de 50 points de base. La Fed avait justifié cette baisse en faisant valoir que le coronavirus posait à l'économie des risques en évolution. La décision de la banque centrale a été suivie d'une chute des rendements obligataires et des indices boursiers. Les contrats à terme sur les indices de la Bourse de New York indiquent pour vendredi une ouverture en baisse d'environ 3% et le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans perd 18 points de base à 0,743%, un nouveau creux historique. Les futures comme les taux ont légèrement et brièvement réduit leurs gains après la publication de la statistique de l'emploi. La réaction a été plus nette sur le marché monétaire, qui évalue toujours à 100% la probabilité d'une nouvelle baisse de taux le 18 mars mais ne juge plus qu'à 55% la probabilité d'une baisse de 75 points de base, contre 75% avant les chiffres de l'emploi.
L'épidémie de Covid19-pénalise-t-elle déjà l'économie mondiales Compte tenu de l'épidémie de coronavirus, l'Organisation de coopération et de développement économiques a abaissé sa prévision de croissance mondiale de 2,9% à 2,4% en 2020, prévenant que si le nouveau virus ne cessait de s'étendre cet indice pourrait même chuter à 1,5%. Un économiste brésilien a commenté la situation pour Sputnik. Alors que l'épidémie de Covid-19 fait rage, l'Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) ramène sa propre prévision de croissance pour l'économie mondiale de 2,9% à 2,4% et met en garde contre un scénario encore plus noir si le coronavirus ne cesse de gagner du terrain. Un tel scénario réclame des mesures immédiates de la part des gouvernements, a déclaré à Sputnik Milton Pignatari, professeur d'économie à l'université presbytérienne Mackenzie de Sao Paulo.
L'économie des pays de l'Asie-Pacifique impactée par le coronavirus "Nul doute que le coronavirus a déjà impacté l'économie des pays de l'Asie-Pacifique, freinant fortement leur croissance. Wuhan, ville chinoise la plus touchée par le Covid-19, était un important élément de production de la Chine qui assurait une bonne partie du PIB du pays. Par conséquent, sa paralysie actuelle se répercutera inévitablement sur la production pas seulement à l'intérieur de la Chine", a expliqué l'interlocuteur de l'agence. Et d'ajouter que les structures économiques recommandaient aux gouvernements d'adopter des mesures compte tenu du ralentissement de la croissance économique de la Chine, tout en établissant un dialogue avec des institutions financières.
Agir pour éviter un scénario encore plus noir "L'OSCE presse les gouvernements et les banques centrales à agir pour éviter un impact encore plus grave, de ne pas oublier que certaines matières premières et marchandises d'importation étaient touchées par l'épidémie de coronavirus, problème qui ne doit pas être négligé", a poursuivi l'expert, précisant que si, par exemple, la Chine ne livrait pas de composants à l'Allemagne, celle-ci ne pouvait pas fabriquer une production à exporter dans les pays européens. Il relève que c'est ainsi que la chaîne de production mondiale est organisée, alors que sa mondialisation fait en sorte que l'effet économique d'une flambée de Covid-19 se propage rapidement à travers le monde entier. "Avec la propagation du virus, les problèmes économiques s'aggravent et affecteront le plus les pays non préparés à une récession économique qui n'a pas été prévue pour 2020-2021", a résumé M.Pignatari. Et l'Organisation de coopération et de développement économiques rappelle: "La contraction de la production en Chine a eu des effets dans le monde entier, témoignant de l'importance croissante de la Chine dans les chaînes d'approvisionnement mondiales et sur les marchés des matières premières."