Un lourd bilan a été établi par les responsables de la wilaya de Annaba suite au déluge qui a frappé la région durant le week-end. Les éléments de la Protection civile avaient fort à faire devant le déchaînement de la nature. Leurs 440 interventions en 2 jours ont permis de secourir 300 personnes encerclées par les eaux dont une soixantaine prisonnières à l'intérieur des véhicules parmi lesquelles un ressortissant chinois et 3 de nationalité française. Mais, malheureusement, ils ont enregistré le décès de quatre personnes dont un de mort naturelle. A cela viennent s'ajouter d'importants dégâts matériels subis par les secteurs des travaux publics, de l'hydraulique, de l'énergie, de l'agriculture et de l'élevage, des établissements scolaires… Au jour d'hier, des familles sont toujours encerclées par les eaux à El-Hadjar (cité Salah- Atoui) au chef-lieu de wilaya (cité Rym) et dans d'autres lieux. Ces populations sont alimentées en produits de première nécessité par des zodiacs de la Protection civile et par des volontaires propriétaires de barques. La cité Rym est toujours sans courant électrique depuis quatre jours du fait de l'inondation du transformateur qui lui fournit cette énergie. D'autres familles se sont réfugiées dans des écoles pour échapper à la furie des eaux qui ont envahi leurs demeures au chef-lieu de wilaya et dans les communes d'El- Hadjar, Sidi-Amar, Boukhadra et Bidari, Gharbi-Aïssa (El-Bouni) où l'eau a atteint plus de 1,50 mètre de hauteur. Les dégâts de routes, principalement sur les tronçons des RN 44 et RN 16 ont été enregistrés par les travaux publics. Ils sont évalués à 700 millions de dinars que le ministère a promis de prendre en charge, selon le directeur des TP. Une superficie de 300 hectares de céréales a été endommagée dans la commune agricole d'El-Eulma. Celle voisine de Chorfa, réputée elle aussi dans l'agriculture mais aussi dans l'élevage, a vu des dizaines de son cheptel décimées, les eaux ont emporté certaines têtes et d'autres ont péri à l'intérieur des étables submergées par les flots. Le wali, qui n'a cessé durant la durée de la tempête (80 mm de pluie en 48 heures et des rafales de vent atteignant les 80 kilomètres/heure) de se déplacer d'un lieu sinistré à un autre pour superviser les secours, réconforter les sinistrés et présenter ses condoléances aux victimes, a annoncé l'octroi par le ministère de l'Intérieur d'une enveloppe financière de 360 milliards de centimes pour prendre en charge sérieusement le problème récurrent des inondations à Annaba et sa région. Cela n'a pas empêché quelques dizaines de citoyens de sortir dans la rue à Gharbi-Aïssa, El-Eulma et Sidi-Amar pour exprimer leur mécontentement. Malheureusement, certains, au lieu de se limiter aux revendications qui peuvent être compréhensibles en ces circonstances, se sont attaqués à des biens publics et privés saccageant plusieurs véhicules et détruisant l'immobilier de quelques collectivités locales. A. Bouacha