Le potentiel thermal dont dispose l'Algérie est sous-exploité. L'offre en matière de santé et de bien-être demeure insuffisante. Une gestion archaïque à laquelle s'ajoute le manque de formation du personnel freine l'émergence d'une filière qui répond aux exigences. Nawal Imès - Alger (Le Soir) - Au moins 282 sources thermales sont été identifiées, réparties sur 38 wilayas. Une centaine d'entre elles sont exploitables et peuvent abriter de nouveaux projets. Il existe, actuellement, 27 établissements en exploitation et pas moins de 30 projets en cours de réalisation. Si le bilan chiffré met en exergue de réelles potentialités, la réalité du terrain met à nu des déficits importants. Ni la diversité des sites ni les atouts naturels ne peuvent à eux seuls être des moteurs pour le développement de la filière. De l'aveu même de ceux qui sont chargés de la gestion des stations thermales, le développement de cette filière nécessite une meilleure régulation des établissements, l'encouragement de l'investissement dans les sites thermaux vierges ainsi que les établissements gérés de manière traditionnelle. C'est justement pour tenter de redynamiser l'activité que le ministère du Tourisme a organisé une rencontre dédiée au tourisme thermal au cours de laquelle le ministre du secteur a émis le vœu de voir le thermalisme hisser l'ensemble de la filière vers le haut. Il table sur une feuille de route devant permettre de restructurer l'activité à travers non seulement une feuille de route mais également une révision des textes régissant le thermalisme. Les enjeux sont énormes : le thermalisme est appelé à constituer un important levier pour le développement économique, à offrir une alternative à la médecine, à conforter des pratiques ancestrales et à contribuer à l'amélioration de l'image du pays. Comment y arriver ? Le secteur devra dans un premier temps compter sur les compétences nationales pour diversifier les offres notamment en matière de santé et de bien-être où la demande est de plus en plus pressante. Le développement de la filière ne devra néanmoins pas se faire sans la protection et la valorisation du potentiel thermal. Pour espérer fidéliser une clientèle de plus en plus exigeante, les stations thermales sont appelées à se moderniser, mieux former leur personnel et offrir des prestations de qualité. Trop vétustes, gérées de la même manière qu'il y a trente années, les stations thermales laissent les curistes sur leur faim tandis que d'autres font le choix de la Tunisie où la qualité des services n'est plus à démontrer. N. I.
