La cinquième édition du Salon national «inversé» de la sous-traitance se tient du 11 au 14 mars dans l'enceinte du palais des expositions d'Alger, Safex. 70 exposants nationaux – exclusivement — se partagent le pavillon B pour cet événement d'importance économique majeur pour l'économie du pays et ce, sous l'instigation de la Chambre algérienne de commerce et d'industrie (CACI) en collaboration avec la Bourse algérienne de sous-traitance et de partenariat (BSTP) avec le soutien du ministère de l'Industrie et des Mines. Et c'est au secrétaire général de ce département ministériel, Medjoubi Kheireddine, qu'a finalement échu l'honneur d'inaugurer ces deux journées du Sanist 2019 en l'absence des ministres de l'Industrie et du Commerce. Les organisateurs y voient une occasion de promouvoir le développement de l'intégration industrielle grâce à une production nationale en nombre et en qualité qui demeure le maître-mot dans la perspective de conquête de marchés extérieurs et notamment dans les pays de la Cedeao. A ce propos, la dernière visite du ministre du Commerce en Mauritanie laisse présager de bonnes opportunités, dit-on. Cette cinquième édition, tient-on à souligner, revêt un caractère spécifique en ce sens que c'est un Salon national «inversé» c'est-à-dire que «les exposants sont les acheteurs et exposent leurs besoins en achats de produits, fournitures ou services ; les visiteurs sont les vendeurs qui viennent prendre connaissance des besoins des acheteurs et tenter d'y répondre. Les patrons de PMI/PME, les sous-traitants et autres fournisseurs sont attendus dans cette manifestation. En marge du salon, il est prévu la tenue de conférences dédiées au thème du salon ; ainsi, des responsables du groupe pétrolier se pencheront ce matin sur « La stratégie de Sonatrach 2030 en matière d'opportunités de croissance et de diversification pour les entreprises algériennes ». Dans un point de presse organisé juste après la visite des exposants, le secrétaire général devait ainsi évoquer l'intégration dans les grandes entreprises. L'industrie automobile naissante est appelée à brève échéance à devenir un secteur gros demandeur en pièces plastiques et métalliques et verrerie essentielles dans la construction de voitures. L'on parle d'ores et déjà de 150 contrats de partenariat favorisé par l'amélioration du climat des affaires. E. Hassad, directeur central commercial du groupe ENPC de Sétif et d'Oran, parle d'une meilleure écoute mais se désole que malgré de multiples rappels sa liste de 10 pièces plastiques et accessoires intérieurs pour véhicules est restée sans écho et fustige le « marché impénétrable » de Sonatrach mais il n'en demeure pas moins que selon lui l'entreprise pétrolière a déjà réalisé plusieurs contrats avec son groupe. Grâce aux avancées réalisées dans la sous-traitance, la facture d'importation aurait chuté à 3 milliards de dollars. C'est dire tout l'avantage à développer ce secteur d'activité pour satisfaire la demande interne puis d'orienter vers l'exportation des produits homologués. Les arguments ne manquent pas si l'on prend en compte le complexe d'El Hadjar (tôlerie), l'emboutissage plastique, le lancement prochain des travaux du grand complexe industriel de Skikda prévu pour cette année 2019. Le Holding ELEC El Djazaïr, basé à Milan, aujourd'hui spécialisé dans le matériel sanitaire (baignoire, receveurs de douche, éviers et aussi des capots d'éclairage, brouette, etc.) ambitionne de se redéployer dans la fabrication de tôle de carrosserie (pare-choc, capot, ailes, etc.). Créée en 1979, cette entreprise publique dispose d'équipements d'emboutissage et surtout d'une main-d'œuvre qualifiée de 150 employés après un dégraissage sur les 540 de départ. Ce 5e salon de la sous-traitance aura donc le mérite de mettre à jour les différents intervenants dans le maillage du tissu industriel susceptible d'absorber des demandeurs d'emplois jeunes et de plus en plus nombreux qui ne demandent qu'à s'inscrire dans une perspective d'avenir stable et prometteuse. B. T.