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Nul n'est indispensable !
Publié dans Le Quotidien d'Algérie le 20 - 03 - 2019

Nous sommes à un tournant décisif de notre histoire et se taire, c'est se rendre complice d'une situation qui va au pourrissement. Il faut bien se rendre à l'évidence devant cette foule scandalisée que l'Algérien ne supporte pas la (hogra) : le mépris. Le 4e mandat a fait grincer les dents, mais on supposait que le Président de la République pouvait encore miraculeusement se rétablir après son AVC, tout en supportant les railleries de l'étranger. Mais le Président A. Bouteflika a fait peu d'apparitions et aucun discours apaisant, sinon que d'avoir par médias, la presse, certains partis et officiels interposés : « Le Pr A. Bouteflika a dit, a fait et maintenant a écrit. » C'est grotesque ! Ça frise la tragédie quand on voit qu'il n'a pas pipé mot depuis. A Chaque fois que j'entendais son nom, mes oreilles grinçaient car cela sonnait faux.
Or, après six ans de patience, on s'est rendu compte que son état était irréversible ! Il a stagné à part de pouvoir bouger la main, il n'a pas retrouvé son autonomie, ajouté à cela une aphasie qui l'empêche d'articuler. La maladie peut arriver à chacun de nous, ce n'est pas une tare en soi et ceux qui par fatalité, pensent que c‘est à Dieu d'y mettre fin, on peut penser que le pouvoir lui a été ôté quand il a perdu tous ses moyens. C'est une autre façon de voir la réalité et le 4ème mandat était déjà le mandat de trop. J'avais exprimé mon ressentiment déjà à ce moment-là par une lettre ouverte (1) car sa candidature m'avait choquée. Il y a eu également une levée de boucliers comme le mouvement ‘' barakat » qui est sorti spontanément manifester et a été réprimé vigoureusement dans l'œuf car ses éléments et à leur tête le Dr Amira Bouraoui n'étaient pas encore nombreux. Maintenant c'est tout le monde, à l'échelle nationale et internationale qui dit ‘' ça suffit ‘' et ne veulent plus cautionner encore cette mascarade.
Cette fois la pilule n'est pas passée, sa candidature, validée par le Conseil Constitutionnel était ‘'la goutte d'eau qui a fait déborder le vase''. Surtout que l'état de santé du Président s'est tellement dégradé qu'il ne peut plus assurer aucun rôle lié à ses obligations ; Aussi sa personnalité est devenue inadaptée à son statut. En outre, le fait de s'être inscrit parmi les candidats à la course et demander d'emblée une année a eu pour effet de distendre encore plus le fossé entre les citoyens et ses gouvernants car ils ont pu faire la lecture suivante : Donnez-nous une année pour pouvoir encore modeler la Constitution et ajouter ce qui a été omis afin d'assurer la survie du système, Le peuple a compris qu'il y avait un problème de gouvernance et que la gabegie était étendue par ceux qui tenaient les reines du pouvoir, surtout après la douche froide du recours à la planche à billets. C'est bien un aveu d'échec patent. Cette lettre a eu l'effet d'une révélation, laquelle loin de calmer les esprits a jeté de l'huile sur le feu car elle a montré par cette prorogation qu'il y avait un enjeu ; leur intérêt personnel à sauvegarder. Il n'est pas étonnant dans ces cas, que les avocats, les juges réagissent vivement à cette entrave, en demandant la séparation des pouvoirs et leurs présences aux manifestations les honorent. C'est une réaction normale car ils se retrouvent en conflits de rôles entre défendre le droit des citoyens et le premier magistrat qui enfreint la Constitution et que Mr Ali Benflis nomme ‘' les forces extra constitutionnelles ‘'. La première par l'attestation de complaisance car tout le monde sait qu'il n'a plus les compétences nécessaires pour jouer son rôle de Président, soit la plus haute fonction de l'Etat. Ne dit-on pas ? ‘'Qu'il faut l'homme qu'il faut, à la place qu'il faut ''. Pour nos sophistes et philosophes de la première heure qui pensaient déjà à une cité idéale et à une République, ne pas avoir un statut qui correspond aux capacités de la personne, c'est la première injustice en soi et la première violence qui entraîne des Révolutions. Du jamais vu dans l'histoire, un Président dans une incapacité totale pour un poste aussi prestigieux, on le fait encore gouverner, d'où cette forte indignation de la population. Alors, qu'il avait dit : ‘' moi, je ne suis pas Mosmar ‘ jha ‘'. Des pans entiers de compatriotes rejettent cette candidature de la honte car on a beau dire que l'attestation médicale a été validée pour le 4e mandat par le Conseil Constitutionnel, les Algériens ne croient qu'en ce qu'ils voient. Enfin, l'ultime manœuvre est le fait même de stopper le processus électoral dans sa lancée, sans faire fi de l'attente des citoyens et des candidats qui ont peiné à rassembler les 60 000 signatures pour souscrire aux exigences du Conseil Constitutionnel et celui – ci sans raison valable accepte les directives de l'annulation des élections, sous prétexte que le Président A. Bouteflika renonce à se présenter et il est décrété qu'elles seraient repoussées à une date ultérieure, n'excédant pas une année. Nous voilà de force devant le fait accompli avec en prime, l'économie du risque aléatoire des urnes, au vu de ses gigantesques manifestations.
