Je ne le crois pas ! On exporte des tonnes de poisson par mois vers l'Espagne, alors que l'on n'en consomme presque pas chez nous. Voilà une raison supplémentaire qui explique pourquoi, intra-muros, les prix sont inabordables. Il n'y en a pas assez pour nous ! Une histoire d'offre et de demande savamment orchestrée. On vend aux autres des produits frais et on nous importe du bas de gamme à consommer. C'est qui l'enfant gâté qui a décroché le quitus pour nous priver d'un élément tellement fondamental à notre alimentation ? Avant, on racontait que si le poisson coûtait aussi cher, chez nous, et s'il n'y en avait pas assez, c'est parce qu'il était vendu en haute mer par nos pêcheurs et qu'il était compliqué, voire quasi impossible de prendre ces derniers sur le fait. Lorsque les choses s'organisent dans les eaux internationales, il n'est ni permis ni de tradition d'intervenir. Que l'on se comprenne bien ! Je n'ai rien contre les Espagnols. Je compte même pas mal d'amis espagnols, mais de là à privilégier leur palais au détriment de celui des Algériens, il y a un sacrifice que je ne ferai pas. Je veux bien admettre que l'exportation en question nous rapporte des devises. Ou plutôt non, je devrais dire que les devises renflouent les caisses de l'Etat. Et comme on ne sait pas vraiment à quoi ces dernières sont destinées à part qu'elles sont en partie reversées à des importateurs qui nous reviennent les conteneurs pleins de cocaïne ou d'ordures à incinérer chez nous, on ne va pas se réjouir d'opérations infructueuses pour l'Algérien lambda. Remarquez, les 25 tonnes de crevettes, langoustes, langoustines et autre thon rouge sont commercialisées à partir de Aïn Témouchent. Si cette wilaya exporte à elle seule 25 tonnes mensuellement, c'est-à-dire autour des 300 tonnes annuellement, combien exporte-t-on à l'échelle nationale ? Ne trouvez-vous pas bizarre pour ne pas dire révoltant que l'Etat décide pour nous ce qui est bon à consommer ou non ? La prochaine fois que j'irai déjeuner dans un restaurant espagnol, je commanderai du poisson en pensant qu'il est algérien, histoire d'apprécier ce dont je suis privée chez moi ! M. B.
