Pas de renoncement, ni de fléchissement. Ceux qui avait parié sur la démobilisation populaire ont pu prendre, ce vendredi, la mesure de la détermination de la rue. Sous une pluie battante, ils étaient encore aussi nombreux que les vendredis précédents à dire non au régime en place et à rejeter en bloc les propositions du Président sortant. Quelques images d'une marche citoyenne, festive mais surtout revendicatrice. L'art convoqué ! Place de la Grande-Poste. Une grande toile est mise à la disposition des passants. Des pinceaux également. Les passants sont invités à y laisser une trace de leur passage en faisant qui un croquis, qui une simple forme géométrique. Comme depuis le début de la mobilisation citoyenne, l'art et la créativité sont une arme utilisée par des manifestants faisant à chaque fois preuve d'encore un peu plus d'ingéniosité. Walid, doublement engagé ! Avec ses airs d'adolescent, Walid crée le buzz. Il est de toutes les manifestations. Comment le reconnaître ? Il marche avec un grand sac-poubelle dans les mains et ramasse le moindre déchet qu'il trouve par terre. Chaque vendredi, il quitte Bentalha en vélo, direction Alger-Centre. Une heure trente de trajet à l'aller et autant au retour pour prendre part aux marches. Agent de sécurité de son état, il n'a raté aucune marche et force l'admiration avec son double engagement en faveur du changement mais également de l'environnement. Les enfants en force ! Sur les épaules des papas, dans les bras des mamans ou marchant à côté de leurs parents pour les plus grands, les enfants ont, une fois de plus, marqué les manifestations de leur présence. Ni les fortes pluies ni la chute du mercure n'ont dissuadé les parents de faire participer leur progéniture à l'Histoire en marche. Tandis que les plus grands répétaient fièrement les slogans entonnés par les grands, les plus jeunes dormaient paisiblement dans les bras de leurs parents. Des parapluies DZ ! L'accessoire indispensable pour marcher au sec ce vendredi était incontestablement, le parapluie. La mode est au parapluie aux couleurs de l'emblème national. Les manifestants étaient nombreux à avoir cousu l'emblème national sur leurs parapluies, offrant des tableaux d'une rare beauté et faisant oublier la grisaille. Couscous pour tous ! Si marcher donne faim, il n'était pas difficile de se sustenter en ce vendredi ! Du couscous était proposé à plusieurs points de la marche. Les manifestants étaient invités par des riverains à partager un moment de convivialité autour d'un couscous. Une invitation honorée par plusieurs d'entre eux qui ont plus qu'apprécié cette initiative citoyenne. Rebaptisation ! Place du 22 Février 2019 ! C'est ainsi que des manifestants ont décidé de rebaptiser une des ruelles parallèles à la rue Didouche-Mourad après avoir choisi l'appellation de place de la Liberté pour la Grande-Poste. Les manifestants se réapproprient ainsi des lieux symboliques en y déposant des plaques avec les nouvelles appellations choisies. Civisme ! Difficile de trouver une place de stationnement à Alger un jour de marche ! Pas d'autres choix que de laisser la voiture en deuxième position pour beaucoup d'automobilistes. Pour ne pas bloquer les autres conducteurs des heures durant, beaucoup d'entre eux ont tout simplement laissé leurs numéros de téléphone bien visibles sur les tableaux de bord, histoire d'être joignables et de déplacer les véhicules en cas de besoin. L'immeuble ex-La Parisienne sécurisé ! Le Palais du Peuple bis, alias immeuble la Parisienne, était hier sous très haute surveillance. Les forces de l'ordre, très peu visibles hier, étaient fortement déployées devant l'immeuble en construction, pris d'assaut chaque vendredi par des centaines de jeunes. Des fils barbelés ont même été placés tout le long de la clôture pour dissuader ces mêmes jeunes de l'escalader. Nawal Imès