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L'Algérie et le Soudan en course
Publié dans Le Soir d'Algérie le 25 - 02 - 2019

A Katia Bengana, assassinée le 28 février 1994, à l'âge de 17 ans parce qu'elle avait refusé de porter le voile. Ses assassins l'ont empêchée de manifester vendredi dernier, mais eux devaient sûrement être dans les cortèges.
Omar El-Béchir (75 ans), le dictateur soudanais sous mandat d'arrêt international, et ami privilégié de ses pairs de la sainte ligue des potentats arabes, a décidé de ne pas rompre, pour l'instant. Pour les mêmes raisons, à une ou deux près, que celles qui occupent les Algériens, le «frère» soudanais fait face, depuis plusieurs semaines, à des manifestations hostiles dans tout le pays. Résumé des chapitres précédents : comme tout bon Président, ayant de la suite dans les idées et des idées de pérennité, El-Béchir a limité les mandats présidentiels à deux seulement. Mais, voyant que son deuxième mandat allait prendre fin et soucieux de l'aspect extérieur de sa Constitution, il a décidé de lui offrir un nouvel habit, avec un troisième mandat à son revers.
Les Soudanais, déjà avertis et en toute connaissance de ce qui se passe ailleurs, un ailleurs pas si lointain, n'ont pas apprécié l'initiative d'un homme qui est au pouvoir depuis près de 30 ans. Ses opposants, déclarés ou non, ont d'autant plus de raisons de s'alarmer que le Président actuel n'a tenu aucune de ses promesses et qu'il présente un seul et triste bilan, la sécession du Sud-Soudan. Devant l'ampleur des manifestations, El-Béchir a proclamé samedi dernier l'état d'urgence et a formé un nouveau cabinet impliquant davantage les militaires dans la gestion du pays.
C'est ainsi que le Soudan a failli nous voler la vedette et mettre tous les rieurs de son côté, alors que nous subissions sans réagir l'empilement des mandats et le choc des images figées. Désormais, le Soudan et l'Algérie vont s'affronter pacifiquement, hors les murs de la ligue, et sur un ring virtuel mis en place par les bookmakers du monde entier et les paris sont ouverts. A voir les réactions des Algériens eux-mêmes, agréablement surpris par leur propre audace et celles des médias arabes et internationaux, l'Algérie partirait légèrement favorite, quoique. Une première leçon à tirer de ce vendredi 22 février 2019: même si les télévisions locales, officielles et officieuses n'ont pas déployé un zèle professionnel, on a eu quand même des images. Avec internet et les réseaux sociaux, alliés aux portables et à la photo numérique, on a pu suivre quasiment en direct les manifestations de rues et surtout apprécier leur caractère pacifique. Sur les chaînes satellitaires, et alors que certaines télés locales se sont épuisées en vain à rattraper leur retard, la palme revient à l'américaine Al-Hurra, avec images et directs à l'appui. On a pu aussi apprécier la neutralité bienveillante de la chaîne arabe Al-Ghad et la présence discrète sur place de la Saoudienne Al-Arabiya, libérée de la concurrence qatarie.
Faut-il aussi citer la sulfureuse Al-Magharibia, dont l'un des fils de Madani, ex-leader du FIS dissous et blessé seulement, détiendrait la majorité des actions, qui s'en est mêlée aussi, et pour cause. Outre ses programmes en kabyle, destinés à séduire une région bien précise et pour amuser le bon peuple, la chaîne a envoyé en première ligne le rappeur Lotfi double canon. En fait, comme arme fatale on a fait mieux, mais comme il ne souffre guère de la comparaison avec le plus très jeune Cheb Mami, bien au contraire, on se laisse prendre. En fait, ce qui pose problème chez cette chaîne qui se dit ouverte à tous les courants de l'opposition, et c'est en partie vrai, c'est de savoir qu'elle n'a pas été créée pour servir la démocratie. Comme dirait Ali Benhadj, l'ouverture actuelle est purement tactique et dès que l'objectif sera tout près ou atteint, on reviendra à la vieille méthode islamiste, brûler les urnes, après usage. C'est pourquoi il faut rester vigilant devant l'implication des auteurs de la «tragédie nationale», dans les mouvements de protestation en cours, l'usage de certains slogans et le choix du jour. N'oublions pas que les Ali Benhadj, Madani Abassi et consorts se sont lancés dans la conquête du pouvoir à partir des mosquées et après la prière rituelle du vendredi. Méfiance !
Quant à croire que les islamistes peuvent s'acclimater dans la démocratie, au point d'oublier pourquoi ils sont là, il n'y a que les rêveurs du coin pour y croire encore, alors que l'Occident n'y croit plus. Ainsi, les Américains croient si peu à la rédemption des djihadistes islamistes qu'ils ont créé le camp de Guantanamo pour eux et qu'ils les combattent encore en Syrie, même à contrecœur. Ils espéraient bien que les premiers groupes armés, armés et formés par leur allié saoudien allaient faire chuter le régime syrien, mais contre toute attente, ce dernier a tenu bon. Après avoir annoncé le retrait américain de Syrie et le lâchage de ses alliés kurdes, désormais sous la menace turque, Trump a, en effet, exhorté ses alliés occidentaux à rapatrier leurs djihadistes. Ce qui est plus facile à dire qu'à faire, des pays concernés comme la France et l'Allemagne ne trouvent pas encore de solution, alors que Londres a déchu de sa nationalité sa terroriste Shamima Begum. Mais, s'agissant de ses propres terroristes, comme la très médiatisée Houda Mulhana, Trump tergiverse et son administration a avoué sa perplexité. Pourtant, Houda, qui a rejoint la Syrie en 2015 et a appelé à tuer des Américains, a déclaré à un journal britannique qu'elle regrettait d'avoir participé au djihad en Syrie et contre son pays.
Au sujet des femmes djihadistes ou de djihadistes, on appréciera le témoignage des femmes évacuées de Baghouz, la dernière enclave en Syrie de Daesh, actuellement encerclée par les forces arabo-kurdes. Ces femmes, dont on dit souvent qu'elles ont été capturées et épousées contre leur gré par les terroristes, expriment un tout autre avis et se déclarent comme «ansar» (soutiens) du califat. L'une d'elles a d'ailleurs déploré la chute prochaine du dernier réduit de Daesh et a souhaité que le califat ressurgisse et s'étende au monde entier. Une autre, qui allaitait son enfant, a affirmé que son fils grandirait et deviendrait un jour djihadiste. Chassez le naturel !
A. H.


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