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Naguib Sawiris, supporter de Rania Youssef
Publié dans Le Soir d'Algérie le 17 - 12 - 2018

Le Festival du film de Cannes que nous connaissons le mieux, et pour cause, nous a habitués aux spectacles de ces starlettes ou de ces midinettes venues s'exhiber sur la Croisette, en quête de reconnaissance. Depuis deux ou trois décennies, ce sont les stars confirmées qui viennent étrenner leurs toilettes les plus récentes et plus ou moins extravagantes, du genre à donner le sein. Venu beaucoup plus tard aux compétions internationales, le Festival international du film du Caire est venu élargir les espaces de liberté, que ce soit en Egypte ou dans le monde arabe. Jusqu'ici, le Festival du Caire attirait l'attention et l'intérêt pour ses films en compétition et le palmarès final qui sanctionnait les meilleures œuvres et non sur ses coulisses. Toutefois, et pour la clôture de la 40e édition qui a eu lieu du 20 au 29 novembre dernier, les coulisses et la Croisette de Cannes ont envahi, semble-t-il, la scène avec l'actrice égyptienne Rania Youssef. Cette dernière s'est présentée à la cérémonie finale dans une tenue qui aurait tout juste soulevé des éclats de rire, ailleurs, mais qui a suscité un tollé dans toute l'Egypte. L'actrice a fait scandale, en effet, en montrant un haut assez convenable, mais en faisant hurler la mâle engeance d'Egypte avec ses jambes nues, quoique gainées de bas résille, et recouvertes d'un filet de pêche aux requins.
Il fut un temps où des jambes nues au cinéma ou même dans les rues du Caire ne scandalisaient personne et faisaient même plaisir à voir, mais les nouveaux tartuffes sont arrivés. Aujourd'hui, ils sont non seulement imams, soucieux de sauvegarder l'orthodoxie dont ils se servent et qui les sert, mais aussi écrivains, journalistes et avocats, sentinelles de la morale islamique. Pour eux, la morale islamique se résume à faire tout ce qu'il est permis de faire, comme tuer et violer en zones de guerre (dar alharb), c'est-à-dire en pays non musulmans. On peut aussi aller vivre dans ces pays de kouffars, s'enrichir de leurs savoirs et de leurs progrès sociaux, adopter leurs technologies, mais gare à l'inconscient qui s'avise d'imiter leurs libertés ! Dans l'Egypte d'aujourd'hui, ils sont ainsi une phalange d'avocaillons et d'hommes dits de loi qui en appellent au marteau du juge, au moindre accroc à leur règle. Ils ont toute une panoplie d'articles de loi qui punissent toutes les atteintes à leur conception de la morale islamique, répriment toutes les innovations et les transgressions. Ils ont un arsenal juridique à leur disposition, qu'il s'agisse de défendre l'Islam, la famille qui lui est assujettie ou l'Egypte qui est sa terre de prédilection, ou de décourager les velléités de comprendre l'Histoire.
En Egypte, on peut dire et écrire ce qu'on veut, à la seule condition de ne pas contrarier le gouvernement, les imams, ceux d'Al-Azhar en particulier, et de ne pas éveiller l'appétit des avocats. On peut aussi montrer certaines parties du corps féminin, que seul l'époux ou la masseuse du hammam peuvent voir en théorie, mais, là aussi, tout dépend du moment, du lieu, et de la personne qui voit. Rania Youssef, qui doit rêver du temps où l'Egypte pouvait voir sans frémir les jambes nues de Samia Gamal ou celles de Sherihane, a voulu faire le buzz, et elle y est parvenue. Elle a soulevé contre elle les piliers du barreau égyptien qui l'ont accusée de tous les maux, y compris celui d'incitation de mineurs à la débauche, accusation qui laisse rêveur a posteriori. On a appris, en effet, par la suite et de la bouche même de l'actrice égyptienne, qu'elle avait fait du baby-sitting lorsqu'elle avait seize ans et qu'elle était encore élève du secondaire. Outre les foudres de la justice dont elle est menacée, Rania Youssef subit aussi les attaques de son propre syndicat, celui des artistes, qui s'est déjà signalé par ses sorties opportunistes. On se souvient de quelle manière ce syndicat avait maltraité la chanteuse Shirine Abdelwahab, traînée elle aussi devant les tribunaux pour avoir osé dire qu'on pouvait attraper la bilharziose en buvant l'eau du Nil.
Echaudée par de telles mésaventures, l'actrice égyptienne s'est empressée de s'excuser, ce qui ne l'a pas empêchée de récidiver en publiant sur sa page Instagram une photo encore plus suggestive.
La photo confirme effectivement que Rania Youssef a aussi de belles jambes, en plus du reste, mais il n'est pas sûr que cela puisse arranger ses affaires lors du procès fixé au 12 janvier prochain devant un tribunal du Caire. Dans le flot de critiques et d'injures, déversé dans les médias et sur les réseaux sociaux contre l'accoutrement vestimentaire de Rania Youssef, on relèvera quand même un bémol, et on le doit au milliardaire Nadjib Sawiris. Patron de plusieurs chaînes satellitaires, il semble déplorer sur son compte Twitter que les images vidéo de l'actrice, dans sa tenue de gala, ne soient plus diffusées. Et il conclut : «Réveillez-moi lorsque la Palestine sera un Etat, que Trump se sera réconcilié avec la Chine et la Corée du Nord, et que le club Al-Ahly aura remporté le championnat.»
On peut noter qu'il y a au moins un Egyptien qui apprécie le jeu de jambes de Rania Youssef, même s'il n'éprouve pas beaucoup d'admiration pour la technique en mouvement d'Al-Ahly. Nadjib Sawiris semble, en tout cas, avoir bien profité, aussi bien côté humour que côté argent, de ses investissements dans la téléphonie mobile en Algérie, ce qui prouve qu'il y a encore de l'avenir dans ce pays pour les étrangers.
A. H.


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