Alors que des pays beaucoup moins nantis que le nôtre comme la Tanzanie, les Philippines aux côtés de l'Afrique du Sud, comptent anéantir la rage à l'horizon 2020, l'Algérie leur emboîtera le pas d'ici 2030. M. Kebci - Alger (Le Soir) - Cet objectif ne saurait se matérialiser sans une «intersectorialité», une sensibilisation et une lutte de tous les instants et de tout un chacun tant l'affaire est celle de tout le monde. C'est sur quoi les intervenants, hier lundi, à l'occasion d'une journée d'information et de formation sur la rage à l'endroit des gens et des médias, ont mis le doigt. La manifestation a été organisée la veille de la célébration de la Journée mondiale de la lutte contre cette maladie infectieuse d'origine virale, le 28 septembre de chaque année. C'est une pathologie toujours mortelle et face à laquelle on ne peut absolument rien faire une fois les symptômes cliniques apparus. De ce fait, seule la prévention est à même de limiter la dangerosité de cette maladie qui frappe dans une grande proportion les enfants de par leur taille et qui est intimement liée aux animaux, notamment le chien, qui la leur transmettent. Car, insistera Kamel Aït Oubelli, de l'Institut nationale de la santé publique, il n'y a pas de rage humaine sans rage animale, et pour la combattre, il faudrait anéantir son origine. Car, pour lui, on a beau prendre en charge les cas de morsures, de griffures et autres contacts à risques enregistrés annuellement, ils étaient de l'ordre de 120 000 cas l'année dernière, la prévention est l'unique et seul rempart contre cette pathologie. D'où l'impératif d'une stratégie globale impliquant plusieurs départements ministériels comme celui de l'Education nationale, celui de l'Intérieur, des Collectivités locales et de l'Aménagement du territoire, celui de l'Agriculture et enfin, celui de la Communication. Si pour le premier, le comité national de lutte contre la rage a élaboré une leçon modèle à l'intention notamment des enfants victimes potentielles de la maladie, et que le troisième prend en charge le problème en amont en assurant la vaccination des animaux suspects, la vaccination des chiens demeurant la stratégie la plus efficace pour prévenir la rage chez l'homme, le problème réside au niveau des collectivités locales. Les communes pêchent, majoritairement, par l'incapacité d'organiser des battues régulières des chiens errants mais aussi par l'insuffisance de fourrières canines. D'où le plaidoyer lors de cette rencontre, pour des carrières «régionales» ou «zonales» regroupant plusieurs communes, voire plusieurs wilayas. Cela dit, et indépendamment de ces «grosses» mesures, les médecins et autres spécialistes de la santé, insistent sur ces «petits» gestes et réflexes que tout un chacun se doit d'adopter. : faire vacciner son animal de compagnie contre la rage, éviter d'approcher, de toucher, de caresser, de nourrir un animal inconnu, errant ou sauvage et adopter après toute morsure ou griffure par un animal suspect ou dont le statut vaccinal n'est pas connu des préventives. Dans ces cas, il faudra laver immédiatement et abondamment la plaie à l'eau sous un jet pendant au moins 15 minutes au savon, puis à l'eau javellisée à 12°. Après rinçage, appliquer de l'alcool ou une solution iodée. Pour les muqueuses, un lavage abondant à l'eau est préconisé, se faire ausculter en urgence dans une structure de santé et surtout, respecter et suivre le schéma vaccinal tel que prescrit par le médecin et ne surtout pas interrompre le traitement. A noter que le pays enregistre en moyenne 20 cas de rage par an, avec depuis le début de l'année en cours, 11 cas recensés. M. K.