Pour le directeur général d'Algerac, l'organisme algérien d'accréditation, la certification et la normalisation des produits sont une valeur ajoutée certaine pour l'économie nationale. Dans le but de consolider la stratégie nationale d'exportation, il insiste sur la mise en place d'un réseau d'organismes d'évaluation, de conformité, de contrôle et d'inspection, mais aussi sur la révision de la réglementation actuelle. Rym Nasri - Alger (Le Soir) - «La certification des produits est le meilleur moyen pour protéger la production nationale des contrefaçons et des reproductions», a souligné Noureddine Boudissa, DG d'Algerac, hier au forum du quotidien El Moudjahid à Alger. Evoquant la stratégie nationale d'exportation, il affirme que l'Algérie a besoin d'une infrastructure de certification de qualité, performante et surtout reconnue sur le marché international. Il déplore, toutefois, que les produits locaux ne soient pas certifiés et ne détiennent pas un label. «Pour certifier nos produits, il ne suffit pas de citer son origine. Il faut démontrer sa qualité par un label, et ce, en se conformant aux normes, réglementations et directives européennes mises en place», dit-il. Pour concrétiser cette stratégie d'exportation, le DG d'Algerac estime que la mise en place d'un réseau d'organismes d'évaluation, de conformité, de contrôle et d'inspection s'impose. Selon lui, les laboratoires existants ne sont pas qualifiés. «Ils ne maîtrisent pas les normes, ils se contentent juste de jouer le rôle de contrôleur», précise-t-il avant de déplorer l'absence de laboratoire de métrologie en Algérie. «Il nous faut suffisamment de laboratoires aux normes d'essai et d'autres de métrologie et d'étalonnage afin d'assurer la certitude. Ces laboratoires vont permettre au produit d'être testé et vérifié avant de bénéficier de certification. Celle-ci également nécessite la mise en place de laboratoires de certification», dit-il encore. Il assure que lorsque le produit est certifié et analysé, il est labellisé et sera ainsi admis à accéder aux marchés internationaux. Misant sur 240 laboratoires dans différents secteurs d'activité, Noureddine Boudissa assure que 50 laboratoires sont indispensables pour évaluer la conformité des produits agricoles et agroalimentaires. «Ils vont servir à l'importation et à l'exportation», dit-il. Il annonce ainsi que deux laboratoires chargés des OGM et des vérifications des aliments et surtout des conserves, sont en voie d'accréditation. «Nous allons mettre le paquet là où ça touche à la santé humaine». S'agissant du montage de véhicules, il estime qu'il faut 20 laboratoires pour vérifier les composantes et toute la gamme des pièces de rechange. «Aujourd'hui, nous nous contentons des documents fournis par les constructeurs. Nous avons donc proposé la mise en place d'un laboratoire d'homologation de véhicules», dit-il encore. Idem pour les produits pharmaceutiques et les laboratoires pharmaceutiques. Quant au secteur du textile et du cuir, il affirme que «certes, il faut encourager la production nationale mais surtout contrôler ce que nous importons». L'invité du forum d'El Moudjahid évoque, par ailleurs, la réglementation algérienne qui, selon lui, n'est pas au diapason des objectifs du pays. Il estime qu'elle doit être révisée et certains textes de loi doivent être changés. «Il faut maîtriser les normes et leur évolution car la norme a une durée de vie de cinq années, donc il faut que nous ayons une politique de veille normative et adaptons notre réglementation», suggère-t-il. il faut former l'Algérien sur les règlements techniques et normatifs. «Nous avons les outils qu'il faut, il reste que les gens adhèrent à cette démarche de normalisation et de certification». Ry. N.