Le rivage côtier qui serpente le chapelet de villes et de villages s'étendant de Zéralda à Béni Haoua dans les confins limitrophes de la daïra de Ténès, constitue sans l'ombre d'un doute, l'un des sites les plus prestigieux et les plus féeriques de la côte algérienne. Le site pittoresque et sauvage de la contrée où se marient la mer et la montagne, le sable et la forêt, font de cette région le site le plus convoité par le tourisme populaire local. C'est ainsi que le rush festivalier avait démarré en trombe dès le mois de mai de l'année actuelle avec des visites périodiques lors des weekends. Ainsi dès le mois de juin passé, on pouvait apercevoir des cohortes de véhicules partir à l'assaut des plages encore vierges et inexploitées. Mais cette situation ne permettait pas de rentabiliser les deux cents kilomètres de côtes spécifiques à cette contrée encore sauvage. Ainsi, ce qui est à l'avantage de la grande masse populaire, s'inscrit en porte-à-faux avec les perspectives économiques. Mais quel fut donc l'état des lieux des infrastructures hôtelières existantes pouvant générer des apports financiers ? Si on considère la daïra de Fouka, cette région s'impose aux autres daïras par sa richesse agricole, mais aussi par son tourisme côtier, estivalier et surtout par sa célèbre plage Colonel Abbès. En effet, au-delà de la parenthèse dramatique due à l'indécence osée de l'exploitation de la plage Abbès qui fut un haut lieu de la débauche, du plaisir et de la perversion, de la drogue et du crime, vient d'être récupérée grâce à la concession obtenue par une société nationale qui l'a prise en main. Plusieurs citoyens considèrent aujourd'hui, que de belles perspectives s'offrent aux plages de Douaouda et de Fouka comme des communes qui sont en expansion, tout azimut. La programmation d'une Z.E.T le développement des commerces de gros, lieu de brassage de sommes et de fortunes faramineuses, le développement de la PME-PMI, sont autant d'arguments à la hauteur de l'ambition de cette daïra qui fait valoir ses atouts et ses immenses potentialités. Cette daïra de Fouka en se développant, sera une référence en matière de tourisme et de développement économique. Plus loin à l'ouest d'Alger, il y a l'antique Cherchell, un vestige historique qui trône de par la célébrité de son passé et de son histoire millénaire, où on retrouve un site balnéaire d'une grande classe touristique. Ce dernier, classé comme Zone d'expansion touristique (ZET), enserre dans un cocon de rochers escarpés, la merveilleuse plage de Oued Bellah située dans la périphérie immédiate de la ville de Cherchell mais qui vient d'être dédiée à une immense activité portuaire. Rappelons que dans les années 1970, cette zone comprenait un immense projet où était érigé un camping caravaning, initié à l'origine sous l'égide de l'Onat qui l'a rétrocédé à l'APC de Cherchell. Ce camping caravaning comprenait 80 tentes de 50 m2 chacune avec en outre 20 emplacements de caravaning de 80 m2 ainsi qu'un parking automobile de 50 places. Ce site disposait de 250 emplacements de cuisines avec éviers, égouttoirs, plaques de cuisson à 2 feux et plan de travail. Toutes les commodités de base étaient réunies. L'investissement entrepris pour ce projet a nécessité plusieurs milliards de centimes lorsque la parité en devises du dinar était au plus haut. Ce site fut géré par le biais de locations ou de concessions annuelles ou pluriannuelles, payées le plus souvent sans réelle contrepartie de sa valeur. Les nouvelles dispositions en matière d'investissement touristique, adoptées par l'APN, ont contribué à geler ce type de location. Ce site enchanteur avait attiré les convoitises d'organismes étatiques pour les besoins des fonctionnaires . La création de Z.E.T et l'affectation à leur profit de plusieurs sites balnéaires a permis à la wilaya de Tipasa de faire place nette au profit de potentiels investisseurs touristiques et de promouvoir ces sites à cette fin. C'est à ce titre que la rumeur publique avait donné les princes du Golfe et les milliardaires libanais comme de probables investisseurs. La plage de Oued Bellah avait fait l'objet d'une étude à 3 variantes, présentée par un bureau d'étude espagnol, nécessitant un investissement fabuleux et colossal se chiffrant à plusieurs dizaines de milliards. Il s'agit en fait d'un projet de complexe touristique haut de gamme de type résidentiel avec bungalows hyper luxueux dotés de piscines individuelles et un système hôtelier très performant qui propose des types de restauration très raffinés destinés à une clientèle recherchée, type «V.I.P», diplomates et hommes d'affaires. En dépit de ce salutaire investissement nécessaire au développement de la région, il faut reconnaître qu'un marasme dramatique continue à affecter le secteur du tourisme dans la wilaya de Tipasa. L'évidence est criante. Deux importants sites, à vocation touristique sont toujours dans l'attente de potentiels investisseurs. Il s'agit de la prestigieuse plage «Mer et soleil» de Tizirine, qui faisait autrefois la fierté des Cherchellois. Aujourd'hui, elle se clochardise avec d'impressionnants gourbis en roseaux qui y sont érigés en période estivale. L'autre site évacué et l'ancien champ de tir de «Pointe Rouge», qui vient d'être pris en charge par le lancement d'un appel d'offres, nécessaire à sa mise en valeur. Vers les confins ouest de la région de Tipasa, les plages de Gouraya, notamment celle de «Sidi Braham el Khouass», le camp de toile de Oued Sebt, le Camp de vacances attribué à Sonatrach à l'est de Messelmoun et les plages de «Petit Vichy» et de «Veau Marin» ne bénéficient plus de la même attention qui fait d'elles des lieux publics privilégiés. Au contraire, en période estivale, ces lieux restent livrés au tourisme populaire et à tous ses aléas en matière d'hygiène et de sécurité. Si on revient au niveau du chef-lieu de la wilaya, on y retrouve le C.E.T. de Tipasa, une infrastructure touristique et hôtelière qui s'étire sur 35 hectares éloignée du centre urbain de la ville d'environ 3 000 mètres, le long de la bande côtière du littoral. Construit dans les années soixante par l'architecte français Pouillon, sur initiative de l'Office national algérien du tourisme, ce complexe touristique a été destiné à l'origine, à une clientèle européenne d'où son nom original «Club européen touristique- C.E.T» et cette vocation internationale qu'impose son architecture très recherchée, mais surtout son «Horse Club» et son fameux restaurant Casbah pouvant servir plus de 1 000 couverts sous un standing haut de gamme, associant dîner dansant et cabaret ultra chic. La dissolution de l'Onat en 1980 a permis à Altour de récupérer dès 1990, l'ensemble du patrimoine hôtelier national. Le C.E.T de Tipasa, pour sa part, fut intégré dès 1994 au niveau du conglomérat touristique de l'EGT Tipasa. Larbi Houari