Ils auraient pu s'entendre dès le début sur un candidat du sérail valide, il n'y aurait pas eu cette levée de boucliers, seulement il y a eu la tentation de la facilité avec le risque zéro. Par cette volonté partisane à présenter une personne qui n'est pas conforme au statut de Président dont il ne peut plus jouer aucun rôle, ni se déplacer pour négocier des projets, ni recevoir des personnalités et des chefs d'Etat, ni donner des conseils avisés, ni rassurer son peuple par ses interventions. Au contraire, par cette représentation négative et laquelle a même été brandie en son absence sous la forme d'un cadre, ils ont montré leur parti pris pour leur caste sans faire fi des intérêts suprêmes de la Nation et c'est pourquoi maintenant, il y a le retour de manivelle par la population qui fait un rejet de tout le système. Maintenant c'est trop tard car il n'y a plus aucune confiance, mais juste de la défiance à toutes doléances qui sont rejetées en masse. Les manœuvres à vouloir s'accrocher au pouvoir à tout prix, suscite la suspicion car cela dénote une volonté de vouloir faire les prolongations pour une question d'intérêts étroits et personnels.
Mr Gaïd Salah peut encore redorer son blason terni, en disant ‘' basta ‘' ça suffit ! Ce n'est plus une question de loyauté envers un dirigeant, mais d'honnêteté envers un peuple. A défaut de ne pas avoir appliqué l'article 102, en son temps, il peut encore mettre fin au désordre, en relançant au plus vite la machine électorale, tout au plus un mois ou deux après l'expiration du mandat présidentiel pour éviter les dérapages et c'est au nouveau président de revisiter la Constitution avec l'aval et la participation de tous les acteurs de la société algérienne. Quant à la Conférence nationale préconisée comme une dynamique de changement, celle-ci sera sans effet et on l'a vu avec les gilets jaunes car c'est plutôt une fuite en avant d'un débat qui se situe en porte à faux des doléances des concernés et ce temps perdu risque d'attiser les tensions car c'est mettre la charrue avant les bœufs(2).
A travers ces imposantes et multiples marches dans tout le territoire national, où toutes les catégories sociales sont représentées, mais où les jeunes sont en force en tant que démographiquement majoritaire dans la société car ce sont surtout ces derniers qui se sentent les plus concernés car ils voient leur avenir compromis. En effet, toutes les Révolutions commencent par le ‘' lumpen – prolétariat ‘' soit les jeunes en difficulté, précarité, chômage, exclusion, désespoir … et les étudiants car ils sont les plus ambitieux, les plus téméraires, les plus conscients et les plus concernés pour leur avenir dans cette descente aux enfers. Quant aux lycéens je préfère ne pas me prononcer car je pense qu'il y a de la manipulation.
On dit qui n'avance pas recule et faire des promesses de changement à des fins démocratiques, semblent un discours purement démagogique car ce sont les mêmes réformateurs qui avaient tout bouclé sur le plan politique et idéologique. Quant au niveau économique on aurait pu investir dans d'autres projets plus rentables sur le moyen terme comme l'agriculture et le tourisme, or, ils ont été marginalisés et les deniers dilapidés pour des profits exorbitants évidents, même s'il y a eu une part de distribution de la rente à des fins sociales et comme nos principales ressources le pétrole et le gaz ne font plus d'excédents, le divorce est consommé et la séparation devient un remède salutaire. C'est la seule solution pour calmer le jeu.
Pr. Nadia Lallali
Sociologue de formation Alger, le 19 mars 2019


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