Pas d'évaluation quantitative du plan cancer. Le Professeur Bouzid estime que ce dernier était freiné au plan local par certains directeurs de la santé. Ce plan aura, dit-il, au moins permis une prise de conscience. Un premier bilan sera fait en novembre prochain en attendant la mise en place du second plan cancer. Nawal Imés - Alger (Le Soir) - Le professeur Bouzid préfère ne pas donner d'estimation de l'état d'avancement du plan cancer. Il pointe néanmoins un doigt accusateur à l'endroit de certains directeurs de la santé qui freinent sa mise en œuvre, à l'image de celui qui refuse d'établir un cahier des charges d'un centre anti-cancer dont la réalisation a été achevée. Même le coordonnateur du plan cancer n'a pas pu réunir les 48 directeurs de la santé. Ces derniers, assure le Professeur Bouzid, réclament des centres anti-cancer et des hôpitaux sans être en mesure d'assurer au personnel médical affecté un minimum de conditions, dont le logement. Résultat, très souvent ces mêmes DSP valident les affectations des médecins spécialistes et leur demandent tout simplement de signer un procès-verbal et vaquer à leurs occupations sans presque jamais exercer. C'est pourtant le rôle du DSP de veiller à garantir les meilleures conditions à des médecins qui finissent par quitter le pays. L'invité du forum du quotidien El Moudjahid le chef du service oncologie médicale au Centre Pierre-et-Marie-Curie, assure que le plan aura au moins permis une prise de conscience tant au sein du corps médical que de la population. Second point positif, les infrastructures réalisées dont 43 accélérateurs. Deux comités ont été mis en place pour préparer un bilan vers novembre et élaborer le second plan 2020 -2024. Le prochain plan cancer se basera sur les faiblesses et les points positifs du premier. L'un des points les plus importants reste l'implication au niveau local pour arriver enfin à réduire la prévalence et la mortalité. L'Algérie dispose des capacités pour soigner tous les types de cancers sauf la greffe de la moelle pour les enfants de moins de quatre ans. Les thérapies innovantes ont été enregistrées l'année dernière mais ne sont pas encore mises à la disposition des médecins en raison de leur coût. Les médicaments utilisés actuellement ne sont pas à l'abri du gaspillage qui avoisine le taux de 35%. Interrogé sur le rôle de la sécurité sociale, le Professeur Bouzid a rappelé qu'il s'était insurgé contre la convention des soins avec la France, estimant que l'Algérie avait assez subventionné le système de santé français. N. I.