Le centre universitaire de Naâma (CUN) a abrité, hier, une journée d'étude nationale sur l'émigration clandestine. Cette rencontre, la première du genre au niveau de la wilaya de Naâma, qui a regroupé les responsables et les élus locaux, un grand nombre d'étudiants ainsi que les représentants du mouvement associatif et bien d'autres invités, a été animée par plusieurs spécialistes en la matière, notamment des psychologues et des sociologues. II a été donc évoqué lors des interventions des conférenciers, qui partent d'un même principe, que les principales causes de ce phénomène qui ne cesse de s'accroître sont l'organisation de bandes internationales à travers les réseaux sociaux. D'ailleurs, disent-ils, l'Algérie est parmi les pays touchés par ce fléau de l'émigration clandestine en provenance de l'Afrique ou en partance vers l'Europe, mais, peut-être, le seul pays qui a toujours appelé les pays à trouver des solutions pour mettre un terme à ce phénomène ; une entente qui a été trouvée seulement avec le Niger pour le rapatriement de ses enfants. D'autres ont axé leurs exposés sur ces jeunes Algériens «harragas» qui voyagent sur des embarcations à risque (barques, chambres à air ou bouées), traversant la mer, sans penser aux risques des conditions climatiques et des conséquences de naufrage qui peuvent découler d'une traversée d'un long voyage de centaines de kilomètres. C'est à se demander, comment peut-on acheter la mort ? puisqu'on sait que pour tenter une émigration il faut payer. De quoi s'agit-il alors, s'est interrogé un psychologue qui a relevé plusieurs raisons d'ailleurs, notamment l'absence de communication entre le jeune «harraga» et ses proches, l'échec scolaire, la délinquance juvénile, la mal-vie, l'échec de la vie, l'inadaptation dans la société, le manque d'emploi, la non-disponibilité de logement, et bien d'autres problèmes. D'autres conférenciers ont considéré que l'émigration clandestine est un acte suicidaire. De ce fait, il y a lieu, rétorquent-ils, chacun en ce qui le concerne d'œuvrer tous azimuts, en interpellant et en aidant les jeunes afin de les sauver de l'irréparable. B. Henine