En soutien au mouvement citoyen du 22 février, les communaux, les fonctionnaires des services administratifs (directions exécutives) et des travailleurs des entreprises ont déclenché une grève de trois jours. Cette action est appuyée par des marches. Au premier jour de la grève (mardi 26 mars) ce sont les forestiers de la wilaya qui ont marché. Au second jour (mercredi) de cet arrêt de travail, le mot d'ordre est largement suivi dans la wilaya de Boumerdès. C'est ce que nous avons constaté en faisant le tour de plusieurs institutions et entreprises. Certaines administrations sont complètement à l'arrêt. Au niveau du Trésor, des services des cadastres et d'autres services de la cité des finances, pas loin du siège communal, également déserté par les communaux, les fonctionnaires ont collé des affichettes dénonçant le régime et exigeant l'instauration d'une seconde République démocratique dans notre pays. En milieu de journée, des centaines de fonctionnaires des directions exécutives sont sortis pour soutenir les revendications du mouvement en reprenant les slogans habituels. Pour leur part, les commerçants n'ont pas suivi cette grève pour ne pas sanctionner les citoyens. Survenant le lendemain de la sortie du général de corps d'armée, Gaïd Salah, chef d'état-major et vice-ministre de la Défense nationale, la poursuite de cette lutte pacifique est considérée par les observateurs et les faiseurs d'opinion locaux comme un désaveu réservé à la sortie du général qui, selon eux, n'apporte rien d'intéressant. « Nous avons exigé le départ de tout le système qui a mis le pays sur le chemin de la ruine, voilà qu'on nous propose une petite mesure qui permet au système de se régénérer. Il suffit de voir comment les partis et les hommes politiques du système ont été rapides à réagir positivement à cette mesure qui concerne la mise en exécution de l'article 102 pour comprendre l'enjeu. A supposer qu'on mette en exécution cet article, on fait quoi par la suite ? On revient aux anciennes pratiques et avec les mêmes responsables pour désigner ceux qui nous gouverneront ? Pour moi, vivement vendredi prochain », nous dit un cadre administratif gréviste. Cette déclaration résume le climat général qui prévaut dans la wilaya de Boumerdès. Abachi L.